"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
lundi 15 décembre 2014
Macron une loi faiseuse de chômage, par Gérard Filoche
Ils nous disent tous les matins dans les radios officielles, qu’il faut « déréguler pour libérer les énergies et créer de l’emploi ». C’est l’inverse. Chez nous, cela fait dix ans qu’ils dérégulent. Et depuis dix ans, le chômage s’accroit. L’ANI du 11 janvier 2013 et la loi qui en est issue du 14 juin 2013, devaient, en assouplissant les licenciements, « sécuriser l’emploi » : on a 250 000 chômeurs de plus. Et la loi Macron propose d’assouplir encore plus les licenciements, cela fera encore plus de chômeurs, bien sur.
La loi Macron ce n’est ni pour la relance, ni l’économie, c’est pour casser le droit, c’est pour plaire aux libéraux, au Medef. Les intégristes libéraux de l’UE à Bruxelles ont levé le pied sur les déficits et la dette : ils donnent « des délais", en fait ils s’en moquent, ils savent que jamais, jamais, jamais, la « dette » ne sera remboursée, mais elle leur sert de prétexte pour casser les droits du travail, déréglementer partout en Europe, en Grèce, en Espagne, au Portugal, en Italie et Belgique, et chez nous, en France. C’est ce qu’ils appellent impudiquement « les réformes structurelles ».
Ces gens-là, le chômage, ils ne luttent pas contre, ça les arrange, ça fait peur, ça sert d’instrument de chantage. Ils disent que le chômage c’est à cause de la crise, et de la dette, mais ça leur sert surtout à remplir leurs poches et à retirer le maximum de marrons du feu.
En 1992, le travail de nuit a été autorisé pour les femmes, Un million de femmes ont été frappées de plein fouet par cette nuisance. Elles sont aujourd’hui plus de 9 % à être des travailleuses de nuit : deux fois plus qu’il y a 20 ans ! Et il y a un million et demi de chômeurs de plus ! Et Macron nous propose, dans sa nouvelle et maudite loi libérale, de travailler « en soirée » (sic)…
Ce qui est grave c’est l’opportunisme de responsables socialistes qui, du coup, capitulent sur des thèmes de société, de gond, comme le repos dominical, avec des arguties incrédibles. Alors que le PS avait d’excellentes campagnes bien argumentées pour le principe du repos collectif, socialisé du dimanche, en voila qui se renient sans dignité : 10 ministres socialistes qui avaient signé un beau texte en faveur du dimanche, et tous les 10 se plient aux intégristes de l’UE sans barguigner. Les voilà même qui minorent le problème, explique que c’est peu de différences entre 12 et 7 dimanches… Ont ils oublié que nous nous étions élevés contre la loi quinquennale de Giraud qui faisait passer le nombre de dimanches « ouverts » de 3 à 5 en 1993 ?
En fait, déjà, même pour les magasins ouverts le dimanche en fraude, le chiffre d’affaires est le plus bas de la semaine. Les magasins qui ont tenté l’ouverture, après 19 h puis après 19 h 30 puis après 20 h y ont renoncé , leurs rayons étant vides. Une ouverture généralisée aggravera cela.
Quand les allées des grands magasins seront vides le dimanche et le soir, il ne sera plus du tout question de primes pour les salariés. C’est bien pour cela que Macron ne prévoit aucune majoration de salaire par la loi le dimanche ni « en soirée ».
Il n’y a aucun intérêt économique, ni en emplois, ni en salaires à ouvrir de façon dérégulée, alors s’ils veulent l’imposer, c’est pour des raisons idéologiques, pour casser la journée de 8 h et de 10h, la semaine de 35 h et de 48 h. C’est grotesque de chercher à faire venir des femmes pauvres et précaires, qui n’ont pas le choix, vendre des parfums « en soirée » ou le dimanche ? Ca ne marchera pas, et elles seront obligées de rentrer chez elles en banlieue à 2 h du matin, ou de ne pas voir leurs enfants le dimanche.
Le dimanche, ce ne sera pas le même caddie pour tout le monde, ce sera celui de l’hyper pour les salariés, et celui du golf pour les actionnaires. Ce sera une fracture sociale de plus.
La déréglementation à la Macron frappe tout, l’inspection du travail, la médecine du travail, la justice du travail, le droit pénal du travail, les institutions représentatives du personnel, et même le bulletin de paie qui deviendra opaque. Elle s’en prend aussi à toutes les professions de droit, avocats, avoués, notaires, huissiers, greffiers, afin de les soumettre aux « firmes » juridiques anglo-saxonnes qui s’empareront ainsi du traitement de nos successions et des ventes. Alors qu’il aurait fallu transformer ces officines en service public et contrôler leurs actes et leurs couts, elles vont, au contraire, être éclatées et davantage soumises aux puissantes et rapaces multinationales juridiques.
Tout comme, les taxis : Macron pousse la G7 à se saborder pour le compte de la multinationale Uber low cost qui fait main basse sur les « VTC » (voiture tourisme avec chauffeur) et vous trouverez bientôt des chauffeurs philippins aux horaires mortels, et aux prix négociés au cas par cas sans compteur. C’est le principe d’Air France et de Transavia… ça consiste à réserver la sécurité et le confort des services aux riches et créer des alias de seconde zone et second prix pour les pauvres ! Macron ré invente la « troisième classe » des trains à la SNCF, ce seront les autocars pour les jeunes pauvres qui ne peuvent plus se payer le TGV.
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