Le retour au premier plan des luttes sociales et écologistes (grève des cheminots, grève à la SNCM, victoire des Fralib, succès de la mobilisation à NDDL...) est la bonne nouvelle d’une période qui en est bien avare. Si tous ces mouvements, loin s’en faut, n’ont pas été victorieux, ils montrent la voie pour sortir de l’attentisme et de la résignation.
Face à un gouvernement qui, après la déroute de la séquence électorale qui vient de se clore, accélère encore son cours libéral, ce sont les mobilisations sociales et écologistes, les luttes de toutes et tous qui desserreront l’étau et ouvriront des perspectives.
Mais s’il est un domaine où le Front de gauche doit encore faire la démonstration de son utilité, c’est bien celui de sa capacité à être utile aux mobilisations : aider, sans se substituer, à faire converger ces luttes, mais aussi, car c’est la tâche d’un mouvement politique, porter la contradiction à gauche pour tracer le chemin d’une autre politique.
C’est pourquoi le processus d’une convergence durable d’associations, de syndicats, d’organisations politiques, entamé par l’importante manifestation du 12 avril dernier, est si important. La réunion de travail du 21 juin a commencé à travailler à des perspectives pour la rentrée autour de la bataille contre le budget d’austérité. Ce sera, n’en doutons pas, une des clefs de la rentrée à venir. Cette convergence naissante est aussi la caisse de résonance des débats à gauche.
Si la Ve République possède tout un arsenal d’armes antidémocratiques pour caporaliser le débat, des craquements se font pourtant jour dans la majorité sociale-libérale.
La sortie d’EELV du gouvernement, les débats dans le groupe parlementaire du Parti socialiste sont autant de signes d’une crise politique larvée mais durable. Certes ce débat n’est qu’à peine entamé, et pour l’heure, les actes manquent d’une rupture véritable avec les politiques libérales. Mais un débat est engagé...
Le Front de gauche doit trouver les moyens pour prendre toute sa place dans la discussion : porter des propositions d’actions communes contre la politique du gouvernement Valls (notamment contre le budget d’austérité), intervenir dans le débat à gauche sans illusion sur les limites et les contradictions de celui-ci, mais sans sectarisme ou mise au pied du mur.
Le Front de gauche tiendra à la rentrée une réunion importante pour discuter de la situation politique et sociale. Cette réunion, souhaitons-le, devrait permettre de sortir le Front de gauche de la crise qui le paralyse depuis trop longtemps déjà. Car la situation sociale et politique souligne, s’il le fallait, la nécessité d’un Front de gauche offensif, capable d’intervenir dans les luttes sociales comme dans les débats à gauche.
S’il y a loin de la coupe aux lèvres, ce chantier commence dès aujourd’hui... Ensemble! y prendra bien sur toute sa place. Editorial du bulletin d'Ensemble de juillet et août 2014.
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