La candidature d’Arnaud
Montebourg est-elle susceptible de concurrencer celle – probable – du
président sortant François Hollande au cours de la prochaine primaire
prévue en janvier ? Il faudrait, pour l’envisager, en connaître la
signification politique, ce qui n’est pas forcément le cas de celui qui
la porte.
Arnaud Montebourg bénéficie, de prime abord, d’une réalité électorale certes défavorable à ses concurrents gouvernementaux, mais qu’il peine à capitaliser dans les intentions de vote. La gauche antilibérale représente, selon le CEVIPOL, 26,6% de l’électorat et les sociaux-libéraux seulement 6,1% [1]. Ce rapport de forces définit un potentiel réel mais encore non mobilisé.
Le problème d’Arnaud Montebourg est en fait simple : ou bien il sait activer des clivages (anciens et nouveaux) qui sont ceux de la société française en y apportant ses réponses, ou bien il persiste à les nier, en flirtant avec l’idéologie de "rassemblement national" [2] et son espace politique sera de facto réduit par la présence d’autres candidats beaucoup plus puissants que lui sur ce terrain. Cette idéologie de "rassemblement national" est ainsi définie par l’historien Philippe Burin : « L’idée de la société nationale réunie, recomposée selon de nouvelles structures de solidarité, est au principe de toutes ces idéologies ; un même antilibéralisme leur fait refuser de tenir le conflit et la division pour des données fondamentales de toute société ».
Réélu en 2002 contre Francis Szpiner, puis en 2007 d’un cheveu contre Arnaud Danjean, Arnaud Montebourg présidera également le Conseil général de Saône-et-Loire de 2008 à 2012. S’évaporera ensuite, à partir de 2012, le montebourgisme bressan, hormis pour l’organisation de la fête de Frangy-en-Bresse, héritée de Pierre Joxe, qui mobilise encore les militants motivés de ces marges orientales de la Saône-et-Loire. Aujourd’hui, la Bresse a presque totalement rebasculé à droite. Son bras droit et successeur à la présidence du Conseil départemental, Rémi Chaintron, a perdu tous ses mandats, de même que la plupart de ses fidèles. Le PS ne compte désormais en pays bressan que quelques maigres troupes, presque totalement vouées à l’organisation de la fête de Frangy…
De sa jeunesse militante, Arnaud Montebourg garde un goût prononcé
pour l’ambiguïté. Dans les années 1980, il était militant du CERES
(l’aile gauche du PS) à Chenôve en Côte-d’Or chez Roland Carraz, et
militant fabiusien à Paris. On ne savait trop ce que le jeune militant
pensait, lui qui vouait une partie non négligeable de son activité
militante à la promotion de son ami Thierry Mandon. Premier soutien de
Ségolène Royal en 2006, dont il devient porte-parole, il s’oppose
pourtant à elle en 2008 en soutenant Martine Aubry au Congrès de Reims.
Il avance alors l’idée d’une primaire pour départager les concurrents
socialistes à l’élection présidentielle. L’idée de primaire installée,
il prépare sa propre candidature en travaillant propositions et discours
et va tenter de dynamiter l’appareil de la rue de Solferino,
imperméable et insensible tant à ses assauts qu’à ses charmes
politiques.
Le 4 mai, en déplacement à Strasbourg devant l’usine General Motors, la première dépêche AFP mentionne le terme. Pensée pour être le pendant dialectique de la future campagne de Dominique Strauss-Kahn, la campagne Montebourg vacille alors qu’elle vient à peine de trouver une caisse de résonance médiatique. Elle se rétablit pourtant assez vite.
En choisissant la "démondialisation", Arnaud Montebourg active pourtant plusieurs leviers qui s’avèrent profitables d’un point de vue électoral et qui vont lui permettre d’ancrer sa candidature dans le paysage politique de la fin du quinquennat Sarkozy. S’adressant à un public davantage politisé que l’ensemble de la population, il pose à la fois la question de la capacité du politique à prendre le dessus sur les marchés et la question de l’identité de la gauche. Au cours des mois d’août, septembre et octobre, son créneau original qu’il veut au confluent de différentes familles politiques de la gauche, lui permet d’enregistrer une affluence certaine à ses réunions publiques et des soutiens glanés aussi bien au sein de l’électorat socialiste que de celui de la gauche radicale ou, dans une moins mesure, de l’écologie politique.
Défait sur le dossier de Florange mais se maintenant au gouvernement, Arnaud Montebourg est, dès lors, totalement solidaire du gouvernement et du président de la République jusqu’à l’été 2014, date à laquelle il quitte le gouvernement avec Benoît Hamon et Aurélie Filippetti, après plusieurs semaines de montée en gamme dans la critique de l’action Hollando-Vallsienne. Après avoir contribué à l’ascension de Manuel Valls à Matignon, il se fait le gardien d’une ligne de gauche, que l’on peine à discerner au sein du Parti socialiste… La gauche s’interroge sur le modèle productif qui est le nôtre. Pas Montebourg.
À bien des égards, ce modèle productif semble épuisé. En adhérant à un productivisme sans complexe, Montebourg renoue quant à lui avec un imaginaire issu des Trente glorieuses davantage qu’il ne jette des ponts avec celui des générations les plus jeunes, qui ont déjà un pied dans la société post-industrielle. C’est là où Montebourg rencontre une question déterminante pour sa future candidature. Une élection primaire préalable à une élection présidentielle ne peut servir à régler a posteriori les dissensions entre un président de la République et ses anciens ministres. Il ne pourrait s’agir que d’un temps de mise à jour de ce qui fait le fond commun de la gauche et définir une frontière politique susceptible d’engager la marche en avant d’un projet progressiste. Or, pour l’heure, rien de la sorte ne se dessine.
S’il affirme en effet « être de gauche », il convoque à l’appui de sa pétition de principes à la fois Colbert et Roosevelt, Stiglitz et Bourdieu, Montesquieu, Michel Foucault, Florance Aubenas et Louis Blanc et livre finalement un discours plus ambigu encore que ce à quoi on pouvait s’attendre. La litanie qui le structure trahit bien une adhésion de fait à l’idéologie du "rassemblement national"…
Le "montebourgisme" oscille depuis toujours entre cette idéologie et la volonté de création d’un nouveau bloc historique "progressiste" en France. Selon les discours, les interviewes et les différentes interventions depuis le printemps 2011, jamais la question n’est explicitement tranchée. Elle est passée au second plan ou ranimée, jamais réglée en revanche. « On ne sort de l’ambigüité qu’à ses dépens », doit penser Montebourg, alors que c’est peut-être de cette ambigüité que peut naître sa prochaine déconvenue…
C’est ainsi que définissant son action au ministère du Redressement productif comme une synthèse entre "l’offre" et la "demande", il avait donné à voir son "patriotisme économique" comme une idéologie transcendant les clivages. Ce sont des expressions qui visent à résoudre les contradictions sociales du pays. L’importance qu’il donne à « l’union des forces autour de l’appareil industriel » est symptomatique. Montebourg « demande à des intérêts divergents de coopérer » et clame que « l’esprit de ce sursaut commun [est] coopératif : tout le monde s’y met, ensemble ! ». Au Mont Beuvray, il reprend son antienne : « Ce projet devra être innovant et fera appel à tous les innovateurs de France », il devra « tenter de réconcilier, réunifier les deux France : la France qui va bien et la France qui va mal ». « Chacune de ces deux France devra être entendue mais aucune des deux ne devra éviter des concessions à l’autre », poursuit-il.
En s’abstenant de définir une frontière politique, en s’inscrivant dans la filiation d’une idéologie qui, dans des variantes diverses, bénéficie à d’autres, Arnaud Montebourg est pris dans un terrible piège qui rend sa candidature sinon hypothétique, du moins fortement compromise dans ses chances de succès. À Frangy, entre le poulet de Bresse, la salade de lentilles et la "cuvée du redressement", le plat le plus indigeste devrait bien être cette idéologie de "rassemblement national" qui est devenu son viatique.
Sans clivage, pas d’alternative
Pour l’heure, si elle est bien un symptôme supplémentaire d’une décomposition accélérée de la famille social-démocrate française, cette candidature peine à définir les contours d’une réponse alternative aux crises contemporaines et une véritable stratégie politique visant à en sortir. Si la candidature d’Arnaud Montebourg porte en elle les contradictions et les fractures de la pratique gouvernementale de la gauche au pouvoir depuis 2012, elle ne parvient pas encore à proposer une voie de substitution.Arnaud Montebourg bénéficie, de prime abord, d’une réalité électorale certes défavorable à ses concurrents gouvernementaux, mais qu’il peine à capitaliser dans les intentions de vote. La gauche antilibérale représente, selon le CEVIPOL, 26,6% de l’électorat et les sociaux-libéraux seulement 6,1% [1]. Ce rapport de forces définit un potentiel réel mais encore non mobilisé.
Le problème d’Arnaud Montebourg est en fait simple : ou bien il sait activer des clivages (anciens et nouveaux) qui sont ceux de la société française en y apportant ses réponses, ou bien il persiste à les nier, en flirtant avec l’idéologie de "rassemblement national" [2] et son espace politique sera de facto réduit par la présence d’autres candidats beaucoup plus puissants que lui sur ce terrain. Cette idéologie de "rassemblement national" est ainsi définie par l’historien Philippe Burin : « L’idée de la société nationale réunie, recomposée selon de nouvelles structures de solidarité, est au principe de toutes ces idéologies ; un même antilibéralisme leur fait refuser de tenir le conflit et la division pour des données fondamentales de toute société ».
Naissance et évaporation du montebourgisme bressa
Arnaud Montebourg, né en 1962, est devenu député de Saône-et-Loire en 1997. À cette date, d’ailleurs encore très isolé à gauche, il proclame dans sa profession de foi une adhésion au "protectionnisme européen". Elle restera, au fil des ans, le seul fil rouge de son discours politique, à défaut de l’être de son action. Les électeurs de cette circonscription populaire lui en savent gré et le préservent à chaque législative : il bat René Beaumont, président du Conseil général et député, au terme d’une campagne dure, dans un contexte social particulièrement rude en 1997. Le premier fait d’armes politique de la carrière de Montebourg. Lequel gardera, tant qu’il sera député de la Bresse, une fidélité à ce territoire entre Saône et Jura et à ses habitants – qui le lui rendront jusqu’à ce que le désamour ne s’abatte sur les proches de celui qui avait fait le choix exclusif de Bercy après l’élection de Hollande.Réélu en 2002 contre Francis Szpiner, puis en 2007 d’un cheveu contre Arnaud Danjean, Arnaud Montebourg présidera également le Conseil général de Saône-et-Loire de 2008 à 2012. S’évaporera ensuite, à partir de 2012, le montebourgisme bressan, hormis pour l’organisation de la fête de Frangy-en-Bresse, héritée de Pierre Joxe, qui mobilise encore les militants motivés de ces marges orientales de la Saône-et-Loire. Aujourd’hui, la Bresse a presque totalement rebasculé à droite. Son bras droit et successeur à la présidence du Conseil départemental, Rémi Chaintron, a perdu tous ses mandats, de même que la plupart de ses fidèles. Le PS ne compte désormais en pays bressan que quelques maigres troupes, presque totalement vouées à l’organisation de la fête de Frangy…
Candidat de la "démondialisation
La campagne de la "primaire citoyenne" d’octobre 2011 s’ouvre de fait à Frangy-en-Bresse en novembre 2010. Assez vite, Arnaud Montebourg choisit de mettre en avant le thème de la démondialisation, présent parmi d’autres dans son livre Des Idées et des rêves. Il devient dès la fin de l’hiver suivant le "candidat de la démondialisation", après avoir longuement tergiversé et pensé incarner la "gauche de transformation". « Redonner du pouvoir d’achat au bulletin de vote » est le mot d’ordre du candidat Montebourg, qui articule ainsi les questions démocratique, économique et sociale, introduisant dans le débat au sein du "peuple de gauche" la question de la vision du monde et celle des marges de manœuvre du politique dans la mondialisation.Le 4 mai, en déplacement à Strasbourg devant l’usine General Motors, la première dépêche AFP mentionne le terme. Pensée pour être le pendant dialectique de la future campagne de Dominique Strauss-Kahn, la campagne Montebourg vacille alors qu’elle vient à peine de trouver une caisse de résonance médiatique. Elle se rétablit pourtant assez vite.
En choisissant la "démondialisation", Arnaud Montebourg active pourtant plusieurs leviers qui s’avèrent profitables d’un point de vue électoral et qui vont lui permettre d’ancrer sa candidature dans le paysage politique de la fin du quinquennat Sarkozy. S’adressant à un public davantage politisé que l’ensemble de la population, il pose à la fois la question de la capacité du politique à prendre le dessus sur les marchés et la question de l’identité de la gauche. Au cours des mois d’août, septembre et octobre, son créneau original qu’il veut au confluent de différentes familles politiques de la gauche, lui permet d’enregistrer une affluence certaine à ses réunions publiques et des soutiens glanés aussi bien au sein de l’électorat socialiste que de celui de la gauche radicale ou, dans une moins mesure, de l’écologie politique.
Ministre muet du "Redressement productif"
Son entrée au gouvernement lui fait adopter la nécessaire solidarité gouvernementale imposée à tout détenteur d’un portefeuille ministériel et un discours niant les antagonismes sociaux du pays. En 2012, alors que François Hollande décide de ne surtout rien décider par rapport au TSCG, qualifié jusque-là de "traité Merkozy", le ministre du Redressement productif ne dit mot. Quelle politique industrielle mener en Europe alors que les règles de l’austérité promues par Berlin étouffent les tissus industriels d’une grande partie de la zone euro ? Le silence d’Arnaud Montebourg est total.Défait sur le dossier de Florange mais se maintenant au gouvernement, Arnaud Montebourg est, dès lors, totalement solidaire du gouvernement et du président de la République jusqu’à l’été 2014, date à laquelle il quitte le gouvernement avec Benoît Hamon et Aurélie Filippetti, après plusieurs semaines de montée en gamme dans la critique de l’action Hollando-Vallsienne. Après avoir contribué à l’ascension de Manuel Valls à Matignon, il se fait le gardien d’une ligne de gauche, que l’on peine à discerner au sein du Parti socialiste… La gauche s’interroge sur le modèle productif qui est le nôtre. Pas Montebourg.
À bien des égards, ce modèle productif semble épuisé. En adhérant à un productivisme sans complexe, Montebourg renoue quant à lui avec un imaginaire issu des Trente glorieuses davantage qu’il ne jette des ponts avec celui des générations les plus jeunes, qui ont déjà un pied dans la société post-industrielle. C’est là où Montebourg rencontre une question déterminante pour sa future candidature. Une élection primaire préalable à une élection présidentielle ne peut servir à régler a posteriori les dissensions entre un président de la République et ses anciens ministres. Il ne pourrait s’agir que d’un temps de mise à jour de ce qui fait le fond commun de la gauche et définir une frontière politique susceptible d’engager la marche en avant d’un projet progressiste. Or, pour l’heure, rien de la sorte ne se dessine.
Un moutebourgisme fluctuant
La Montebourgie communie en deux occasions : au Mont-Beuvray, le lundi de Pentecôte et à Frangy-en-Bresse, à l’autre extrémité de la Saône-et-Loire, le troisième dimanche d’août (il précédait jusqu’ici d’un semaine l’université d’été des socialistes à La Rochelle). Au Mont-Beuvray, au cours de son ascension traditionnelle du lundi de Pentecôte, devant un public plus restreint que ce qui était attendu, Arnaud Montebourg a donné sa définition de la gauche… tout en gardant le cap du "rassemblement national".S’il affirme en effet « être de gauche », il convoque à l’appui de sa pétition de principes à la fois Colbert et Roosevelt, Stiglitz et Bourdieu, Montesquieu, Michel Foucault, Florance Aubenas et Louis Blanc et livre finalement un discours plus ambigu encore que ce à quoi on pouvait s’attendre. La litanie qui le structure trahit bien une adhésion de fait à l’idéologie du "rassemblement national"…
Le "montebourgisme" oscille depuis toujours entre cette idéologie et la volonté de création d’un nouveau bloc historique "progressiste" en France. Selon les discours, les interviewes et les différentes interventions depuis le printemps 2011, jamais la question n’est explicitement tranchée. Elle est passée au second plan ou ranimée, jamais réglée en revanche. « On ne sort de l’ambigüité qu’à ses dépens », doit penser Montebourg, alors que c’est peut-être de cette ambigüité que peut naître sa prochaine déconvenue…
Le viatique du "rassemblement national"
Il y a bien, chez le Arnaud Montebourg ministre de François Hollande, Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls, puis chez celui qui est devenu l’un de leur opposant les plus virulents, une insistance maintes fois renouvelée à nier les antagonismes sociaux qui le fait pencher du côté du "rassemblement national" et dont cette pré-campagne ne le sort pas, loin s’en faut.C’est ainsi que définissant son action au ministère du Redressement productif comme une synthèse entre "l’offre" et la "demande", il avait donné à voir son "patriotisme économique" comme une idéologie transcendant les clivages. Ce sont des expressions qui visent à résoudre les contradictions sociales du pays. L’importance qu’il donne à « l’union des forces autour de l’appareil industriel » est symptomatique. Montebourg « demande à des intérêts divergents de coopérer » et clame que « l’esprit de ce sursaut commun [est] coopératif : tout le monde s’y met, ensemble ! ». Au Mont Beuvray, il reprend son antienne : « Ce projet devra être innovant et fera appel à tous les innovateurs de France », il devra « tenter de réconcilier, réunifier les deux France : la France qui va bien et la France qui va mal ». « Chacune de ces deux France devra être entendue mais aucune des deux ne devra éviter des concessions à l’autre », poursuit-il.
En s’abstenant de définir une frontière politique, en s’inscrivant dans la filiation d’une idéologie qui, dans des variantes diverses, bénéficie à d’autres, Arnaud Montebourg est pris dans un terrible piège qui rend sa candidature sinon hypothétique, du moins fortement compromise dans ses chances de succès. À Frangy, entre le poulet de Bresse, la salade de lentilles et la "cuvée du redressement", le plat le plus indigeste devrait bien être cette idéologie de "rassemblement national" qui est devenu son viatique.
Notes
[1] Luc Rouban, "Existe-t-il un électorat social-libéral ?", rapport de recherche, CEVIPOF 2016, p.6.
[2] Philippe Burrin, "La France dans le champ magnétique des fascismes", Le Débat 1984/5 (n° 32), p. 52-72.
http://www.regards.fr/web/article/le-candidat-montebourg-dans-l-impasse-du-rassemblement-national
http://www.regards.fr/web/article/le-candidat-montebourg-dans-l-impasse-du-rassemblement-national
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire