lundi 13 janvier 2014

Municipales Nantes "Nous serons le relais, l'amplificateur des sans voix, nous serons le phare des invisibles", intervention de Guy Croupy lors de l'inauguration du local de campagne



Cher(e)s camarades, cher(e)s ami(e)s 

Ce soir, nous nous retrouvons dans ce local. Pour nous, cet espace est important. Il sera certes un espace identifié par les Nantais, mais il devient un espace de travail collectif, il symbolise un espace de luttes et d'espoir. Cette inauguration coïncide avec l'ouverture de notre Site Internet. Désormais accessible, il sera, avec les autres vecteurs des réseaux sociaux, notre vitrine au-delà de ses murs. 

Ce local peut apparaître modeste, mais ne nous trompons pas, nos ambitions sont grandes. Des ambitions, non pour nous, non pour conserver ou acquérir un statut spécifique, pas plus que pour des convenances financières d'appareils politiques mais des ambitions qu'il convient de conserver coûte que coûte. Elles se situent au-delà de ces contingences étroites d’argent et de carrières politiques. Nous voulons décliner à l'échelle locale notre programme, "l'Humain d'abord", fait de radicalités sociales et écologiques concrètes, basées sur plus de justice sociale, de transformation écologique et de démocratie réelle. 


Alors, pour atteindre ces objectifs, 72 jours nous séparent du premier tour. 72 jours où il faudra convaincre de la justesse de nos propositions, où il nous appartiendra de proposer une autre vision pour la cité, où il nous faudra forger les outils pour redonner espoir et rompre avec la seule logique financière. 

Car le contexte local est préoccupant dans une situation dégradée avec plus de 10 % de Nantais au chômage; et il ne s'agit là que d'une moyenne qui occulte que certains quartiers atteignent presque 25% de chômeurs. 

A cette désespérance des privés d'emploi, il faut ajouter un nombre encore plus grand de salariés qui subissent les temps partiels ou les contrats précaires. 

- Quand une majorité de citoyens, sous les coups répétés du MEDEF et de son allié prénommé Jean Marc Ayrault, courbe l'échine dans la peur du déclassement et de la perte de son emploi. 

- Quand les nouveaux retraités, avec les effets cumulés des régressions instaurées par la Droite et amplifiées par les socialistes, connaissent des situations de détresses financières que l'on croyait révolues.

 - Alors seul le Front de Gauche, avec la Gauche Anticapitaliste, avec les Alternatifs, avec la Gauche Unitaire, avec le Parti de Gauche… demain avec d'autres forces politiques ou citoyennes, seule notre liste peut s'opposer à cette barbarie moderne. 

Nous ne nous résignons pas. 

- Car qui d'autres que le Front de Gauche pourrait porter l'espoir d'une société plus humaine. 

- Qui d'autres pourraient répondre à l'aspiration de la majorité de Nantais confrontée quotidiennement au ravage de la financiarisation de la société. 

Certainement pas les autres listes actuellement constituées. Certainement pas la Droite nantaise, si sûre de pouvoir régner bientôt sur la ville que la meute ne cesse de s'entredéchirer pour avoir le butin le plus imposant. Et comme elle l'a fait auparavant, d'élections locales en élections locales, le feuilleton de leur division égrène leur dîner en ville. Cette Droite qui nous assène un programme sécuritaire, réactionnaire et austéritaire avec des millions d’euros de coupe dans le budget de la ville et autant de régressions sociales dans la vie des Nantais. Cette Droite qui renchérit constamment à celui qui proposera la réduction d'impôts la plus importante. Mais Mme Laurence Garnier (outre son phare Tour Bretagne) a des idées : "demander aux bénéficiaires des aides sociales communales d’effectuer quelques heures par semaine pour la collectivité". Voilà qui nous rappelle un temps qui l'on croyait banni 

- Qui d'autres que le Front de Gauche pourrait porter l'espoir d'une société plus fraternelle. 

Certainement pas l'ami de Dieudonné ! Mr Bouchet, le bleu marine local qui déclare (je cite) : "Depuis des années, les Nantais ont été dépossédés de leur ville au profit d’une petite caste de bobos socialistes dans le centre et d’une tiermondisation des quartiers périphériques…" Voilà leur vision de la ville qui oscille entre le tout sécurité et le tout voiture. 

- Qui d'autres que le Front de Gauche pourrait en finir avec le féodalisme municipal qui confisque le pouvoir et musèle la démocratie ? 

Certainement pas Johanna Rolland qui inscrit sa campagne dans le soutien au gouvernement Ayrault et l’accompagnement libéral de l’austérité. C'est-à-dire, à l’arrivée, moins d’équipements publics, moins de personnels, mais plus de partenariat avec le privé. De fait, Nantes sera une ville encore plus dure à vivre pour les classes populaires et moyennes. A la différence de la tête de liste du Parti socialiste, nous ne sommes pas des héritiers. Nous ne sommes adoubés par quiconque. Nous tenons notre seule légitimité de nos luttes et par le Peuple qui se reconnaît en nos idéaux.

- Qui d'autres que le Front de Gauche pourrait construire une majorité alternative à gauche ? 

Les Verts. Certes, nous serons dans la rue avec eux le 22 février prochain pour l'abandon du projet de Notre Dame des Landes. Pour autant, où sont-ils et que font-ils ? Régionalement, en osmose avec le Président de région, Jacques Auxiette tout occupé à privatiser le TER et le transport ferroviaire de proximité, tout occupé à nous vendre une région artificielle ! Et, au plus haut niveau, dans ce gouvernement, où déjà deux ministres dit écologiques furent remerciés sans ménagement ? Que font-ils ? Et localement, un moment tentés par une alliance avec le MODEM, que feront-ils le 23 mars ? Pour nous, Front de Gauche, il faudra qu'ils montrent plus de conviction au soir du premier tour, si nous voulons réellement combattre l'hégémonie du PS. 

 Pour atteindre cet objectif, il nous reste 72 jours. 72 jours de campagne où l’enjeu sera tout à la fois de sanctionner la politique mise en œuvre par le P.S., qui tourne le dos aux espoirs populaires de changement, se plie aux exigences des riches, de la finance et de la Commission européenne. Mais aussi de mettre en œuvre, à Nantes comme ailleurs, une autre politique qui donne la priorité à la satisfaction des besoins sociaux et à la protection de la planète. 

Dans cette perspective, nous invitons les Nantaises et les Nantais, par l'intermédiaire de notre site interactif à compléter, à co-construire notre programme. Plus précisément, samedi prochain, le 18 janvier, nous vous invitons à un remue-méninges permettant d'élaborer, par le débat et la confrontation d'idées, l'ensemble des propositions que nous soumettrons au vote les 23 et 30 mars prochain. Je voudrais néanmoins citer quelques chantiers que nous estimons prioritaires. 

Tout d'abord, au niveau de l'agglomération, nous disons que les intérêts de la ville centre ne doivent pas s'imposer à toutes les autres; la ville centre ne peut plus concentrer toutes les richesses, les équipements, toutes les fonctions essentielles; politiques, économiques et organisationnelles, dans cette course aux champions de la grande compétition néo libérale. 



Nous refusons les logiques de métropolisation contenues dans l'Acte III de la décentralisation. Nous aurons donc des convergences avec des listes amies au sud avec Rezé à Gauche toute, à l'est avec St Herblain à Gauche toute, mais aussi à Bouguenais, à Vertou, à Couëron, à St Etienne de Montluc… 

Au niveau de l'aménagement de la ville et de l'agglomération, nous voulons réconcilier les Nantais avec leur fleuve. Nantes doit retrouver ses atouts maritimes et fluviaux. C'est pourquoi notre liste a proposé un moratoire pour l'aménagement de l'Ile de Nantes, du Bas Chantenay et du bras de Pirmil. Alors que l'on manque cruellement d'infirmières et d'aides soignantes, dépenser un milliard d'Euros pour déménager le CHU d'un kilomètre apparaît inopportun. Ce déménagement à marche forcée ne correspond pas aux souhaits du personnel hospitalier, ni à l'attente des patients. La ville a besoin de maintenir les 1 100 emplois du MIN au cœur de la ville et ne peut se résoudre à voir disparaître un formidable outil pour le fret de proximité et le service TER avec une réelle étoile ferroviaire. La ville ne peut occulter que chaque année les terminaux nantais accueillent 400 navires de commerce. 

Pour nous, les seules logiques de spéculations immobilières et de concurrence entre les territoires ne peuvent guider l'action publique pour l'aménagement de l'agglomération. De même, la muséification du centre ville ne peut faire oublier que de nombreux quartiers périphériques voient leur environnement se dégrader, leur voirie se détériorer. L'action de rénovation et d'embellissement de la ville doit s'étendre à l'ensemble du territoire. 

Pour une démocratie active et citoyenne, il y a tant à faire pour se situer aux antipodes du "Je verrouille tout, je contrôle tout, j'organise tout", qui semble le leitmotiv de la municipalité actuelle. Nous créerons des comités d'usagers des services locaux et nous donnerons les moyens (budgétaires et d'autonomie) aux comités de quartier. 

Nous voulons promouvoir une politique solidaire axée sur le logement social en développant fortement la part réservée aux plus fragilisés par des prêts locatifs aidés d'intégration. Nous voulons une ville où puisse cohabiter habitat collectif, maisons individuelles, locataires et propriétaires. Nous renforcerons la maîtrise du foncier pour freiner la spéculation immobilière qui chasse les plus modestes à la périphérie. 

Nous voulons étendre la tarification sociale et des espaces de gratuité pour les besoins essentiels que sont l'eau ou les transports collectifs. Nous agirons pour des services publics renforcés : en ce sens, dans le secteur de l'enfance, nous intégrerons Nantes Accueil périscolaire et l'Agence ACOORD dans le service public. 

Nous affirmons la nécessité de la planification écologique dès l’échelon local via un aménagement urbain durable, des plans locaux d'économie d'énergie, le développement d'une agriculture paysanne péri urbaine, des aides significatives à la réhabilitation des logements… 

Evidemment, nous réaffirmons notre refus de l’aéroport de Notre Dame des Landes, symbole de tous les méfaits écologiques et financiers que nous dénonçons. 

Je ne développerai pas les nombreux autres chantiers qui nous attendent. J'évoquerai surtout : 

- La nécessité du strict principe de laïcité en refusant les subventions non obligatoires aux écoles et associations confessionnelles 

- L'importance d'une santé de proximité et de prévention en créant des centres municipaux dans les quartiers et les déserts médicaux 

- Le fait que la politique culturelle qui doit être considérée comme un bien commun, aux antipodes des politiques actuelles, récréatives, commerciales et coûteuses. Ainsi, nous proposerons les outils pour une culture émancipatrice et populaire, décidée dans la transparence. 

- Enfin l'exemplarité de nos élus devra être totale comme employeurs respectueux des agents territoriaux en luttant notamment contre la précarité des fonctionnaires 72 jours de travail avant le premier tour des élections municipales. 

Avec le Front de Gauche, nous avons vocation à peser dans cette élection, à avoir des élus, à exister durant les six prochaines années. Dans cette nouvelle municipalité, nous serons le relais, l'amplificateur des sans voix, nous serons le phare des invisibles. Oui Une autre ville est possible A Nantes, à Gauche toute ! Place au Peuple !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire