"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
lundi 10 février 2014
Soutien à Stéphane Lhomme et à l'Observatoire du nucléaire contre les attaques d'Areva.
Le 7 février 2014 Stéphane Lhomme, infatigable militant antinucléaire, et l'Observatoire du nucléaire dont il est le directeur, attaqués par Areva, ont été condamnés à plusieurs milliers d'euros.
Cette condamnation fait suite aux déclarations concernant un don de 35 millions d'euros de la multinationale au gouvernement nigérien. L'Observatoire du nucléaire avait en effet révélé en décembre 2012 un don d'Areva au président nigérien, M. Issoufou, ancien salarié de la compagnie, pour l'achat d'un avion. L'opposition nigérienne évoquait également un tel don.
En janvier, 2013, l'Observatoire du nucléaire rend public un document confidentiel attestant de ce don de 35 millions d'euros. Cette fois, Areva ne peut plus nier, et reconnaît donc l'existence d'un tel don, devant servir selon elle à sécuriser les mines d'uranium. La multinationale poursuit cependant son procès contre l'association antinucléaire. Malgré les preuves apportées, le magistrat du Parquet a demandé en décembre dernier la condamnation de Stéphane Lhomme.
Les preuves sont pourtant accablantes, et ne viennent que confirmer un processus déjà ancien, entamé au lendemain de la décolonisation, souvent caractérisé comme la Françafrique.
L'ingérence dont se rend coupable Areva, qui bénéficie de la complicité ou du silence bienveillant de l'Etat français, actionnaire majoritaire du groupe, n'est qu'un épisode supplémentaire de ce néo-impérialisme qui voit la vie politique des pays africains largement sous le contrôle, à travers la corruption voire les interventions militaires de la France.
Le procès survient dans une période tendue entre la France et le Niger avec la renégociation des conventions arrivées à expiration en décembre 2013 sur l'exploitation de l'uranium. Jusqu'ici, la France, avec Areva, a largement puisé dans les ressources nigériennes, en rémunérant faiblement le Niger. Depuis plusieurs semaines, des manifestants protestent donc contre le « partenariat déséquilibré » entre Areva et le Niger, alors que ce pays voit sa situation économique dégradée par la baisse des cours de l'uranium, divisés par 4 depuis 2006. Les tentatives de corruption sont monnaie courante afin d'« aider » les dirigeants nigériens à faire les bons choix quant aux conditions du futur partenariat.
S'attaquer à la Françafrique, aux relations néocoloniales qui guident l'action de la France en Afrique, mais aussi en finir avec l'importation d'uranium, moteur de l'énergie nucléaire, c'est ce que défend le mouvement « Ensemble ». L'indépendance énergétique, nous la gagnerons par la sobriété, les économies d'énergie et les énergies alternatives, pas par le pillage des richesses du sous-sol africain !
« Ensemble » soutient Stéphane Lhomme contre les attaques d'Areva et lui témoigne toute sa solidarité pour les combats présents et à venir contre l'ordre nucléaire, et dans l'immédiat pour le procès en appel de l'Observatoire du nucléaire.
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