En adoptant à une courte majorité le texte de la direction, c’est un Parti communiste aux effectifs réduits et plus divisés qui se présentera à son Congrès dans moins d’un mois. Analyse de ses variations numériques et politiques depuis dix ans.
Les militants
communistes ont voté la semaine passée pour décider du texte qui
servirait de base à la discussion de Congrès de juin prochain. Comme de
coutume, le document proposé par la direction sortante a été choisi par
une majorité de ceux qui se sont prononcés. Mais, cette fois, il n’a
obtenu la majorité absolue que pour quelques centaines de voix.
La chute des effectifs
Les tableaux de résultats publiés par la direction sont intéressants à plusieurs titres. On rappellera tout d’abord que le corps électoral des consultations internes est constitué par les adhérents à jour de leur cotisation. Le nombre des "inscrits" correspond donc au nombre de cotisants réguliers et non pas aux "cartes placées". On peut ainsi étudier l’évolution du nombre de cotisants sur dix ans, de 2006 à 2016 [1]. À l’échelon national, le mouvement officiellement reconnu est le suivant.
Entre 2006 et 2016, le PCF aurait donc perdu presque la moitié de ses cotisants. À l’exception de la Drôme et du Calvados, toutes les fédérations départementales comptent moins de cotisants en 2016 qu’en 2006. En 2006, 26 annonçaient plus de mille cotisants ; elles ne sont plus que 12 en 2016.
65 fédérations perdent moins que la moyenne nationale. Sur ce nombre, 12 revendiquaient plus de mille cotisants en 2006. Dans ce groupe, ceux dont la perte est inférieure à un quart des cotisants sont au nombre de trois (Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne, Paris).
30 fédérations perdent au contraire plus que la moyenne nationale ; 13 d’entre elles avaient plus de mille cotisants recensés en 2006. Les pertes les plus spectaculaires concernent le Pas-de-Calais (50% de perte) et plus encore le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis qui sont à un peu moins d’un quart des cotisants qu’ils annonçaient en 2006 !
Le recul est continu de 2006 à 2016. Quels que soient la conjoncture et le choix stratégique, le PC voit son corps militant se rétrécir. Le mouvement est toutefois un peu plus accentué entre 2006 et 2008 (échec du "courant antilibéral", perte de 20%) et entre 2013 et 2016 (difficultés du Front de gauche, perte de 17%). En revanche, il est un peu moins fort entre 2011 et 2008 (perte de 13%) et entre 2013 et 2011 (perte de 7%), soit à des périodes où la dynamique de rassemblement du Front de gauche est la plus soutenue.
Il est vrai que les chiffres antérieurs à 2008 peuvent avoir été exagérément gonflés (en incluant des adhérents pas nécessairement à jour de leur cotisation). Il n’en reste pas moins que la chute est sévère depuis 2008 : le recul est de près d’un quart entre 2011 et 2016 et d’un tiers entre 2008 et 2016.
L’évolution du nombre des votants confirme d’ailleurs le tableau. Si le nombre de cartes placées indique à peu près l’espace d’influence de l’organisation partisane, si le fait d’être cotisant implique un rapport plus continu avec elle, la participation à un vote de Congrès suggère un niveau supérieur d’implication militante.
En 2011, par exemple, la direction communiste avançait le chiffre de 135.000 cartes adressées nominalement aux adhérents, de 69.000 cotisants et près de 49.000 d’entre eux ont participé à la désignation du candidat qui devait être le sien à la présidentielle de 2012 (on se souvient que le choix des militants s’est alors porté sur Jean-Luc Mélenchon).
La présidentielle étant, pour les communistes comme pour l’ensemble des citoyens, un moment d’implication plus intense que d’autres, la participation aux votes internes de Congrès est bien sûr moins attractive. Les chiffres depuis 2006 sont les suivants.
Là encore, la baisse est continue et régulière : entre 2006 et 2016, elle est d’environ 35%, de 23% entre 2008 et 2016, ce qui nous rapproche de l’évolution des cotisants. En 2010, on pouvait estimer que le nombre d’adhérents du PCF pouvait se situer dans une fourchette de 90 à 130.000, on le situerait aujourd’hui entre 70.000 et 100.000. À l’échelle de la gauche politique, et surtout de la gauche de la gauche, il s’agit d’un chiffre plus que respectable ; mais il est en net recul.
Toutefois, celles et ceux qui demeuraient relevaient d’une culture partisane assez homogène pour susciter l’admiration, la méfiance et l’envie. Ce n’est plus vrai depuis la fin des années 1970 et, plus encore, depuis la chute du mur de Berlin en 1989. Dès lors, des sensibilités différentes se sont exprimées et les nouveaux statuts adoptés en 2001 leur ont même permis de s’exprimer officiellement, au moins jusqu’à l’ouverture du Congrès national.
Depuis 2003, la direction nationale peut donc se voir opposer des textes dits "alternatifs", entre lesquels les adhérents sont invités à trancher. Entre 2003 et 2013, elle s’est trouvée en butte aux assauts de sensibilités dites "orthodoxes", dénonçant les risques de dilution de "l’identité communiste". À trois reprises, la contestation a été vigoureuse. En 2003, après le choc présidentiel de 2002, deux listes – dont une présentée par la fédération du Pas-de-Calais – talonnèrent le choix du Conseil national en regroupant 45% des votes. En 2006, au moment des "collectifs antilibéraux", puis en 2008 alors que se profilait l’ouverture en direction de Jean-Luc Mélenchon, la direction put toutefois redresser la barre en dépassant la barre des 60%.
En 2013, alors que les "refondateurs" avaient quitté pour la plupart le PCF, Pierre Laurent donna même l’impression qu’il avait surmonté la phase d’incertitude en regroupant sur son texte 73% des militants participant au vote. On était alors à l’apogée du Front de gauche, avant les échéances contrastées ouverts par les municipales de 2014. L’année 2016, replonge plus que jamais le secrétaire national dans le tourbillon des incertitudes. Il s’en est cette fois fallu de 750 voix pour que la direction se retrouve en situation de minorité absolue.
On aurait pu penser que le rétrécissement de l’espace militant du PCF aurait renforcé ses courants les plus "identitaires". Ce n’a pas été le cas : les trois textes relevant de cette sensibilité sont même un peu en-deçà (25%) du niveau qu’ils avaient atteint en 2013.
C’est donc le texte "Ambition communiste" qui crée la surprise en approchant les 24% des suffrages exprimés.
La majorité de 2013 s’est fractionnée, et cruellement, au détriment de l’actuel noyau dirigeant. En 2006, la direction n’était au-dessous du seuil de majorité absolue que dans 12 fédérations, dans 7 en 2008 et dans 6 en 2013. En 2016, elle l’est dans 34 fédérations. Les fédérations importantes (plus de 1000 cotisants) sont partagées : six ont donné la majorité absolue au Conseil national sortant (Bouches-du-Rhône, Seine-Saint-Denis, Haute-Garonne, Val-de-Marne, Gironde, Hauts-de-Seine), six la lui ont refusée (Paris, Rhône, Seine-Maritime, Hérault, Nord, Pas-de-Calais). Les six favorables regroupent un peu plus de 10.000 adhérents ; les six défavorables en comptent 12.000.
Dans l’ensemble, la direction perd 30% de ses voix de 2013, ne progressant que dans trois départements (Eure, Loire, Haute-Corse). Elle recule plus qu’en moyenne dans 41 départements. Elle perd plus du tiers de ses voix de 2013 dans 30 fédérations, dont le Gard, le Cher, le Val d’Oise, les Hauts-de-Seine, le Puy-de-Dôme, la Dordogne, le Nord et le Pas-de-Calais.
Le texte "Ambition communiste", lui, franchit le seuil de majorité absolue dans 6 départements (Vendée, Aveyron, Morbihan, Yonne, Ariège, Manche). Il fait plus que le tiers dans 13 autres (dont le Val d’Oise, le Gard, la Dordogne, le Cher et les Hauts-de-Seine).
L’enjeu, en fait, est plus délicat que jamais. On peut raisonnablement penser qu’une majorité de militants récuse ce qui, peu ou prou, pourrait annoncer un retour à des formules de "gauche plurielle". Le refus de la politique actuelle de l’exécutif n’apparaît pas suffisant pour dessiner un arc possible de rassemblement à gauche.
Reste à passer de la désignation négative (ce que l’on ne veut pas) à l’initiative positive (le rassemblement autour d’une dynamique et d’une candidature). Pour l’instant, un quart des communistes qui s’expriment continue de préférer une démarche identitaire, pouvant conduire à une nouvelle candidature communiste. Le problème est que cette hypothèse a toutes les chances de conduire à un nouveau désastre.
Un autre quart, en choisissant "Ambition communiste", a dit sa préférence pour une logique prolongeant explicitement celle du Front de gauche, ce qui implique un refus absolu des primaires de "toute la gauche" ou de ce qui pourrait en être un succédané. On a ainsi pu remarquer que, si de nombreux responsables proches du noyau dirigeant actuel ont signé le récent "Appel des cent" à une candidature commune à gauche, aucun des militants impliqués dans le texte "Ambition communiste" n’a cru bon de le faire.
La direction communiste actuelle est désormais à l’heure des choix. Elle peut considérer qu’il est urgent… de ne pas presser le mouvement, qu’il ne faut pas se hâter de choisir un(e) candidat(e), qu’il faut laisser se déployer le mouvement social et débattre d’abord du programme. À quoi il n’est pas difficile d’objecter qu’en si peu de temps, il ne surgira pas d’option politique nouvelle du mouvement social, que voilà des années que l’on débat de programme et que l’on s’accorde sur ses grandes lignes, dès l’instant où la volonté politique s’en fait sentir. La formule "d’abord le projet et ensuite seulement l’accord politique" n’a jamais fonctionné : c’est le désir de rassemblement et la clarté de son périmètre qui ont décidé de son dynamisme, et non pas l’accord formel sur des propositions.
Et il n’est pas non plus très ardu de faire remarquer qu’il y aura vraisemblablement une candidature plus ou moins de type social-libéral et la candidature maintenue d’un Jean-Luc Mélenchon qui s’installe dans les représentations de gauche. Dans ces conditions, toute candidature supplémentaire à gauche se prêtera inéluctablement à la suspicion de division, soit de la gauche tout entière au nom du danger constitué par le Front national, soit de la gauche de gauche à un moment où cette gauche-là peut disputer l’hégémonie à un Parti socialiste désorienté. Dans un cas comme dans l’autre, la voie pour les communistes est sans issue, sauf à se fixer d’ultérieures et très improbables recompositions qui voudraient se situer entre l’esprit "Front de gauche" et le PS actuel.
La direction communiste est ainsi face à un double défi : rassembler des communistes déboussolés et éparpillés ; clarifier pour 2017 une stratégie qui, pour l’instant, semble un peu trop se résumer en un "tout sauf Mélenchon". Si elle maintenait son cap becs et ongles, comment éviterait-elle que le choix in extremis d’une nouvelle candidature commune portée par ledit Mélenchon n’apparaisse comme une capitulation en rase campagne et, ce faisant, comme une nouvelle défaite pour la tradition politique du communisme français ?
La chute des effectifs
Les tableaux de résultats publiés par la direction sont intéressants à plusieurs titres. On rappellera tout d’abord que le corps électoral des consultations internes est constitué par les adhérents à jour de leur cotisation. Le nombre des "inscrits" correspond donc au nombre de cotisants réguliers et non pas aux "cartes placées". On peut ainsi étudier l’évolution du nombre de cotisants sur dix ans, de 2006 à 2016 [1]. À l’échelon national, le mouvement officiellement reconnu est le suivant.
Entre 2006 et 2016, le PCF aurait donc perdu presque la moitié de ses cotisants. À l’exception de la Drôme et du Calvados, toutes les fédérations départementales comptent moins de cotisants en 2016 qu’en 2006. En 2006, 26 annonçaient plus de mille cotisants ; elles ne sont plus que 12 en 2016.
65 fédérations perdent moins que la moyenne nationale. Sur ce nombre, 12 revendiquaient plus de mille cotisants en 2006. Dans ce groupe, ceux dont la perte est inférieure à un quart des cotisants sont au nombre de trois (Bouches-du-Rhône, Haute-Garonne, Paris).
30 fédérations perdent au contraire plus que la moyenne nationale ; 13 d’entre elles avaient plus de mille cotisants recensés en 2006. Les pertes les plus spectaculaires concernent le Pas-de-Calais (50% de perte) et plus encore le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis qui sont à un peu moins d’un quart des cotisants qu’ils annonçaient en 2006 !
Le recul est continu de 2006 à 2016. Quels que soient la conjoncture et le choix stratégique, le PC voit son corps militant se rétrécir. Le mouvement est toutefois un peu plus accentué entre 2006 et 2008 (échec du "courant antilibéral", perte de 20%) et entre 2013 et 2016 (difficultés du Front de gauche, perte de 17%). En revanche, il est un peu moins fort entre 2011 et 2008 (perte de 13%) et entre 2013 et 2011 (perte de 7%), soit à des périodes où la dynamique de rassemblement du Front de gauche est la plus soutenue.
Il est vrai que les chiffres antérieurs à 2008 peuvent avoir été exagérément gonflés (en incluant des adhérents pas nécessairement à jour de leur cotisation). Il n’en reste pas moins que la chute est sévère depuis 2008 : le recul est de près d’un quart entre 2011 et 2016 et d’un tiers entre 2008 et 2016.
L’évolution du nombre des votants confirme d’ailleurs le tableau. Si le nombre de cartes placées indique à peu près l’espace d’influence de l’organisation partisane, si le fait d’être cotisant implique un rapport plus continu avec elle, la participation à un vote de Congrès suggère un niveau supérieur d’implication militante.
En 2011, par exemple, la direction communiste avançait le chiffre de 135.000 cartes adressées nominalement aux adhérents, de 69.000 cotisants et près de 49.000 d’entre eux ont participé à la désignation du candidat qui devait être le sien à la présidentielle de 2012 (on se souvient que le choix des militants s’est alors porté sur Jean-Luc Mélenchon).
La présidentielle étant, pour les communistes comme pour l’ensemble des citoyens, un moment d’implication plus intense que d’autres, la participation aux votes internes de Congrès est bien sûr moins attractive. Les chiffres depuis 2006 sont les suivants.
Là encore, la baisse est continue et régulière : entre 2006 et 2016, elle est d’environ 35%, de 23% entre 2008 et 2016, ce qui nous rapproche de l’évolution des cotisants. En 2010, on pouvait estimer que le nombre d’adhérents du PCF pouvait se situer dans une fourchette de 90 à 130.000, on le situerait aujourd’hui entre 70.000 et 100.000. À l’échelle de la gauche politique, et surtout de la gauche de la gauche, il s’agit d’un chiffre plus que respectable ; mais il est en net recul.
La fragmentation
Pendant longtemps, le PCF a cultivé l’image d’un corps homogène, bien soudé autour de sa direction. L’image n’était pas fausse, dans un mouvement communiste qui refuse officiellement les tendances depuis les années 1920. Ce n’est pas que les désaccords aient manqué, mais ils ne s’exprimaient pas. Qui n’était pas d’accord s’en allait, tout simplement, parfois avec fracas, le plus souvent sur la pointe des pieds. On a pu calculer que quatre millions d’individus environ ont adhéré au PCF depuis sa création, en décembre 1920 : une fraction seulement y est restée.Toutefois, celles et ceux qui demeuraient relevaient d’une culture partisane assez homogène pour susciter l’admiration, la méfiance et l’envie. Ce n’est plus vrai depuis la fin des années 1970 et, plus encore, depuis la chute du mur de Berlin en 1989. Dès lors, des sensibilités différentes se sont exprimées et les nouveaux statuts adoptés en 2001 leur ont même permis de s’exprimer officiellement, au moins jusqu’à l’ouverture du Congrès national.
Depuis 2003, la direction nationale peut donc se voir opposer des textes dits "alternatifs", entre lesquels les adhérents sont invités à trancher. Entre 2003 et 2013, elle s’est trouvée en butte aux assauts de sensibilités dites "orthodoxes", dénonçant les risques de dilution de "l’identité communiste". À trois reprises, la contestation a été vigoureuse. En 2003, après le choc présidentiel de 2002, deux listes – dont une présentée par la fédération du Pas-de-Calais – talonnèrent le choix du Conseil national en regroupant 45% des votes. En 2006, au moment des "collectifs antilibéraux", puis en 2008 alors que se profilait l’ouverture en direction de Jean-Luc Mélenchon, la direction put toutefois redresser la barre en dépassant la barre des 60%.
En 2013, alors que les "refondateurs" avaient quitté pour la plupart le PCF, Pierre Laurent donna même l’impression qu’il avait surmonté la phase d’incertitude en regroupant sur son texte 73% des militants participant au vote. On était alors à l’apogée du Front de gauche, avant les échéances contrastées ouverts par les municipales de 2014. L’année 2016, replonge plus que jamais le secrétaire national dans le tourbillon des incertitudes. Il s’en est cette fois fallu de 750 voix pour que la direction se retrouve en situation de minorité absolue.
On aurait pu penser que le rétrécissement de l’espace militant du PCF aurait renforcé ses courants les plus "identitaires". Ce n’a pas été le cas : les trois textes relevant de cette sensibilité sont même un peu en-deçà (25%) du niveau qu’ils avaient atteint en 2013.
C’est donc le texte "Ambition communiste" qui crée la surprise en approchant les 24% des suffrages exprimés.
La majorité de 2013 s’est fractionnée, et cruellement, au détriment de l’actuel noyau dirigeant. En 2006, la direction n’était au-dessous du seuil de majorité absolue que dans 12 fédérations, dans 7 en 2008 et dans 6 en 2013. En 2016, elle l’est dans 34 fédérations. Les fédérations importantes (plus de 1000 cotisants) sont partagées : six ont donné la majorité absolue au Conseil national sortant (Bouches-du-Rhône, Seine-Saint-Denis, Haute-Garonne, Val-de-Marne, Gironde, Hauts-de-Seine), six la lui ont refusée (Paris, Rhône, Seine-Maritime, Hérault, Nord, Pas-de-Calais). Les six favorables regroupent un peu plus de 10.000 adhérents ; les six défavorables en comptent 12.000.
Dans l’ensemble, la direction perd 30% de ses voix de 2013, ne progressant que dans trois départements (Eure, Loire, Haute-Corse). Elle recule plus qu’en moyenne dans 41 départements. Elle perd plus du tiers de ses voix de 2013 dans 30 fédérations, dont le Gard, le Cher, le Val d’Oise, les Hauts-de-Seine, le Puy-de-Dôme, la Dordogne, le Nord et le Pas-de-Calais.
Le texte "Ambition communiste", lui, franchit le seuil de majorité absolue dans 6 départements (Vendée, Aveyron, Morbihan, Yonne, Ariège, Manche). Il fait plus que le tiers dans 13 autres (dont le Val d’Oise, le Gard, la Dordogne, le Cher et les Hauts-de-Seine).
Des décisions stratégiques
Le texte débattu au Congrès sera donc officiellement celui de la direction sortante. Mais sa courte majorité absolue ne masque pas la faiblesse de sa position. On sait la part du réflexe légitimiste dans une organisation qui redoute plus que tout la dissension et l’éclatement. Il n’est donc pas possible de conclure que les 50% de votes favorables disent un accord clair avec la stratégie proposée par Pierre Laurent et ses camarades.L’enjeu, en fait, est plus délicat que jamais. On peut raisonnablement penser qu’une majorité de militants récuse ce qui, peu ou prou, pourrait annoncer un retour à des formules de "gauche plurielle". Le refus de la politique actuelle de l’exécutif n’apparaît pas suffisant pour dessiner un arc possible de rassemblement à gauche.
Reste à passer de la désignation négative (ce que l’on ne veut pas) à l’initiative positive (le rassemblement autour d’une dynamique et d’une candidature). Pour l’instant, un quart des communistes qui s’expriment continue de préférer une démarche identitaire, pouvant conduire à une nouvelle candidature communiste. Le problème est que cette hypothèse a toutes les chances de conduire à un nouveau désastre.
Un autre quart, en choisissant "Ambition communiste", a dit sa préférence pour une logique prolongeant explicitement celle du Front de gauche, ce qui implique un refus absolu des primaires de "toute la gauche" ou de ce qui pourrait en être un succédané. On a ainsi pu remarquer que, si de nombreux responsables proches du noyau dirigeant actuel ont signé le récent "Appel des cent" à une candidature commune à gauche, aucun des militants impliqués dans le texte "Ambition communiste" n’a cru bon de le faire.
La direction communiste actuelle est désormais à l’heure des choix. Elle peut considérer qu’il est urgent… de ne pas presser le mouvement, qu’il ne faut pas se hâter de choisir un(e) candidat(e), qu’il faut laisser se déployer le mouvement social et débattre d’abord du programme. À quoi il n’est pas difficile d’objecter qu’en si peu de temps, il ne surgira pas d’option politique nouvelle du mouvement social, que voilà des années que l’on débat de programme et que l’on s’accorde sur ses grandes lignes, dès l’instant où la volonté politique s’en fait sentir. La formule "d’abord le projet et ensuite seulement l’accord politique" n’a jamais fonctionné : c’est le désir de rassemblement et la clarté de son périmètre qui ont décidé de son dynamisme, et non pas l’accord formel sur des propositions.
Et il n’est pas non plus très ardu de faire remarquer qu’il y aura vraisemblablement une candidature plus ou moins de type social-libéral et la candidature maintenue d’un Jean-Luc Mélenchon qui s’installe dans les représentations de gauche. Dans ces conditions, toute candidature supplémentaire à gauche se prêtera inéluctablement à la suspicion de division, soit de la gauche tout entière au nom du danger constitué par le Front national, soit de la gauche de gauche à un moment où cette gauche-là peut disputer l’hégémonie à un Parti socialiste désorienté. Dans un cas comme dans l’autre, la voie pour les communistes est sans issue, sauf à se fixer d’ultérieures et très improbables recompositions qui voudraient se situer entre l’esprit "Front de gauche" et le PS actuel.
La direction communiste est ainsi face à un double défi : rassembler des communistes déboussolés et éparpillés ; clarifier pour 2017 une stratégie qui, pour l’instant, semble un peu trop se résumer en un "tout sauf Mélenchon". Si elle maintenait son cap becs et ongles, comment éviterait-elle que le choix in extremis d’une nouvelle candidature commune portée par ledit Mélenchon n’apparaisse comme une capitulation en rase campagne et, ce faisant, comme une nouvelle défaite pour la tradition politique du communisme français ?
Notes
[1] En 2003, les chiffres publiés par la direction n’indiquaient pas le nombre de cotisants, mais celui des cartes remises aux adhérents (134.000 annoncées à l’époque). Ils ne peuvent donc être utilisés pour une comparaison en plus longue durée.http://www.regards.fr/web/article/pcf-l-ere-des-incertitudes
_____________________________________________________________________________
PCF : l'orientation de Pierre Laurent est fortement contestée
Le texte
présenté par la direction communiste en vue du 37e congrès était le seul
à se prononcer pour une primaire avec le PS. Il n'obtient que 51,2 %
dans un scrutin qui révèle une forte chute des effectifs.
Les
communistes votaient du 2 au 5 mai sur le texte qui servira de base de
discussion à leur 37e congrès qui se tiendra du 2 au 5 juin à
Aubervilliers. Les résultats traduisent une forte contestation de la
ligne impulsée par Pierre Laurent depuis quelques mois, si ce n'est
depuis les municipales. Le texte initié par le secrétaire national du
PCF, mais présenté comme « proposé par le Conseil national »
car adopté par près de 80 % de ses membres, n'obtient que 14.910 voix
(51,2 %) des 29.183 suffrages exprimés. Dans la fédération de Paris,
dont M. Laurent est sénateur, il échoue à rassembler la majorité des
suffrages avec 49,62 %.
A titre de comparaison, rappelle l'historien Roger Martelli, lors des deux précédents congrès, « le texte du Conseil national avait obtenu 63,5 % en 2008 et 73 % en 2013 ». La direction sortante obtient la majorité absolue dans 58 départements et elle est minoritaire absolument dans 34. C'est le cas dans cinq des onze fédérations ayant encore plus de 1.000 cotisants (Nord, Pas-de-Calais, Paris, Seine-Maritime, Rhône), la direction restant majoritaire dans les Bouches-du-Rhône, le Val-de-Marne, la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine, la Haute-Garonne et la Gironde (voir les résultats détaillés) .
L'avertissement est donc sérieux. Or un point commun rassemble les quatre textes alternatifs présentés concurremment : le refus du processus de « primaire à gauche » dont la direction du PCF a fait son axe stratégique pour 2017. C'est donc bien sur ce point que le secrétaire national et la direction du PCF sont mis en difficulté.
Dans son « adresse aux communistes », le 30 mars, le secrétaire national du PCF rectifiait le tir :
Un périmètre trop large pour beaucoup de communistes. Ces derniers notent que nombre de parlementaires socialistes en opposition à la loi Travail ont approuvé le traité budgétaire européen sans renégociation, voté la traduction législative de l'ANI, le CICE, la loi réformant les retraites, ou le pacte de responsabilité, les budgets d'austérité et les réformes territoriales, quand ils n'ont pas tout récemment (le 5 avril) approuvé la loi modifiant les règles de la présidentielle et dénoncée par le PCF comme « un nouveau coup porté au pluralisme » au profit du PS, de LR et dans une moindre mesure du FN. Le « périmètre » anti-loi travail, somme toute conjoncturel, ne peut déboucher à leurs yeux que sur un programme sans grande prétention transformatrice, loin des ambitions transformatrices que portaient le Front de gauche ou qu'un parti communiste devrait défendre.
Le premier impulsé par La Riposte et Greg Oxley, intitulé « Pour une politique communiste » a recueilli 1.575 voix (5,40 %).
Le second, émanant du groupe Faire vivre le PCF, était signé notamment par le secrétaire fédéral du Pas-de-Calais, Hervé Poly, la maire de Venissieux, Michèle Picard, et Jean-Jacques Karman ; intitulé « Unir les communistes. Le défi renouvelé du Parti communiste ! », il a recueilli 3.755 voix (12,87 %).
Le troisième porté par des sections très orthodoxes fédérées par Emmanuel Dang Tran (4,07 % en 2011 lors du vote de désignation du candidat à la présidentielle) était intitulé « Reconstruisons un parti de classe » et donnait la « priorité au rassemblement dans les luttes » ; il a obtenu 2.001 voix (6,86 %).
Si le texte « L'Ambition communiste... » aborde toutes les questions mises en débat au congrès, le refus d'une primaire avec le PS est unanimement partagé par les quelques 104 communistes dont les « paroles » étaient reproduites sur le site de ce texte alternatif à la fin de la semaine dernière. Extraits :
D'un congrès l'autre, et en l'espace d'un peu plus de trois ans, « le PCF aurait perdu un cinquième de ses cotisants ; la perte est d’un quart entre 2011 et 2016 », observe Roger Martelli. « Quant aux votants qui donnent une indication approximative sur les communistes les plus engagés, poursuit-il, leur effectif a baissé de 40 % entre 2011 et 2016. »
Le Parti communiste n'échappe pas à la désaffection qui touche les partis politiques. Derrière les questions en débat dans ce congrès, auxquelles les communistes vont maintenant tenter de répondre en amendant le texte de sa direction, cette question des effectifs pèsera sur le choix des orientations pour 2017.
Michel Soudais Politis.fr
A titre de comparaison, rappelle l'historien Roger Martelli, lors des deux précédents congrès, « le texte du Conseil national avait obtenu 63,5 % en 2008 et 73 % en 2013 ». La direction sortante obtient la majorité absolue dans 58 départements et elle est minoritaire absolument dans 34. C'est le cas dans cinq des onze fédérations ayant encore plus de 1.000 cotisants (Nord, Pas-de-Calais, Paris, Seine-Maritime, Rhône), la direction restant majoritaire dans les Bouches-du-Rhône, le Val-de-Marne, la Seine-Saint-Denis, les Hauts-de-Seine, la Haute-Garonne et la Gironde (voir les résultats détaillés) .
L'avertissement est donc sérieux. Or un point commun rassemble les quatre textes alternatifs présentés concurremment : le refus du processus de « primaire à gauche » dont la direction du PCF a fait son axe stratégique pour 2017. C'est donc bien sur ce point que le secrétaire national et la direction du PCF sont mis en difficulté.
Les vire-voltes de Pierre Laurent
Dans les semaines précédant ce scrutin interne, Pierre Laurent n'a pourtant pas ménagé ses efforts pour défendre sa ligne. Dans une « adresse aux communistes » publiée le 30 mars dans Communistes, le supplément interne du PCF encarté dans l'Humanité chaque mercredi, il affirmait :Les appels à la primaires à gauche ont rouvert le débat, en contestant à Hollande le statut de « candidat naturel ». C'est pourquoi nous n'avons pas fermé cette porte. C'est pour éliminer Hollande que nous proposons de construire une primaire résolument citoyenne, bâtie sur un socle d'abord discuté au grand jour dans tout le pays. Est-ce possible ? Je le crois, mais j'entends le scepticisme. Débattons-en sans caricatures inutiles.Dans ce texte, le numéro un communiste cherchait à rassurer les adhérents communistes et déjà infléchir le texte adopté en conseil national le 7 mars en assurant qu'il « devra être enrichi et amélioré ». Car dès le 11 janvier, lors de la présentation de ses vœux, Pierre Laurent s'était rallié à l'idée d'une primaire de toute la gauche réclamé le matin même par Thomas Piketty, Daniel Cohn-Bendit, Michel Wieviorka, Dominique Méda et une cinquantaine de personnalités dans un appel publié par Libération. S'il estimait alors que le programme de François Hollande ne pourrait pas être « celui d'un candidat de gauche », M. Laurent, invité dans l'émission Agora de France inter le 21 février, avait laissé entendre qu'une participation du chef de l'état ne lui posait « aucun problème » ayant « confiance dans le choix que feront les citoyens de gauche ».
Dans son « adresse aux communistes », le 30 mars, le secrétaire national du PCF rectifiait le tir :
J'entends dire parfois que nous souhaiterions « une primaire de toute la gauche de Macron à Mélenchon », voire que nous serions déjà presque prêts à nous rallier, devant le danger de la droite ou pour sauver quelques sièges de députés, à « mener campagne derrière Hollande », écrivait-il. Écartons ces caricatures, qui n'ont rien à voir avec nos objectifs, pour parler des problèmes que nous devons résoudre.Par la suite, après une nouvelle réunion du conseil national le 15 avril, qui devait prendre acte du dépôt de quatre textes alternatifs, le numéro un communiste a très explicitement fait part du refus des communistes de participer à une primaire dont le vainqueur pourrait être le président de la République. Tout en affirmant à plusieurs reprises que « le périmètre des forces à rassembler, c'est toutes celles qui s'opposent à la loi El Khomri ».
Un périmètre trop large pour beaucoup de communistes. Ces derniers notent que nombre de parlementaires socialistes en opposition à la loi Travail ont approuvé le traité budgétaire européen sans renégociation, voté la traduction législative de l'ANI, le CICE, la loi réformant les retraites, ou le pacte de responsabilité, les budgets d'austérité et les réformes territoriales, quand ils n'ont pas tout récemment (le 5 avril) approuvé la loi modifiant les règles de la présidentielle et dénoncée par le PCF comme « un nouveau coup porté au pluralisme » au profit du PS, de LR et dans une moindre mesure du FN. Le « périmètre » anti-loi travail, somme toute conjoncturel, ne peut déboucher à leurs yeux que sur un programme sans grande prétention transformatrice, loin des ambitions transformatrices que portaient le Front de gauche ou qu'un parti communiste devrait défendre.
Le pôle identitaire se maintient dans la division
Ce refus d'une primaire s'est porté inégalement sur quatre textes. Trois d'entre eux, comme lors des précédents congrès, défendaient une position identitaire. Leurs signataires reprochent depuis plus d'une décennie maintenant à la direction du PCF de « ne pas valoriser suffisamment l’identité communiste et pour diluer l’organisation dans des rassemblements qu’ils jugent insuffisamment révolutionnaires, que ce soit avec le PS ou sans lui », rappelait Roger Martelli sur le site de Regards. A eux trois, ils totalisent 25,13 %, contre 26,85 % en 2013 lors du 36e congrès où ils étaient déjà divisés.Le premier impulsé par La Riposte et Greg Oxley, intitulé « Pour une politique communiste » a recueilli 1.575 voix (5,40 %).
Le second, émanant du groupe Faire vivre le PCF, était signé notamment par le secrétaire fédéral du Pas-de-Calais, Hervé Poly, la maire de Venissieux, Michèle Picard, et Jean-Jacques Karman ; intitulé « Unir les communistes. Le défi renouvelé du Parti communiste ! », il a recueilli 3.755 voix (12,87 %).
Le troisième porté par des sections très orthodoxes fédérées par Emmanuel Dang Tran (4,07 % en 2011 lors du vote de désignation du candidat à la présidentielle) était intitulé « Reconstruisons un parti de classe » et donnait la « priorité au rassemblement dans les luttes » ; il a obtenu 2.001 voix (6,86 %).
La dénonciation d'un complet changement de stratégie
La surprise est venue d'un quatrième texte intitulé « L'Ambition communiste pour un Front de gauche populaire et citoyen » qui a rassemblé 6.910 voix (23,68 %). Initié par des militants attachés au Front de gauche, qu'ils souhaitent transformer en le « décartelisant », et nettement hostiles à un rassemblement à nouveau centré sur les socialistes, ce texte était porté par de jeunes intellectuels et chercheurs (Yann Le Lann, Frédérick Genevée), mais aussi des élus chevronnés (Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers, Brigitte Gonthier-Maurin, sénatrice des Hauts-de-Seine) ou non (Fanny Gaillanne, Hugo Touzet, Franck Mouly), d'anciens élus (Roland Muzeau, Muguette Jacquaint, Nicole Borvo) et des figures historiques du Parti (Michel Duffour, Roland Leroy, Patrice Cohen-Seat, Claude Mazauric). Les signataires de ce texte ne cachent pas leur « inquiétude » face à l'« orientation stratégique pour 2017 » développée par le texte de la direction :Dans les faits, nous constatons que la proposition d'une primaire à gauche (…) nous amène en réalité à la recherche d'une candidature de consensus avec un Parti socialiste discrédité, reproduisant au final le schéma ancien de la gauche plurielle. Ce complet changement de stratégie nous ramènerait des années en arrière à un effacement de nos positions derrière une candidature au mieux social-démocrate, et probablement bien pire au vu de la configuration actuelle des forces.Contrairement à la direction du PCF qui semble penser que les orientations d'Hollande et Valls heurtent la majorité des socialistes, leur texte affirme la politique du gouvernement n'a rien de « conjoncturelle » mais résulte « d'un processus qui dure depuis les années 1980 et a conduit le Parti socialiste à s'aligner progressivement sur l'évolution libérale de la social-démocratie européenne ». Ils rappellent que depuis plus de trente ans le PS a connu un « mouvement parfaitement assumé vers un social-libéralisme de plus en plus droitier et de moins en moins social » et que c'est sur cette orientation « combattue avec acharnement » par le PCF que François Hollande l'a emporté en 2011-2012 « avec le soutien final de tous les courants de son parti ».
Si le texte « L'Ambition communiste... » aborde toutes les questions mises en débat au congrès, le refus d'une primaire avec le PS est unanimement partagé par les quelques 104 communistes dont les « paroles » étaient reproduites sur le site de ce texte alternatif à la fin de la semaine dernière. Extraits :
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« La stratégie de la primaire va nous conduire définitivement dans le mur. »
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« L’invisibilité qui frappe le Front de gauche a été pour les
municipales notre alliance dès le premier tour avec les socialistes dans
les métropoles et autres grandes villes, ce qui a fait éclater le Front
de gauche, et par là même, fait le jeux du FN. »
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« Il faut rompre avec le PS qui est devenu un parti de droite. »
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« Le texte « officiel » nous marginalise et nous laisse abattus. »
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« Nous ne pouvons pas faire dépendre notre stratégie d'évolutions
supposées du Parti socialiste, ce panier à crabes ami du capital !!!! »
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« Le PCF au lieu de s’embourber dans les « primaires à gauche »,
qui est un processus contre nature que tous les congrès ont condamné (…)
devrait être le fer de lance d'un Front de gauche populaire et citoyen.
»
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« Je refuse les orientations de la direction nationale qui nous
mènent sans débat à des primaires dévastatrices et humiliantes. »
La chute des effectifs se poursuit
Ce scrutin interne enregistre une fois encore, un « affaiblissement du tissu militant », note Roger Martelli. En effet, en juin 2011, lors du vote sur la candidature à la présidentielle, le corps électoral composé des « cotisants » (le PCF les distingue des « adhérents », simples détenteurs d'une carte) recensait 70.000 inscrits et 49.000 votants. En 2013, lors du 36e congrès, le PCF comptait 64.000 cotisants et 34.600 votants. Un chiffre tombé à 51.000 cotisants et 29.000 votants, ces jours-ci.D'un congrès l'autre, et en l'espace d'un peu plus de trois ans, « le PCF aurait perdu un cinquième de ses cotisants ; la perte est d’un quart entre 2011 et 2016 », observe Roger Martelli. « Quant aux votants qui donnent une indication approximative sur les communistes les plus engagés, poursuit-il, leur effectif a baissé de 40 % entre 2011 et 2016. »
Le Parti communiste n'échappe pas à la désaffection qui touche les partis politiques. Derrière les questions en débat dans ce congrès, auxquelles les communistes vont maintenant tenter de répondre en amendant le texte de sa direction, cette question des effectifs pèsera sur le choix des orientations pour 2017.
Michel Soudais Politis.fr
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