Nous, associations qui œuvront pour le
droit des étrangers, demandons que toutes les personnes qui souhaitent
rejoindre l’Europe, en quête de protection
et de conditions de vie dignes, soient
considérées pour ce qu’elles sont : des êtres humains qui méritent en
premier lieu notre compassion et notre solidarité, et non un regard suspicieux
et le rejet à coup de murs, de barbelés et de répression policière.
La France et
les pays européens doivent
ouvrir des voies d’accès légales et sûres pour les personnes qui se trouvent
dans des pays tiers (Liban, Jordanie, Libye etc..) et qui souhaiteraient
rejoindre l’Europe sans risquer leur vie et sans être obligées d’avoir recours
à des passeurs.
Nous disons que l’avenir de l’Europe et
de la France sera nécessairement solidaire et ouvert
sur le monde.
En France, les réfugié-e-s et migrant-e-s qui
s’y trouvent déjà et les personnes fuyant la guerre ou la misère qui y
arrivent aujourd'hui ne sont finalement que quelques centaines de milliers
quand d'autres pays, en dehors de l’Europe,
en accueillent des millions.
La France a la capacité logistique, économique et sociale de proposer à toutes et tous (quelle que soit
l'antériorité de leur présence en France) des mises à l'abri dans des
dispositifs en dur. Reste à démontrer la volonté politique.
Ces lieux de mise à l’abri doivent permettre
d'apporter aux personnes une réponse à leurs besoins vitaux et des conditions
d’accueil décentes afin qu’elles puissent être correctement informées et
exercer sereinement leurs droits, notamment celui de demander l’asile.
Nous attendons donc de l’Etat et des
collectivités locales qu’ils mobilisent des moyens humains et financiers
suffisants pour que l’émotion se traduise en actes concrets et pérennes de solidarité pour un accueil
digne.
Nous sommes par ailleurs choqués qu'il
soit envisagé de rejeter d’emblée certaines catégories de ces personnes qui,
pour la plupart, ont risqué leur vie pour rejoindre l'Europe.
Face aux
personnes qui fuient
des situations de guerre, d’oppression, de misère ou des catastrophes
environnementales, la seule conduite digne est celle fondée sur l’accueil et le
respect des droits fondamentaux. Rejeter ceux qui sont déjà plongés dans une
extrême précarité, parce qu’ils seraient «pauvres» et non «réfugiés»,
n’est pas acceptable. La complexité croissante des causes de départ rend de
plus en plus difficile la distinction entre asile «politique» et exil
«économique».
Plus
largement, à l’opposé
des thèses qui veulent nous faire croire que l’étranger est un problème, nous
disons que l’Autre d’où qu’il vienne est une chance.
Toute
l’Histoire et toutes les analyses montrent que les personnes immigrées apportent
plus d’initiatives et de talent, de développement et de richesses qu’elles ne
coûtent à la société. La mobilité, pour toutes et tous, est une source majeure
de progrès pour une société et la liberté de circulation un droit de l’Homme.
Nous
nous opposons aux tentatives de diviser et de faire
s'opposer celles et ceux qui souffrent de la précarité et de la
pauvreté, Français ou étrangers
Nous combattons ces idées qui
voudraient nous faire croire que les droits des personnes étrangères sont
préjudiciables aux droits des personnes françaises. . L’Histoire nous a montré
que bafouer un droit, quel qu’il soit et quelles que soient les personnes
visées, est préjudiciable pour les droits de toutes et tous.
C’est
pourquoi, nous
demandons l’égalité d’accès aux droits pour tous les êtres
humains présents sur notre territoire : égalité d’accès au logement,
à la nourriture, à l’éducation, aux soins, aux droits civiques et citoyens.
De
nombreux acteurs de la société civile (associations, organisations de jeunesse, syndicats)
se mobilisent sur la situation des migrants. Nous souhaitons amplifier
et inscrire dans la durée l’élan de solidarité dont font preuve de
nombreuses personnes ces dernières semaines.
Des
personnes proposent
de la nourriture, des vêtements ou encore des logements.
Nous
rappelons que l’Etat et les collectivités locales ont la responsabilité du respect
des droits sociaux de toutes les personnes.
C’est
pourquoi, nous
demandons à l’Etat et aux collectivités locales, en concertation avec les
différentes associations qui agissent, d’aider à l’organisation de la collecte
et de la répartition de ce qui est fourni.
Nous
invitons les
citoyennes et les citoyens à se rapprocher des différentes associations qui
agissent au quotidien auprès des migrants et des personnes en grande précarité.
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Il
est possible de prendre contact avec ces associations lors de leurs
permanences :
- Cimade :
Lundi et jeudi de 17H à 19H, 33 rue Fouré Nantes
- Collectif Enfants étrangers, Citoyens solidaires - Réseau Education
Sans Frontière : 2ème et 4ème mercredi à 15H,
Manufacture des tabacs 10bis bd Stalingrad à Nantes
- Groupement
accueil soutien promotion des travailleurs étrangers - Gasprom : Lundi
et jeudi de 17H à 19H, 24 rue Fouré à Nante
- Ligue des droits
de l’Homme : Lundi de 16H30 à 19H30, Manufacture des tabacs, 10bis bd
de Stalingrad à Nantes.
- Mouvement
contre le Racisme et pour l’Amitié entre les Peuples : Mercredi de
14h30 à 16h30, 11 Rue de Prinquiau à Nantes et lundi de 17h30 à 20h30, Manufacture
des Tabacs, 10 bis, Boulevard Stalingrad à Nantes.
Ces associations organiseront un lieu d’accueil et
d’information à l’occasion de la Fête de la Solidarité qui aura lieu le samedi
24 octobre à Nantes sur le site des Nefs
des Machines de l’Île de Nantes.
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