mardi 11 février 2014

Notre Dame des Landes : imposer au gouvernement une nouvelle reculade. A gauche cette fois !


« Difficile de parler d'autre chose que d'une reculade ». Le constat était unanime, au lendemain des manifestations obscurantistes et réactionnaires de Paris et Lyon – accompagnées par nombre de hiérarques religieux dont l'odieux cardinal de Lyon Barbarin qui a osé parler de ce projet de loi comme d'une « porte ouverte à l'inceste » -, pour qualifier de reculade l'annonce par le gouvernement du retrait du projet de loi sur la famille et son refus de légaliser la procréation médicalement assistée. 

Cette nouvelle capitulation nourrit une droite et une extrême-droite partout à l'offensive. Moins de deux ans après son élection, le couple Hollande-Ayrault est en passe d'effacer tout ce qui pouvait le singulariser de Sarkozy-Fillon : même adhésion aux exigences de la Troïka, même soumission à celles du MEDEF et de la Finance, même indifférence à la crise écologique. Le pacte de responsabilité, que le secrétaire général de la CGT a raison d'appeler le « pacs Hollande-Gattaz », signe cette soumission au libéralisme le plus cru. 


A gauche, chez les militant-e-s c'est la stupeur. Et le désarroi pour de larges franges populaires frappées par l'austérité et le chômage. L'épisode électoral actuel apparaît, pour beaucoup, à cent lieues des préoccupations quotidiennes. C'est pourtant autour de ces préoccupations populaires - salaire et pouvoir d'achat, emploi, logement, services publics, justice fiscale, environnement - et d'elles seules, que peut se reconstruire la nécessaire résistance et s'affirmer une alternative à gauche. Contre Hollande et son gouvernement. 

C'est dans ce contexte que va se tenir à Nantes, le samedi 22 février prochain, une manifestation inter-régionale contre le projet d'aéroport de Notre Dame des Landes, dont Ayrault est le chantre. 

Ce dossier de Notre Dame des Landes concentre tout ce qu'une gauche devrait refuser et combattre : privatisation de fait de tous les aéroport de l'ouest concédés pour un demi-siècle à la multinationale Vinci, partenariat public/privé pour la réalisation du futur aéroport où la population paiera l'essentiel des dividendes versés aux actionnaires de Vinci, inutilité d'un nouvel aéroport au regard de l'existant, destruction de centaines d'hectares de terres agricoles et d'un des derniers bocages humides de l'Ouest, violation des lois sur l'eau et sur les espèces protégées, dossiers économique et environnemental mensongers, refus du débat démocratique, violences policières contre les paysans et toutes celles et ceux qui refusent ces destructions irrémédiables. 

La signature par le Préfet de Région, le 21 décembre dernier, de quatre décrets autorisant le début des travaux a clairement signifié la volonté du gouvernement Ayrault de passer en force. 

Mais cette décision se heurte chaque jour à une opposition grandissante, et d'abord sur le terrain dans les fermes acquises par Vinci et immédiatement occupées par les opposants. Dans l'entretien qu'il nous a accordé, Julien Durand, porte-parole de l'ACIPA, l'association citoyenne qui depuis 14 ans organise la résistance et pratique la contre-expertise, indique « je sens que cette envie de ne pas laisser faire s'articule avec le ras l'bol de ce qui nous tombe sur la tête, la crise économique, l'austérité. Le chantier de Notre Dame cristallise tout le monde. C'est notre force ».  

C'est la démonstration qu'il nous faut faire le 22 février prochain pour contraindre le gouvernement Hollande-Ayrault à une nouvelle reculade en renonçant au projet de Notre Dame des Landes. Une reculade à gauche cette fois.

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