vendredi 11 avril 2014

Tout changer, pour que tout change !


Le premier tour l’avait annoncée : sur fond d’une abstention croissante, la débâcle électorale pour le PS a bien été au rendez-vous du second tour des municipales. Le plus terrible, et le plus inquiétant, est sans doute que ce qui s’apparente à un séisme électoral se soit passé dans l’indifférence de la majeure partie de la population. 

Il en est de même pour le changement de Premier Ministre et de gouvernement. Ayrault, sitôt parti, sitôt oublié. Valls, sitôt arrivé, sitôt laminé. Le discours de politique général du nouveau chef du gouvernement, dans le brouhaha pitoyable des députés UMP, aura conforté l’impression de cirque parlementaire loin, très loin, des préoccupations et des attentes des populations. 


Sur le fond, le « gouvernement de combat » annoncé par François Hollande, s’est affiché sans fard aux ordres de la Commission Européennes et au service du capital et du MEDEF avec comme trilogie : baisser le "coût du travail" pour améliorer la compétitivité des entreprises, diminuer les dépenses publiques pour rembourser la dette publique, accélérer la réorganisation de l’organisation territoriale. 

Un gouvernement de combat contre les salarié-e-s et les peuples, pour qui la référence à la gauche est, au plus, affaire de philanthropie. La nomination de Jouyet, l’ «ami des présidents », au secrétariat général de l’Elysée après avoir été ministre de Sarkozy, confirme jusqu’à la caricature la conversion - soumission politique de Hollande et des dirigeants sociaux-démocrates au libéralisme le plus brutal. C’est cette politique que l’autoritaire Valls est chargé de mettre en œuvre. 

« Le patronat entendu et servi » (CGT) « la logique d’austérité perdure » (FO), « la brutalité des orientations libérales de ce gouvernement » (Solidaires), la réaction des organisations syndicales a été unanime pour rappeler « que moins de dépenses publiques, c’est au final moins de protection sociale, moins de pouvoir d’achat, moins de santé, moins d’éducation, moins de culture, moins de justice » (FSU) et à « appeler les salariés à ne pas se laisser faire» (CGT). 

Le pouvoir va « tout changer pour que rien ne change » Mais il nous faut prendre en compte la mesure de l’implosion sociale actuellement à l’œuvre. C’est sans doute la signification première de l’abstention politique et sociale et de la réelle poussée électorale du Front National. 

Dans le Guépard, Lampedusa donnait à Tancredi cette autre formule : « Nous fûmes les guépards, les lions ; ceux qui nous remplaceront seront les chacals et les hyènes. Et tous, guépards, chacals et moutons, nous continuerons à nous considérer comme le sel de la terre. » Contre les Hollande-Tancredi et leur monde, c’est une véritable course de vitesse qui est engagée. Et c’est là, pour nous militant-e-s de la gauche de transformation sociale et écologique, que le bât blesse, tellement la mobilisation sociale est aujourd’hui atone. 

La manifestation nationale du 12 avril contre l'austérité, avec toutes les forces du Front de Gauche et bien d'autres, avec de larges secteurs syndicaux et associatifs, est une première riposte. Oeuvrer à sa réussite nous concerne toutes et tous. Et le chantier combinant résistances et projet alternatif, autogestionnaire écologique et solidaire, est devant nous

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire