vendredi 22 mars 2013

Bonne nouvelle : le transfert de l’aéroport est abandonné, par Bertrand Vrain, conseiller municipal Alternatifs de Nantes


L’information est tombée cette semaine : pourquoi un projet de nouvel aéroport alors que l’existant peu répondre aux développements à venir sans nuisance significativement importante. 

L’étonnant revirement de l’Etat s’appuie sur des diagnostics évoqués depuis longtemps par les opposants au nouvel aéroport : « en dépit d’un nombre croissant de passagers, le trafic fait apparaître une forte évolution de l’emport … un nombre de mouvements moins important que prévu et « l’hypothèse d’une saturation de l’aéroport, envisagée par le passé, n’est plus d’actualité ». 

Pour le bruit, « l’amélioration des performances des avions de nouvelle génération permet de penser que le développement du trafic de l’aéroport restera cohérent avec le PEB actuel ». Evoquant le développement des TGV, la conclusion s’impose : « aucune relance d’une réflexion sur un nouveau site aéroportuaire n’est donc aujourd’hui justifié ». 

Mauvaise nouvelle : nos grands élus n’ont pas compris. 

Ces informations sont vraies pour le projet de Toulouse ; cette décision transmise il y a presque 2 mois établit la position officielle de l’Etat. 

Mais pour Nantes, les raisonnements seraient-ils différents ? Les arguments utilisés pour arrêter le projet de Toulouse sont exactement les mêmes que ceux que nous clamons depuis longtemps pour le projet de Notre Dame des Landes. 

Les différentes entrevues avec la « commission du dialogue » ont permis d’acter qu’effectivement « l’hypothèse d’une saturation de l’aéroport, envisagée par le passé, n’est plus d’actualité » et même que « l’amélioration des performances des avions de nouvelle génération permet de penser que le développement du trafic de l’aéroport restera cohérent avec le PEB actuel » puisqu’une demande d’un PEB de Nantes-Atlantique actualisé est, pour les membres de la commission, à l’ordre du jour. 

Mais nos « grands élus locaux » ont, semble-t-il, quelque retard : le courrier que j’ai envoyé à Patrick Rimbert, Maire de Nantes, (lire sur le site des élu-es alternatifs de Nantes), n’a pas fait l’objet d’une réponse argumentée. Le rappel lapidaire du 11ème engagement de campagne municipale de 2008 « Accompagner la décision de l’Etat de construire l’aéroport de Notre Dame des Landes en veillant aux équilibres sociaux, économiques et environnementaux locaux » ne constitue pas une réponse mais plutôt un dégagement, les footeux diraient « botter en touche » : nous, Alternatifs et bien d’autres luttons depuis des années pour « accompagner » ce projet vers la sortie car « les équilibres sociaux, économiques et environnementaux locaux » sont effectivement menacés : 
 • par les valses hésitations des « Grands élus » sur le maintien de la piste pour Airbus et la menace sur l’emploi d’une telle hypothèse ; 
 • par l’accroissement du déséquilibre du territoire que le transfert provoquerait entre le Nord et le Sud Loire ; 
• par les calculs hasardeux du bilan socio-économique officiel de 2006, et son caractère tendancieux ; 
 • par l’attribution de subventions déguisées au groupe Vinci par les collectivités territoriales obtenues de façon frauduleuse ; 
 • par la destruction d’un bocage et de ses paysans exploitants ; 
 • Par le bétonnage d’une zone humide impossible à compenser de façon conforme aux dispositions réglementaires existantes. 

Pour un projet qui fait tant débat, l’accaparement de la communication par les porteurs de projet, à la Mairie de Nantes, à la Communauté urbaine Nantes-métropole, au Conseil Général 44 et à la Région des Pays de la Loire à travers leurs magazines ne donne pas une idée bien progressiste de la démocratie : pas de place pour des arguments contradictoires. Et que dire des propos guerriers du Président du Conseil Régional évoquant les opérations françaises au Mali comme exemples de remise en ordre de la ZAD de Notre Dame des Landes ? 

Alors, mon cher Patrick, ta réponse ne colle pas. Elle ne colle pas avec cette décision d’abandonner le projet de Toulouse, elle ne colle pas avec les observations de l’OCDE dans son « Etude économique sur la France » page 27 : « La France étant dotée d’infrastructures de réseau et de transport bien développées, certains investissements supplémentaires ont probablement un rendement relativement faible. Certaines lignes de train à grande vitesse ne seront sans doute jamais rentables, et des projets prestigieux, notamment la construction du nouveau siège du ministère de la défense, de stades et d’aéroports régionaux, risquent de représenter une charge pour les générations futures ». 

On ne peut être plus clair de la part de personnes peu suspectées de gauchisme ou d’objection de croissance. Il est encore temps de se ressaisir : l’Etat a parlé à Toulouse, il peut affirmer, à Nantes et Notre Dame des Landes, que sa parole est unique : vérité là bas, vérité ici. 

Bertrand Vrain, le 21 mars 2013

(cet article est repris du site des élu-e-s alternatifs de Nantes )
http://elusalternatifsdenantes.blogspot.com

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