jeudi 28 mars 2013

Brest nucléaire : une pilule médiatique qui a du mal à passer ou quand la sous-préfecture annonce la distribution de comprimés d'iode


La sous-préfecture de Brest a annoncé par voie de presse que des comprimés d'iode seront distribués dans les semaines à venir aux habitants qui résident dans un périmètre de 500 mètres autour de la base navale de Brest. 

Tout breton qui se respecte sait par nature que les vents dominants ne s’arrêtent pas aux limites fixées par l’administration. On peut dès lors sérieusement s'interroger sur la limitation dans l'espace à la zone concernée par ce Plan particulier d’intervention (PPI) de la base navale nucléaire brestoise. Voudrait on nous refaire naïvement le coup du « nuage » de Tchernobyl qui en avril/mai 1986 s'était selon les autorités soit-disant arrêté par la volonté du Saint Esprit aux frontières de notre territoire qu'on ne s'y prendrait pas autrement. 

Mis à part cette bizarrerie de zonage qui laissera plus d'un d'entre nous sceptique, cette distribution d'iode a de quoi amener d'autres interrogations sur la portée de l'efficacité d'un tel plan de prévention. 

L'ingestion d'un comprimé d’iode stable non radioactif doit avoir lieu pour une protection optimale six heures au moins AVANT l’arrivée de la contamination permettant ainsi de saturer la glande thyroïde. Cette distribution étatique de pastille iodée tient donc plus de l'enfumage médiatique pour rassurer la population. On aura en effet compris que pour être efficace, l’information concernant un éventuel accident devrait être immédiate et que l’accident devrait être le plus éloigné possible… 


La base navale nucléaire de l'Île-Longue, à vol d'oiseau n'étant pas si éloignée de la Cité du Ponant, le périmètre de 500 mètres autour de la base navale de Brest pour la distribution de pastilles iodées apparaît dès lors léger pour une réactivité optimale afin de prévenir toute contamination sérieuse ! 

L’ingestion du comprimé d'iode stable non radioactif protège de la contamination interne, par inhalation notamment. En aucun cas elle ne protège de l'irradiation du corps et elle n’a strictement aucun effet sur la contamination par les autres éléments radioactifs (krypton, xénon, césium, strontium...) mais aussi potentiellement, à plus faible distance d'éléments lourds comme l'uranium et le plutonium. Pas de quoi nous rassurer au final. 

Quid alors d'une information auprès de la population concernant les consignes de confinement à respecter en cas d'accident nucléaire à Crozon ou à Brest ? Quid de l'organisation d'exercices de simulation de procédures d'urgence dans les écoles et les entreprises ? 

Cette annonce par l'Etat d'un plan de distribution d’iode à Brest a tout de même le mérite de nous rappeler que le nucléaire, fût-il employé à des fins civiles ou militaires, n'est pas une énergie sûre et qu’un accident radiologique majeur est aussi possible en France, voire à la pointe Finistère. 

La dissuasion nucléaire est un mode de défense inefficace, coûteux et mortifère qui ne répond plus aujourd'hui aux défis mondiaux de la sécurité. Les Alternatifs restent mobilisés pour que la France se mette en conformité avec l'article 6 du Traité international de non-prolifération des armes nucléaires. Plus que jamais, les Alternatifs demandent l'arrêt du nucléaire militaire et civil et une réduction conséquente du budget de la défense. 


LES ALTERNATIFS BRETAGNE

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