lundi 2 mai 2016

1er Mai : près de 5000 manifestant-es à Nantes

Après un meeting où se sont exprimés tour à tour UNEF, FSU, FO, Solidaires et CGT, ce sont près de 5000 manifestant-es qui ont défilé ont dans les rues de Nantes pour rejoindre l'esplanade du Château des Ducs.

Nous reproduisons ci-dessous les interventions de trois des porte-parole syndicaux qui illustrent bien les débats actuels dans le mouvement syndical pour mettre en échec le gouvernement et imposer le retrait de la loi travail. Nous y ajouterons les interventions de l'UNEF et de la CGT si elles nous parviennent.



Intervention FSU :

Le 1er mai ce n’est pas la « fête du travail » instituée par les puissants, les patrons et la classe politique la plus conservatrice. Le 1er mai c’est la journée internationale des travailleurs, celle de la classe ouvrière qui se souvient des cinq anarchistes pendus à Chicago en 1887. Commémorer n’empêche pas de fêter. En Loire-Atlantique c’est souvent pour la FSU l’occasion de se donner quelques libertés d’expression, de prendre jeu : d’épingler le sérieux.

Pas facile d’ironiser en 2016, année de grande trahison, face à un régime politique qui gouverne autant qu’il ment, de fausse gauche en vraie droite.

La politique de l’Elysée en phase avec Matignon, c’est celle de la corbeille, de l’Europe de l’euro, de la danse des marchés et de ses technos-prouts, cerveaux assistés.

Avec la loi travail, en 2016, Macron, Valls et Hollande se mettent en dehors de l’Organisation Internationale du Travail. Ils se moquent des principes universels de l’OIT. Leur seule obsession c’est le coût du travail.

Ils accomplissent leur besogne ordonnée par Bruxelles : faire diminuer le poids des salariés dans la société pour uberiser sans entraves, sans cotisations, sans salaires. Pour que partout le rapport marchand devienne la règle. Ah Rodrigue de Solferino qui l’eût cru ! Ah Chimène du FMI qui l’eût dit !

Licencier c’est embaucher ! Chômer c’est travailler ! Gagner moins c’est mériter plus ! Voilà un programme digne du 1984 de George Orwell, digne du Groland 2016 patronal et des inspirations de droites décomplexées qui sont au gouvernement depuis plus d’une décennie.

Victime du coup du père François, le Code du Travail peut-il être sauvé par quatre syndicats sur sept, l’UNEF, des collectifs lycéens et étudiants ? Disons-le franchement : reste du chemin à faire. Face à leur beau miroir Hollande peut dire à Valls : tu m’as conquis j’t’adore, en toute gouvernance nos sorts sont scellés. Nos grèves n’ont pas le tonus de l’enjeu. Nos assemblées générales sont loin d’être au zénith, encore moins d’en remplir un. Nos manifs ne progressent pas et la gonflette des chiffres ne change rien à la réalité des faits. Les étudiants, puis des lycéens, ont tenu les mobilisations depuis deux mois. Mais leur mouvement s’essouffle désormais avec les examens. Et ce ne sont pas les enseignants qui vont empêcher qu’ils se tiennent ! Ils n’ont d’ailleurs pas tous compris que si la loi Travail est votée, dès 2017 c’est la fonction publique qui sera ciblée. Comme quoi le niveau d’études ne garantit pas forcément le niveau de conscience. Pour certains, faire classe est déjà une lutte tellement dure qu’elle remplace toutes les autres.
Faire ce constat n’est pas être pessimiste mais lucide. Tout est à faire dans de nombreux secteurs. Alors mettons-nous au travail. Nous avons un potentiel d’énergies à faire converger. Si on prend trop de temps à conjuguer nos potentiels nous ne pourrons plus utiliser que des verbes au passé, un passé inutilisé. Alors battons tambours, car en compte à rebours c’est le temps qui s’enfuit.

Il nous reste quinze jours pour inverser l’avenir de tout le salariat dans notre pays. Quinze jours pour faire partir un mouvement puissant qui ne commet pas l’erreur de croire que c’est en manifestant qu’on crée un vrai rapport de forces. Manifester c’est communiquer. Faire grève c’est bloquer. Reconduire c’est possiblement généraliser. Une manifestation n’est pas un téléthon, c’est juste une ponctuation. C’est assortie à la grève qu’elle devient efficace. Brouillés par des médias tout en focus sur les violences, nous peinons à expliquer la volonté gouvernementale et internationale : déstabiliser le salariat et le travail lui-même car la mondialisation capitaliste l’exige. La formule n’est pas trop forte. Elle est froide et d’observation : une offensive est organisée sur les droits du travail au nom d’une guerre économique mondiale. Ne pas le voir c’est ne pas comprendre le niveau de riposte et ne pas pouvoir penser les stratégies nécessaires face aux patronats et leurs alliés politiciens aux manettes d’Etats réduits à des gouvernances.

On peut sortir du ciel bouché, de l’horizon des garde-mobiles qui hérissent nos rues, mais c’est loin d’être seulement en manifestant autrement. C’est en cessant le travail, en échangeant entre nous pour porter d’autres espoirs. La sanction c’est la grève, sous des formes à imaginer au demeurant. La sanction ce n’est pas remettre à 2017 un vote présidentiel qui balaiera Tartuffe pour un Polichinelle. La sanction, c’est s’engager syndicalement, s’engager dans l’action. L’outil syndical authentique n’est pas celui qui copine avec les pouvoirs. Celui qui accompagne dans un faux réformisme les régressions en cours en confondant les intérêts des employeurs avec ceux des salariés.
Ce quinquennat a commencé en politique à l’eau de rose, aujourd’hui, au milieu de chasubles absentes, des gaz lacrymogènes, il finit en pleurs d’orangées, en fumées.

Ni chair à patrons, ni chair à matraques ! Les théoriciens de la violence, ceux qui la servent pour renverser symboliquement le pouvoir, ou pour le conforter, devraient mieux observer la grande Histoire. Ils y verraient un sinistre présage : tous les pouvoirs et régimes qui se prennent par la violence ont par la suite recours aux mêmes procédés pour s’y maintenir. Dire ça n’est pas faire dans l’angélisme mais interroger une logique politique qui ne construit pas l’intelligence mais repose sur la peur. Or la peur, les peurs, servent les totalitarismes, tout comme les corporatismes servent les fascismes. La violence aujourd’hui n’a rien de révolutionnaire. Elle sert l’ordre établi.

Le gouvernement, la préfecture, sont tout à la fois dans l’affirmation du respect du droit à manifester mais dans un tel déploiement de violence institutionnelle qu’ils en restreignent la possibilité. Le centre-ville de Nantes est interdit de facto. Les manifestations sont détournées de leur fonction. Le pouvoir en place parie lui-même sur la violence et sa médiatisation : pendant ce temps on ne parle pas du fond. Au mieux on survole les détails d’une loi projetée. Côté syndicats, l’accord est délicat. On se divise sur des grilles de lectures. Tout bon pour le pouvoir.

Le désaccord profond de la FSU avec les violences actuelles tient au fait qu’elles ne construisent aucun horizon face à une politique dont il n’y a plus une rose dans le panier. Il ne reste que des épines. La violence y ajoute des flaques de sang. Ce sang, nous ferions mieux de le garder pour qu’il coure dans nos veines. Trop rares sont les martyres qui changent le cours des vies.

En soi rien n’est si grave : que des manifestants tout en noir repeignent des flics en vert, que ces mêmes flics mordent la ligne blanche en se précipitant sur le trottoir d’en face pour coincer une cagoule rebelle, qu’une Porsche brûle ou une pauvre Clio, qu’une vitrine claque… Sauf que cet enchaînement conduit inéluctablement à installer la peur, à détourner du sens. Il n’est pas grave en soi qu’une vitrine éclatée ne renvoie plus les reflets du ciel et n’attire plus le chaland. Mais en quoi son bris suspend-t-il le futur humilié par une politique au service des patrons ? En quoi un scooter de collection mérite-t-il d’être incinéré, sauf à devenir l’effigie de celui d’un président de la République en visite privée ?

La politique du pire sert le pouvoir. Les divisions stériles aussi. Tentons de donner la meilleure part de nos cerveaux à un mouvement qui reste à construire. Y’a encore du chemin à faire. Chez tout le monde, même à la FSU.

Dans un an on pourra lire sans nul doute l’épitaphe suivante : Ci-gît un quinquennat mort de ne pas avoir voulu être autre chose qu’un mensonge.

Faisons en sorte que le Code du Travail et notre syndicalisme ne soient pas ensemble dans une fosse commune voisine ? Ce serait ballot après s’être empoisonné la vie d’en faire autant avec la mort.

Intervention Solidaires

Depuis le 1er mai 1886, 130 ans d'attaques capitalistes, 130 années de luttes sociales, la solidarité internationale est toujours plus nécessaire ! Aujourd'hui, les regards sont tournés sur la France, sur nos grèves, nos manifestations et nos Nuits Debout ...

Ce 1er mai 2016 est une nouvelle échéance dans  la bataille pour le retrait du projet de loi Travail...et la solidarité internationale.

130 ANS DE DROITS ACQUIS PAR LA LUTTE.

Le 1er mai 1886, les travailleuses et travailleurs de Chicago et de tous les Etats- Unis se levaient pour réclamer plus de justice sociale, un temps de travail réduit, des conditions de travail décentes, bref une vie digne d'être vécue. La police leur répondait par les armes, tuant plusieurs dizaines de manifestant-s.

Le 1er mai 2016, partout dans le monde, les travailleuses et travailleurs sont dans la rue, pour exiger la justice sociale dans un monde globalisé, où les intérêts capitalistes s'affirment avec toujours plus d'agressivité contre les revendications.

Depuis le 19ème siècle, auquel veut nous faire revenir ce gouvernement, aux ordres du MEDEF et d'une finance qu'il prétendait combattre lors de meetings électoraux de campagne présidentielle, l'Histoire n'a pas fait que bégayer; la lutte a été constante et continue : pour l'interdiction du travail des enfants partout dans le monde, pour des droits du travail réellement protecteurs, pour la réduction du temps de travail et un salaire décent, pour l'emploi de toutes et tous, pour, enfin, ne plus perdre sa vie à la gagner.

SOLIDARITE INTERNATIONALISTE.

En ce 1er mai 2016, notre solidarité internationaliste va aux migrant-es et réfugié-es qui  fuyant les guerres, les dictatures et la misère, se voient interdire l'accès à l'Union Européenne par nos gouvernants. C'est l'érection de  véritables murailles, de murs de barbelés équipés de miradors, évoquant de tristes souvenirs, en Europe centrale et orientale, dans les Balkans, qui les empêche d'entrer sur le vieux continent, les contraignant à être parqués en Turquie, dans des camps de fortune.

A Nantes, 50 migrants qui ont trouvé refuge dans un site abandonné rue des Baronnies, à Chantenay, ont été privés d'eau , au début de la semaine, par la municipalité. C'est le "collectif de soutien aux expulsés de la rue des Stocks" qui a rétabli lui-même le service d'eau, au bout de 4 jours, en l'absence de réponse de la part de Nantes Métropole qui prétextait une demande d'un propriétaire qui est aux abonnés absents depuis plusieurs années.

Toujours à Nantes, les migrant-es qui occupent le presbytère de Doulon, avec l'aide du collectif dont l'union syndicale Solidaires est partie prenante, sont menacé-es d'expulsion, alors qu'ils ne font que revendiquer leurs droits légitimes à un logement décent et durable.

L'union syndicale Solidaires dénonce l'attitude des autorités, qu'elles soient préfectorale ou municipale, à leur égard et réaffirme son soutien total à la lutte engagée depuis bientôt 2 ans afin que les droits des migrants soient reconnus et satisfaits.


CHAQUE PAYS EUROPEEN A SA LOI TRAVAIL !

A l'échelle du continent européen, chaque pays a sa loi Travail. Les pressions exercées par la troîka continuent sur la Grèce pour accélérer les réformes "d'austérité" alors que le pays est en pleine banqueroute économique et sociale, et bientôt, derrière elle, l'Espagne et le Portugal. En Europe, depuis la crise de 2008, les mêmes méthodes produisent les mêmes effets : de plus en plus de salarié-es sont sorti-es du périmètre d'application  des conventions collectives . Les résultats , c'est moins de protection, des salaires en baisses alors que la moyenne des rémunérations des dirigeants des entreprises du CAC 40 est de 200000 euros par mois, soit près de 200 fois le SMIC, ce sont les chômeurs et chômeuses moins indemnisé-es et l'accroissement du nombre des travailleur-euses pauvres avec les conséquences sur la santé et mal logement en particulier.

GREVE JUSQU'AU RETRAIT  DU PROJET DE LOI TRAVAIL !

En France, nous avons affaire à un président qui fait flop à chacune de ses interventions et à un gouvernement tellement discrédité aux yeux des travailleurs et de la jeunesse qu'il n'a comme seule réponse que des miettes à leur proposer et les coups de matraques à leur asséner.
Les manifestations du jeudi 28 avril, poursuivant le mouvement engagé depuis le 9 mars, ont  une nouvelle fois démontré la détermination des salarié-es, étudiants et lycéens, à refuser le projet de loi Travail rejeté par 2 Français sur 3.
Cependant, cette journée, bien que réussie avec plus de 500000 personnes dans les rues, a été  caractérisée par des violences policières inouïes.
.
A Rennes : une cinquantaine de blessé-es dont 10 très gravement. Un manifestant a été percuté par un camion de police ; un étudiant a perdu son oeil.
A Marseille : des tirs tendus de grenades ont atteint le camion de l'union syndicale Solidaires; un militant de SUD CT est actuellement à l'hôpital pour avoir reçu un tir de flashball  dans la gorge; un lycéen a été atteint près de l'oeil.
A Paris, un militant de SUD Rail et un enseignant de Paris-8 ont été frappés à la tête puis placés en garde à vue.

A Nantes, de violents affrontements ont eu lieu. L'union syndicale Solidaires dénonce l'irresponsabilité du Préfet qui a tout fait pour que la manifestation dégénère. Alors qu'ils connaissaient le parcours de la manifestation, en refusant l'accès du cours Sully aux manifestant-es, en tentant d'isoler les jeunes du gros des manifestants, en donnant l'ordre aux forces de l'ordre de grenader à tout va et de charger avec une extrême violence les manifestants cours des 50 otages, les autorités portent une lourde responsabilité dans les heurts qui ont marqué la manifestation de jeudi dernier.

A celles et à ceux qui ne s'insurgent que des blessés côté police, nous répondons que l'intégrité physique d'un policier ne vaut pas plus que celle d'un-e manifestant-e, que c'est la violence de la répression et la provocation que constituent  la présence permanente d'un hélicoptère survolant la manifestation et un déploiement policier digne d'un état de siège qui entrainent les violences et nous embarquent dans un cycle infernal.


C'est pourquoi, l'union syndicale Solidaires demande l'arrêt immédiat de l'usage des flashballs ou autres Lanceurs de Balles de Défense ( LBD) et des grenades de dispersion de la part des forces de police. Elles n'ont fait que trop de victimes. Solidaires revendique également la dissolution de la BAC, dont les membres se comportent en véritables cowboys, exhibant leurs trophées devant les tribunaux!

Cet engrenage infernal de la violence ne doit pas occulter l'essentiel, à savoir la poursuite d'un profond mouvement social, engagé depuis 2 mois, alors que le débat parlementaire va s'ouvrir mardi prochain 3 Mai.

Nous le disions le 28 avril, lors de notre prise de parole et nous le répétons aujourd'hui.
Les manifestations, pour imposantes qu'elles aient été, n'ont pas suffi à faire céder le gouvernement. La journée du 28 avril appelle des suites. ce 1er mai ne doit pas être le chant du cygne du mouvement. Nous savons que pour faire céder le gouvernement qui mise sur le pourrissement et l'épuisement de la mobilisation,, nous ne pourrons pas nous contenter de journée d'action à répétition.

La seule perspective qui peut lui faire entendre raison est celle de la Gréve qui dure, est celle de la construction d'un mouvement d'ensemble, prolongé, paralysant l'activité économique du pays car elle est la seule susceptible de tracer la voie de la victoire. Les expériences du mouvement de Nov-Décembre 1995 ou de la grève générale de mai 68 nous l'ont montré.

Aussi, au moment où le projet de loi va être présenté et débattu au Parlement, réunissons-nous en intersyndicale et en assemblées générales dans les entreprises, les administrations ,les facs, les lycées et les collèges, pour débattre de la façon de poursuivre le combat jusqu'à la victoire, de la perspective de la grève reconductible, de la GREVE JUSQU'AU RETRAIT DU PROJET DE LOI !

Soyons confiants dans nos propres forces : salariés, jeunes, privés d'emploi et retraités, TOUS ENSEMBLE !
NOUS POUVONS, NOUS DEVONS GAGNER!


Intervention Force Ouvrière

Camarades,

Après les évènements de Chicago en mai 1886, l’internationale ouvrière réunie en juillet 1889 à Paris décide de reprendre à son compte l’initiative américaine d’une journée revendicative le 1er mai et de lui donner un caractère international. Il s’agit d’exiger à l’échelle internationale, une législation du travail répondant aux revendications les plus urgentes de la classe ouvrière : journée de huit heures, interdiction du travail des enfants, interdiction du travail de nuit pour les femmes dans l’industrie. S’y ajoutent les revendications concernant les mesures de contrôle en matière d’hygiène, de sécurité, le dimanche férié, les retraites ouvrières et la protection sociale.

Ainsi est affirmée dans l’action de classe, la lutte d’intérêts qui oppose inéluctablement les salariés aux patrons et à l’État. Ainsi est proclamée la volonté des travailleurs d’améliorer leurs conditions d’existence quotidiennes face à ceux qui cherchent à les exploiter au maximum.

De nombreuses conquêtes ont été arrachées par l’action de la classe ouvrière et de ses organisations confédérés. Le code du travail, les conventions collectives, la sécurité sociale collective, tout cela est le produit de la lutte de la classe ouvrière et de ses organisations. Elle a souvent payé un lourd tribu à cette action de classe. Chacun a en mémoire les évènements de Fourmies le 1er mai 1890.

Alors mes camarades, ce sont toutes ces conquêtes sociales, celles de la fin du 19 ème siècle et du début du 20 ème, celles de la grande grève de 1936 et de 1945, que le grand patronat, avec sa soif d’abaisser le coût du travail et d’augmenter ses profits, veut reprendre coûte que coûte. Il peut s’appuyer sur les institutions internationales et européennes constituées sur mesure pour lui. Il peut compter sur l’appui d’un gouvernement totalement inféodé. Il peut compter également sur le soutien d’une organisation prétendument syndicale qui n’est en fait qu’une 5ème colonne dans le mouvement ouvrier.

Au passage, n’oublions pas l’origine cléricale de cette organisation,  constituée en 1919 (rebaptisée en 1964) contre la grande CGT de l’époque, dont le texte fondateur l’encyclique papale « Rérum Novarum »  invite les ouvriers au calme, je cite : « L’homme doit prendre en patience sa condition, il est impensable que dans la société civile, tout le monde soit élevé au même niveau (…) la douleur et la souffrance sont l’apanage de l’humanité  (…) Dans la société, les deux classes (les capitalistes et la classe ouvrière) sont destinées, par la nature, à s’unir ».

Alors mes camarades, le grand patronat fort de tous ces soutiens, revendique un retour au contrat de louage de service, débarrassé de toute contrainte. Il rêve de mettre la classe ouvrière à genoux. Mais il trouve une fois de plus face à lui la classe ouvrière et la jeunesse, avec leurs organisations, soudées sur l’exigence du retrait du projet de loi scélérat.

Gattaz a beau dénoncer la CGT et FO qui « pratiquent la lutte des classes et détestent l’entreprise et l’économie de marché » , rien n’y fait. Jamais nous n’accepterons de renoncer  à défendre les intérêts particuliers de la classe ouvrière, au nom d’un prétendu intérêt supérieur et du bien commun. Le programme de Gattaz et de ceux qui le soutiennent n’est ni plus ni moins celui du maréchal Pétain et de sa charte du travail de 1941 avec son fameux « Plus de grèves, (…) mais partout l’esprit de conciliation » .
Isolé et affaibli, le gouvernement cherche aujourd’hui à fissurer le front des organisations syndicales qui exigent le retrait du projet de loi travail. Il a lâché quelques mesures pour contenir le mouvement de colère de la jeunesse mais les annonces faites n’ont pas permis de la calmer. Alors, il essaie d’organiser une véritable campagne contre les organisations syndicales et leurs services d’ordre, qui assurent la sécurité de ceux qui manifestent de manière pacifique dans les cortèges syndicaux. La stratégie consiste à tenter de retourner la colère qui monte dans le pays contre les organisations syndicales qui exigent le retrait du projet de loi !

Le gouvernement joue là un jeu dangereux. Il laisse dégénérer les manifestations, comme à Nantes le 28 avril dernier, n’hésitant pas à envoyer des grenades lacrymogènes devant les manifestants des cortèges syndicaux et à charger, sous prétexte de contrer ceux qui vandalisent. Le gouvernement ne trouve t-il pas là des alliés de circonstance, menant une campagne ouverte contre le mouvement ouvrier, n’hésitant pas à vandaliser jeudi soir les locaux des UD Cgt et FO ? Comment est-il possible de se prononcer pour le retrait du projet de loi et dans le même temps vandaliser les locaux des organisations syndicales qui organisent depuis le début le combat contre ce projet de loi !? Poser la question, c’est y répondre camarades.

Ne nous laissons pas diviser par les manœuvres du gouvernement et de ses alliés, profitons de la période qui s’ouvre, pour organiser des assemblées générales de salariés dans toutes les entreprises et  administrations. Discutons de la poursuite de l’action… et s’il le faut, si le gouvernement reste sourd à nos revendications, décidons la grève  jusqu’au retrait du projet de loi.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire