mercredi 13 janvier 2016

Notre-Dame-des-Landes : plus de 2000 manifestant-es devant le Palais de Justice.


Dès le début de l’audience, le juge du tribunal de grande instance de Nantes, saisi par Vinci pour obtenir l’expropriation des habitant-es de la ZAD, a annoncé qu’il rendrait son jugement, tant sur les questions prioritaires de constitutionalité soulevées par les avocats des paysans et habitants de la ZAD que sur le fond, le lundi 25 janvier prochain à 14h. 

Cela n’a nullement empêché les quelques 2000 manifestant-es présents (3 fois plus que le 10 décembre dernier !) de manifester cinq heures durant leur opposition à toute expulsion et au projet de nouvel aéroport, dans une ambiance tendue, marquée à la fois par la puissance de la mobilisation du 9 janvier (plus de 20 000 personnes et 550 tracteurs sur le périphérique nantais) et par l’ampleur de la répression qui a accompagné les manifestations paysannes et citoyennes de lundi et mardi. 


Suite à la décision du Préfet de Loire-Atlantique d’interdire toute action de ralentissement de la circulation automobile sur les routes du département, 22 opposant-es sont d’ores et déjà convoquées devant la Justice, 3 paysans pour « refus d’obtempérer, mise en danger de la vie d’autrui et violence volontaire avec arme par destination » (leurs tracteurs !) et ces 3 tracteurs, qui sont bien évidemment leurs outils de travail, ont été mis sous séquestre « pour les besoins de l’enquête » et 19 des personnes qui menaient des opérations escargots sur le périphérique ont été placées en garde vue pendant une douzaine d’heures pour «entrave à la libre circulation » et leurs véhicules ont été mis à la fourrière avec impossibilité de les en sortir avant le procès fixé au…. 24 février prochain ! 

Aussi, à l’instar de nombreux syndicats et organisations, Ensemble ! 44 est intervenu auprès du Préfet de Loire-Atlantique pour exiger que ces outils de travail et ces moyens de locomotion soient sans délai remis à leurs propriétaires. 

« Monsieur le Préfet, 

Suite à des opérations dites « escargots » mises en œuvre ces derniers jours par les opposants à l’expulsion des paysans et habitants de la ZAD de Notre Dame des Landes, une vingtaine de personnes ont été interpelées par les services de gendarmerie et leurs véhicules immobilisés. Pour trois des personnes concernées, il s’agit de leur outil de travail et pour les 19 autres, de leur moyen de locomotion usuel. 

Les conséquences de ces immobilisations nous apparaissent tout à fait disproportionnées avec les faits reprochés et ne peuvent qu’avoir des conséquences lourdes pour les activités professionnelles et familiales de leurs propriétaires. 

Nous venons de prendre connaissance avec intérêt des déclarations, faites ce jour, par Mme Royal, Ministre de l’environnement, à l’occasion de la cérémonie des vœux de son ministère. Mme la Ministre affirme notamment que le dialogue ne devait pas être rompu sur le dossier de Notre Dame des Landes. Nous partageons ce souhait et sommes persuadés que la levée immédiate de l’immobilisation des trois tracteurs et dix-neuf véhicules y participerait de façon importante. 

C’est pourquoi nous vous demandons d’intervenir pour que les trois paysans concernés puissent, sans délai, retrouver leurs tracteurs, indispensables à leurs activités professionnelles, et les dix-neuf automobilistes leurs véhicules, tout aussi indispensables pour leurs déplacements professionnels et familiaux. 

Dans cette attente, nous vous assurons, Monsieur le Préfet, de nos salutations respectueuses » 

A l’issue de l’audience, la coordination des organisations opposées à l’aéroport de Notre Dame des Landes a annoncé qu’elle se réunirait dès ce soir à la Vache Rit pour, en lien avec le COPAIN et les ZADistes, poursuivre et coordonner la résistance paysanne et citoyenne. 

Prochain rendez-vous, samedi à 14h à Rennes, pour une grande manifestation interrégionale.

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