La catastrophe nucléaire de Fukushima, survenue dans un
pays ultradéveloppé et de haute technicité, met à mal de
façon défi nitive et indiscutable le mythe de la sûreté et de
la sécurité nucléaires. Elle est d’autant plus inquiétante
que, contrairement à Tchernobyl et à Three Mile Island
(USA), elle touche pour la première fois de vieux réacteurs,
vétustes mais présentés comme pouvant tenir encore des
décennies, comme malheureusement l’accrédite pour la
France l’agence de sûreté nucléaire (ASN).
Deux ans après cette catastrophe, le nouveau gouvernement
japonais tente de remettre en selle le nucléaire, et
de garantir les intérêts de la multinationale Tepco, malgré
la non stabilisation de la situation sur place, et les dégâts
occasionnés pour des dizaines, voire des centaines d’années,
dont les salariés du nucléaire et les habitants sont
les premières victimes.
Mais cet aveuglement est aussi celui du gouvernement
français, qui refuse d’affronter le lobby nucléaire, voire le
soutient. Les marchandages d’installations nucléaires se
poursuivent, le contrôle des richesses minières africaines,
dont l’uranium, aussi, y compris à l’aide de la présence de
l’armée française en Afrique.
Vu le retard pris, la sortie du nucléaire ne se fera pas en
attendant la fi n des centrales actuelles. C’est maintenant
qu’il faut la décider, et planifier un plan de sortie, basé
sur la sobriété et les économies d’énergie (réhabilitation
thermique des logements, normes drastiques pour les
appareils électriques...), ainsi que sur le développement
des énergies renouvelables (bois-énergie, chauffe-eau solaires,
éoliennes terrestres et marines…).
Mais, on peut ne compter sur le bon-vouloir des entreprises
pour réaliser un tel plan. La puissance publique doit reprendre
la main sur notre avenir énergétique, et développer
un véritable service public de l’énergie, avec l’appui de
coopératives de production locale.
Dans l’immédiat, nous exigeons :
- la fermeture immédiate des 21 réacteurs nucléaires
âgés de plus de 30 ans
- la fermeture, avant fi n 2017 , des 21 autres réacteurs
qui approchent 30 ans
- la fin de toute production et utilisation de matériel militaire
nucléaire
- l’arrêt de l’extraction de plutonium à La Hague et de la
fabrication de MOX
- un moratoire sur tous les projets électronucléaires en
cours en France et à l’étranger, et l’organisation d’un grand
débat national sur le nucléaire
La sortie du nucléaire ne peut pas se réaliser contre les
travailleur-se-s du nucléaire. Inquiets pour leurs avenir,
ils craignent souvent les conséquences d’une sortie du nucléaire.
Un plan de sortie, et la création d’un grand service
public de l’énergie doivent d’abord garantir le maintien de
leur emploi et de leur salaire, l’arrêt de la précarité, en particulier
pour ceux et celles travaillant dans les entreprises
sous-traitantes, le droit à la formation et à l’évolution de
carrière.
La gestion de fin de vie des centrales, la mise en
place d’économies d’énergie et le développement d’énergies
renouvelables doivent être l’occasion de créer des milliers
d’emplois, ce que ne garantissent pas aujourd’hui les
multinationales de l’énergie.
Usagers et salarié-e-s, tous ensemble !
Signataires : Les Alternatifs, Convergence & Alternative, FASE, Gauche Anticapitaliste, PCOF, Parti de Gauche - tous membres du Front de Gauche
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