mardi 23 août 2016

Producteurs de lait en lutte contre Lactalis, l'avenir de l'agriculture en jeu

Depuis la fin des quotas laitiers en 2015, qui assurait une certaine régulation publique, les producteurs de lait sont à la merci des marchés et des sociétés privées. Les producteurs produisent à perte. Cela participe d'une crise plus large qui frappe la filière agricole et notamment les petits producteurs. 

Depuis, le prix d'achat a baissé de 30%. Lactalis paye aux producteurs 256 euros la tonne contre 363 euros en 2014. 


Lactalis qui s'agace de la mobilisation dirigée contre lui s'appuie sur une crise de surproduction, la concurrence sur les marchés internationaux notamment pour justifier cette baisse des prix d'achat aux producteurs. Et pourtant Lactalis est un groupe qui se porte bien. Son chiffre d'affaires est en augmentation pour atteindre 17 milliards en 2015. Son propriétaire Emmanuel Besnier pointe à la 15e place des français les plus riches avec un fortune estimée à 4,4 milliards d'euros. 

Dans la dérégulation des marchés agricoles, instituée par l'Union européenne et les pays membres, les gagnants ce sont les multinationales du secteur, les agriculteurs les perdants. 

Le syndicalisme agricole est directement interpelé. Va-t-il continuer, avec la FNSEA et ses organisations affiliées, à défendre le modèle productiviste néolibéral ou avec la Confédération paysanne promouvoir une agriculture responsable écologiquement, soucieux du bien-être du consommateur et permettant aux paysans de vivre correctement. 

"Ensemble" soutient la revendication d'un prix du lait à la tonne permettant aux producteurs de travailler et vivre dignement. Mais au-delà, c'est la question de l'avenir de l'agriculture qui est, une fois de plus, posée. 

Le 23 août 2016.

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