"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
mercredi 13 mars 2013
Pour une refondation qui rejette le statu quo - Appel collectif de militant-e-s investi-e-s dans le Front de Gauche
Le Parlement va être saisi du projet de loi d'orientation sur l'école élaboré par le ministre Peillon, sans réelles discussions, à la base, des personnels et des usagers du service public d'éducation, et en ne tenant aucun compte de leurs attentes. Nous sommes des militant-e-s investi-e-s dans le Front de Gauche, organisé-e-s ou pas dans une des organisations constitutives du Front de Gauche. Nos références politiques, syndicales, philosophiques… sont diverses. Néanmoins, nous faisons tous/toutes le constat que ce projet de loi est inacceptable. Il tourne le dos aux mesures urgentes pour l'école publique. Il poursuit des orientations dangereuses pour le service Public de l’Education nationale, et ne s'inscrit nullement dans la lignée des projets progressistes pour l'école tels que le plan Langevin-Wallon.
Les jeunes, les parent-e-s d'élèves, les personnels… se sont mobilisé-e-s à de nombreuses reprises, sous de multiples formes, contre les mesures prises par l'UMP au pouvoir depuis 2002 de la maternelle jusqu'à l'université (loi LRU). C'est notamment la volonté d'annuler toutes ces contre-réformes, et de défendre l'école publique, qui a pu déterminer le vote pour les candidat-e-s de gauche aux dernières élections.
Aujourd'hui le gouvernement va à l'encontre de ces aspirations. En tout premier lieu parce que son projet loi maintient en l'état l'essentiel des contre-réformes des années UMP : réformes des lycées (général, technologique, professionnel), "socle commun" et Livret Personnel de Compétences, Base-Elèves et fichage de la jeunesse, programmes rétrogrades et surchargés, "masterisation" du recrutement des enseignant-e-s et CPE, saccage des RASED, etc.
La politique éducative de l'UMP visait à fournir au patronat une main d'œuvre flexible et précarisée, dans le cadre d'un démantèlement des garanties collectives du salariat (statuts et conventions collectives)… et avec ce projet la continuité l'emporte très largement, ces orientations sont entérinées. Cela suffirait en soi à le refuser, mais de surcroît le gouvernement va plus loin. Il programme ainsi une nouvelle série de régressions : par la "régionalisation" et, plus largement, la place et donc l'influence des pouvoirs locaux sur l'ensemble des niveaux de la maternelle à l'université, affaiblissant l'indépendance de l'institution scolaire et prenant ainsi le risque de porter atteinte à la laïcité ; par l'accentuation des inégalités, question déjà perceptible au travers des débats autour du décret sur les "rythmes scolaires". Car c'est le dernier aspect : aujourd'hui les luttes des personnels des écoles, enseignant-e-s comme animateur-e-s, montrent une opposition grandissante aux premiers éléments de cette politique éducative de "refondation". La grève massive des professeurs d'école puis celle des animateur-e-s de la ville de Paris, la grève massive dans les écoles du 12 février… sont les premiers aspects d'un mouvement social que le ministère veut ignorer. Ils montrent aussi que, même sur la question des moyens pour l'école publique – présentée comme un élément de rupture incontestable, avec l'annonce de milliers de créations de postes - la réalité se fait jour : les créations de postes suffisent à peine – et pas partout – à combler la croissance démographique.
Autrement dit les conditions de travail et d'études ne s'améliorent pas, les inégalités sociales et scolaires persistent au lieu de se résorber, la difficulté scolaire qui touche avant tout les enfants des classes populaires n'est pas combattue… bref, le système éducatif s'éloigne encore davantage d'un projet émancipateur, égalitaire et démocratique, qu'il serait de la responsabilité de la gauche de porter. Dans cette situation, l'ensemble des dimensions de ce projet de loi mettent à l'ordre du jour son retrait.
Cela ne signifie pas du tout que nous soyons partisan-e-s d'un quelconque "statu quo" conservateur : aujourd'hui c’est le gouvernement qui fait le choix du statu quo en maintenant l'essentiel des mesures sarkozystes.
Mais cela implique que les député-e-s des partis de gauche, en cohérence avec les aspirations et les luttes récentes, refusent tout d’abord de voter ce projet, et proposent en lieu et place l'adoption de mesures d'urgence en faveur de l'école publique et laïque… en vue d'une refondation de l'école qui ne peut qu'être liée à un projet alternatif de société en rupture avec le système capitaliste.
Marcel Ager (militant PCF, 31) Marc Brunet (candidat front de Gauche aux législatives, 84), Claudine Chalmeton (militante PCF,11), Rosine Charlut (militant FASE et candidate aux législatives, 11), Florence Ciaravola (commission éducation des Alternatifs, 06), Veronika Daae (commission éducation des Alternatifs, 31), Quentin Dauphiné (militant PG, 83), Axel Félicité (militant PG, 91), Gisèle Gimenez (militante PCF, 81), Samy Joshua (militant Gauche Anticapitaliste, 13), Catherine Laurenti (militante PG, 83), Christophe Lemasson (commission éducation des Alternatifs, 21), Jean Malifaud (militant gauche Anticapitaliste, 75), Monique Migneau (militante Gauche anticapitaliste, 92), Edouard Martin (militant PCF, 12) David Pellicer (secrétaire fédéral PCF 82), Vincent Présumey (militant PG, 03) Stéphane Sirot (historien, 59), Jacques Thomas (commission éducation des Alternatifs, 21), Michel Thomas (militant PCF, 81).
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