Avec la
participation de
Eric Beynel – porte parole de
l'Union Syndicale Solidaires
Bernadette
Groison – secrétaire générale de la FSU
William
Martinet – président de l'UNEF
Jean-Claude
Mailly – secrétaire général de la CGT-Force ouvrière
Philippe
Martinez – secrétaire général de la CGT
Le 20 juillet dernier, le
Premier ministre a eu une troisième et ultime fois recours au 49.3 à
l’Assemblée nationale pour imposer la loi « Travail », pourtant
rejetée par l’écrasante majorité de la population.
Le 49-3 est certes un outil
constitutionnel, mais c’est en premier lieu une arme anti-démocratique – un « déni de démocratie », pour
reprendre les termes de François Hollande, alors dans l’opposition
parlementaire en 2006, lors du mouvement contre le contrat première embauche
(CPE).
Promulguée le 8 août dernier, la
loi « Travail » menace à terme l’ensemble des garanties collectives
encadrant le contrat de travail. Elle
marque la disparition du principe de faveur – conquis en 1936 – et l’inversion
de la hiérarchie des normes, notamment pour la définition du temps de travail
et le taux de majoration des heures supplémentaires. C’est une loi de dumping
social.
Ce recul sans précédent donne d’ores et déjà des ailes à Pierre Gattaz, président
du MEDEF. Fort de sa collaboration directe avec le gouvernement et la CFDT, ce
dernier a en effet profité de l’adoption sans vote de la loi
« Travail » pour exiger 90 milliards d’euros supplémentaires
d’allègements fiscaux pour les patrons, qui s’ajouteraient aux 40 milliards
déjà obtenus dans le cadre du Pacte de responsabilité…
Sans appui dans la population, ni
même désormais de majorité parlementaire, le gouvernement est engagé depuis
plusieurs mois dans une dérive autoritaire, dont l’utilisation répétée du 49-3
est une illustration.
Pendant les quatre mois de
mobilisation contre la loi « Travail », le gouvernement n’a cessé
d’accentuer sa pression contre les libertés syndicales – allant jusqu’à
interdire dans un premier temps la manifestation parisienne du 23 juin dernier.
Il n’a pas hésité à amalgamer scandaleusement manifestants et casseurs, ainsi
qu’à rejeter sur les organisations syndicales sa propre responsabilité dans la
détérioration du climat social.
C’est donc un message
profondément hostile que Myriam El Khomri, ministre du Travail, a envoyé à l’ensemble
du mouvement syndical en validant le licenciement d’un délégué syndical CGT
d’Air France. Cette décision, publiée par voie de communiqué le jour de la
promulgation de la loi « Travail », a été prise contre l’avis même de
l’inspection du travail, au mépris de toute règle de forme et de fond.
Dans ce contexte, tout en prenant
pleinement la mesure de la gravité de la situation liée aux attentats
terroristes qui ont endeuillé la France, les Unions Départementales CGT,
CGT-FO, Solidaires, FSU et UNEF de Loire-Atlantique alertent sur les
dangers de la banalisation de l’état d’urgence du point de vue des libertés
individuelles et collectives.
Restreignant drastiquement le
droit de manifester, l’article 3 de la
loi du 21 juillet 2016, qui proroge de six mois l’état d’urgence, dispose en
effet que « les cortèges,
défilés et rassemblements de personnes sur la voie publique peuvent être
interdits dès lors que l'autorité administrative justifie ne pas être en mesure
d'en assurer la sécurité compte tenu des moyens dont elle dispose ».
Les Unions Départementales
CGT, CGT-FO, Solidaires, FSU et UNEF de Loire-Atlantique réaffirment
qu’elles n’accepteront pas de se laisser museler, en particulier lorsqu’il
s’agit de défendre les intérêts matériels et moraux des salariés.
Les organisations signataires
réaffirment leur détermination à combattre la loi « Travail » et à en
obtenir l‘abrogation. Elles appellent à participer massivement au grand meeting
commun organisé à Nantes le 7 septembre prochain. Elles s’inscrivent par
ailleurs dans la préparation de la grève et des manifestations du 15 septembre
prochain (modalités à venir).
Promulgation
ou pas, on n’en veut pas ! Abrogation de la Loi Travail !
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