vendredi 8 janvier 2016

La ZAD – un site naturel pour l'avenir ?, par les Naturalistes en lutte


Une richesse comparable aux sites Natura 2000 du département


Après trois ans d’inventaires, les résultats obtenus sont saisissants, la richesse inventoriée sur la ZAD est comparable aux autres sites Natura 2000 du département !

11 Habitats d'intérêt communautaire sont présents sur le site de Notre-Dame-des-Landes pour comparaison, 6 Habitats d'intérêt communautaire sont présents à Grand-Lieu, 12 en Grande Brière et marais de Donges, 4 sur le site forêt, étang de Vioreau et de la Provostière et 16 dans les marais de l'Erdre, (sources : INPN MNHN).


Un point très important : l’état de conservation des habitats sur la ZAD est globalement bon et surtout il ne souffre pas de la présence d’espèces invasives (les jussies et l’écrevisse américaine) contrairement à la plupart des autres grandes zones humides du département que sont les sites Natura 2000 de Brière, de l’Erdre, ou du Lac de Grand-Lieu.

14 espèces animales sont inscrites à l’annexe 2 de la directive habitat dont 4 nécessitent la désignation de zones spéciales de conservation pour leur préservation. C’est donc une erreur de croire que la destruction de ces populations n’aura pas d’impact.

Des espèces banales ? Assurément non !

On entend parfois dire que les espèces présentes à Notre-Dame-des-Landes sont banales. C’est faux !

Nous sommes en présence de plusieurs populations d’importance régionale, notamment pour le Campagnol amphibie, le Lézard vivipare, le Triton marbré, mais aussi pour le Triton de Blasius, qui n’a d’ailleurs pas été pris en compte dans les dossiers réglementaires.
Par ailleurs, nous avons notamment découvert plusieurs dizaines d’espèces nouvelles pour le département de Loire-Atlantique et pour la région Pays de la Loire ; et même 5 qui n’avaient jamais été répertoriées en France.

On nous explique qu’il y aura des compensations, mais comment compenser ce que l’on ne connaît pas ? Objectivement personne n'est capable d'affirmer qu'en détruisant les milieux de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, on ne va pas détruire le dernier site hébergeant ces espèces en France !

Le déplacement d'espèces, un mensonge marketing !

Une autre idée fausse souvent reprise, porte sur le déplacement des espèces. Nous tenons à rappeler que parmi plus de 1 500 espèces inventoriées, 130 sont protégées et que seuls quelques individus de 3 espèces seraient déplacés. Il ne s’agit que d’une expérimentation pour mieux connaître leur biologie...  Cela ne représente ni une mesure de réduction, ni une mesure de compensation mais bien une opération de communication. Les travaux entraîneraient la destruction de dizaines de milliers d’individus d’espèces protégées et la disparition définitive de leurs habitats.

Cinq espèces protégées non prises en compte dans les dossiers réglementaires

Pour finir rappelons un point essentiel : au moins 5 espèces protégées n’ont pas été prises en compte dans les dossiers réglementaires. Ni observées ou recherchées par les bureaux d’études, elles n’ont donc pas été évaluées dans les dossiers. Par conséquent, aucune demande de dérogation pour la destruction de ces espèces protégées n’a été faite. Puisque la préfecture de Loire-Atlantique et le ministère de l’écologie en ont été informés et que nous sommes dans un état de droit, les travaux ne peuvent pas commencer.

La non-prise en compte de ces 5 espèces protégées dans le projet d’aéroport nécessite la réouverture du dossier et la réévaluation du projet.

En tant que naturalistes, nous voulons tout mettre en œuvre pour éviter la destruction de milieux naturels, d’autant plus que l’Atelier citoyen de Nantes a démontré que d’autres solutions existaient.
Nous appelons toutes les personnes soucieuses de la préservation de la nature en France à manifester leur opposition au projet en cas de démarrage des travaux.

Nous appelons aussi à participer à la grande journée de mobilisation le samedi 9 janvier 2016 organisée par des composantes de la lutte contre l'aéroport.

Nous vous donnons d’ores et déjà rendez-vous le 31 janvier 2016 dans le cadre de la journée mondiale des zones humides
pour venir à la rencontre des habitant-e-s des zones humides de Notre-Dame-des-Landes qui ne comptent pas en déménager !

Pour finir nous citerons Jean-Marie Pelt : « il faut repenser les rapports humains à la nature, les sociétés humaines ne peuvent pas vivre en méprisant les écosystèmes. »

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