"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
vendredi 5 décembre 2014
Créteil, une agression raciste qui nous indigne mais ne nous étonne pas, par l'UJFP*
Les médias nous rapportent une agression crapuleuse particulièrement violente à Créteil (Val de Marne), dont la gravité ne doit en aucun cas être minimisée. Un des agresseurs serait coupable de viol. Le ressort antisémite de cette violence est étayé par les propos rapportés par les victimes (juif = qui a de l’argent).
A ce stade de l’information, l’UJFP condamne fermement cette sordide agression raciste, comprend le traumatisme des victimes auxquelles elle tient à témoigner son émotion, et attend de la justice que l’enquête aille jusqu’à son terme et que les coupables soient condamnés.
Si l’UJFP s’indigne de ces actes, elle ne s’en étonne guère. En effet le racisme propagé dans notre société depuis le sommet de l’État envers des groupes de personnes ciblées, parce qu’arabes, noirs, et ou musulmans, Rroms, sans papiers, demandeurs d’asiles... repris sans état d’âme par des médias avides de scoops et de buzzs , des « intellectuels » et éditorialistes venimeux, a pour conséquence d’augmenter les passages à l’acte racistes.
Et des passages à l’acte il y en a tous les jours dans ce pays, contre des concitoyens arabes noirs et ou musulmans, des femmes agressées violentées parce que voilées, des Rroms attaqués à l’acide, dont les camps sont brûlés, et cela dans un silence médiatique et politique assourdissant.
Encore une fois nous devons donc nous interroger sur le traitement politique et médiatique très particulier de cet événement. Dans ce cas précis, c’est le ministre de l’Intérieur et le premier ministre qui prennent la parole s’appuient sur le caractère antisémite de l’agression pour nous assurer que la montée de l’antisémitisme en France doit faire l’objet d’une réaction spécifique forte et urgente. L’ont-ils jamais fait lors des innombrables attaques racistes qui visaient d’autres groupes en France ?
Quant au Conseil soi-disant Représentatif des Institutions Juives de France : lui qui avait réagi au projet de résolution parlementaire portant sur la reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France en annonçant que cela favoriserait le développement de l’antisémitisme, il ne voit dans cette agression que la réalisation de sa prophétie ... et un outil précieux dans sa lutte pour défendre Israël et sa politique. Oui, il y a une montée de l’expression antisémite dans notre pays. Nous le savons. Nous la constatons et nous la combattons.
Et nous sommes très inquiets. Parce que si juif égale sioniste comme le veulent le CRIF et notre gouvernement, si l’impunité est garantie à Israël, et si tout acte antisémite doit être traité « en particulier » alors que tous les autres actes racistes sont méprisés ou ignorés, voire impulsés ou tolérés, alors l’antisémitisme ne peut que se développer dans notre pays.
Les déclarations de nos responsables gouvernementaux et nos médias, l’attention qu’ils affichent devant les actes ou déclarations antisémites, seraient audibles s’ils agissaient de même face à une montée générale des actes racistes et des autres discriminations. C’est leur silence qui entretient l’idée d’un "deux poids deux mesures", au même titre que l’impunité toute particulière qu’ils accordent aux seuls crimes d’Israël.
Toutes les victimes du racisme doivent être protégées et défendues, les juifs et tous les autres. Or c’est loin d’être le cas. Le gouvernement et ses relais médiatiques prennent ainsi simultanément la responsabilité d’exacerber l’islamophobie et d’encourager l’antisémitisme. Le racisme est un, la lutte contre le racisme est indivisible.
Bureau national de l’UJFP (union juive française pour la paix) le 05-12-2014
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