mercredi 1 octobre 2014

SEITA Carquefou : "ma vie pour mon emploi"


Troisième jour de grève de la faim pour les six ouvriers de la SEITA Carquefou (5 hommes et 1 femme) qui ont décidé cette forme de lutte pour en finir avec l’indifférence qui accompagne l’annonce de la fermeture de leur usine au début 2015 et la délocalisation de la production en Pologne. 

Le choc de l’annonce de cette grève de la faim passé, la mobilisation s’organise. Alors que la direction maintient la fermeture de l’usine et des parkings « pour raison de sécurité » (sic), les salarié-e-s, avec leurs syndicats CGT, SUD et UNSA, ont repris les 3/8 pour accompagner leurs collègues en grève de la faim. 

Après les toiles de tente trop froides pour la nuit, un préfabriqué a été posé devant l’usine pour que les grévistes puissent s’y reposer. Il empiétait d’1,5m sur « l’emprise d’Imperial Tobacco », la direction a exigé qu’il soit déplacé ! Il a fallu aussi trouver un médecin pour assurer le suivi médical des six. Et maintenant la priorité est de tout faire pour débloquer la situation et, face à une direction intraitable, imposer au gouvernement qu’il interdise cette fermeture de la manufacture « pour convenance boursière ». 


Aux dizaines de personnes, syndicalistes, militants ou simples citoyen-ne-s, qui viennent spontanément apporter témoigner leur solidarité, les ouvriers présents ne cessent de rappeler le scandale qu’il y a à vouloir fermer une entreprise qui dégage des bénéfices monstrueux simplement pour pouvoir gaver encore plus les actionnaires et les cadres dirigeants. 

Ils mettent aussi le doigt sur les conséquences de cette fermeture en termes de santé publique car bien sûr la consommation de tabac est un de ses enjeux. Délocaliser la production de cigarettes dans des pays tiers où les normes et les contrôles sont faibles ou absents, laisser leur gestion aux seules entreprises privées, accepter la généralisation des plantations de tabac OGM, c’est aussi un pari – et un danger – inacceptable pour la population française. 

En exigeant la renationalisation de la SEITA, privatisée en 1995, les deux syndicats majoritaires, CGT et SUD ont conscience que, face à l’arrogance et au mépris des dirigeants d’Imperial Tobacco, cela permettrait de sauver et même de développer l’emploi dans le secteur, de dégager des centaines de millions d’euros pour la nation et non pour les actionnaires et de plus jouer avec la santé de la population. 

Les salarié-e-s de la Seita seront présents sur les marchés nantais samedi et dimanche (Petite Hollande et Talensac). D’ores et déjà, avec leurs syndicats, ils préparent de nouvelles mobilisations. Mais ils savent aussi que le temps est compté, que c’est maintenant que la solidarité doit s’exprimer pour contraindre Imperial Tobacco a réellement négocié. 

Ensemble 44, avec les différentes composantes du Front de Gauche, affirme son soutien total à la mobilisation des salariés-es de la Seita Carquefou. Ensemble 44 exige du gouvernement Valls et du Président de la République qu’ils s’opposent et interdisent la fermeture de l’usine SEITA de Carquefou pour simple « convenance boursière ». 

Ensemble vous invite à rendre visite aux grévistes de la faim et aux salarié-es de la SEITA (33 rue de la Mainguais, zone industrielle de Nantes Carquefou), pour, individuellement ou collectivement, témoigner de votre solidarité. Ensemble vous invite aussi à interpeler les parlementaires et élu-e-s locaux pour qu’ils se mobilisent pour empêcher la fermeture de l’usine et le licenciement des 327 salarié-e-s. 

« Ma vie pour mon emploi », c’est le slogan qu’ont choisi les six grévistes de la faim, renversant ainsi le traditionnel « travailler pour vivre » en un appel à la solidarité et à la mobilisation de tous. Pour l’emploi, pour la vie des centaines de familles concernées. Ils doivent être entendus. 

PS) Pour celles et ceux qui ne peuvent passer visiter les grévistes de la faim et les salariés qui les soutiennent, des messages de soutien peuvent être transmis à l’adresse : seitacarquefou@gmail.com 

http://www.ensemble44-fdg.org

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