A l'appel du Collectif des Organisations Professionnelles Agricoles INdignées (COPAIN) par le projet d'aéroport, plusieurs centaines de paysans-nes et de citoyen-ne-s solidaires se sont retrouvés à la Vache Rit pour affirmer à nouveau leur soutien aux paysans et expérimenter la résistance des "tracteurs vigilants". Au lendemain de la décision de la Cour d'appel administrative de Nantes, et alors que de Valls aux dirigeants de droite et du PS, les appels se poursuivent pour expulser les paysans et habitants de la ZAD et détruire le bocage, nous vous invitons à lire - ou relire - la prise de parole du COPAIN lors de ce rassemblement.
"Aujourd'hui, très nombreux sont ceux qui reconnaissent, y compris les plus hauts
représentants de l'état, que le projet de transfert de l'aéroport de Nantes est
obsolète, archaïque, antinomique avec les engagements de la Cop 21, dévastateur
pour l'environnement, bref, tout sauf d'utilité publique.
Lundi dernier encore, une magistrate indépendante, rapporteur publique devant la
cour d'appel du tribunal administratif de Nantes démontrait magistralement que
l'aménagement de Nantes-Atlantique est une alternative viable au projet de
transfert, et a demandé l'abrogation des décrets préfectoraux de 2013 dérogeant à
la loi sur l'eau et à celle concernant les espèces protégées, qui contrevenaient, de
ce fait, au code de l'environnement.
Nous tenons à rappeler ici qu'un grand nombre de fermes dans un grand périmètre
autour de Notre Dame des Landes, pour plusieurs milliers d'hectares ont déclaré
refuser de contractualiser avec Vinci pour les mesures compensatoires aux
destructions de zones humides et espèces protégées.
Même si l'Europe validait le mode compensatoire, Vinci serait incapable de trouver
les terres nécessaires.
Si l'on cumule l'argumentaire développer lundi, au fait que treize lieux de vies sur la
ZAD ne sont pas expulsables pendant la trêve hivernale, et à la démonstration des
doctorants qui nous démontrent que Vinci ne sait pas comment stabiliser le sous
sol ici, on ne voit pas comment il serait possible d'entreprendre quelque évacuation
ou début de travaux.
Malgré tout cela, une partie de l'exécutif du gouvernement continue obstinément a
annoncer une évacuation imminente des occupants de la ZAD et un début de
travaux dans la foulée.
Nous, paysannes et paysans de Copain du 44 et de toute la France, nous ne
pouvons absolument pas accepter que des milliers d'hectares de terres
nourricières, des fermes en activité ou en cours d'installation, des lieux de vie, des
espaces d'expérimentation d'une autre conception de la société soient sacrifiés sur
l'autel d'un autoritarisme forcené.
Un homme en est mort à Sivens, il y a deux ans, contre un projet finalement
abandonné...
Aujourd'hui toute les études alternatives et les avis d'experts mandatés par le
gouvernement montrent qu'il est impératif de lancer une étude objective de la
remise à niveau de l'aéroport actuel. Nous la réclamons depuis des années !
Nous paysannes et paysans de Copain, déclarons que nous ne laisserons pas
détruire les terres de la ZAD et expulser ceux qui la font vivre pour le seul intérêt des
actionnaires de Vinci.
Nous ne voulons plus de cette main mise des multinationales
sur le vivant et l'intérêt commun. La terre aux paysans est une condition essentielle
pour assurer la sécurité alimentaire des générations futures.
Messieurs Valls et Caseneuve semblaient privilégier ces derniers temps une
évacuation progressive, voire un début de travaux localisé.
Nous savons qu'ils s'y entendent bien pour saucissonner les dossiers.
Nous tenons a leur rappeler ici, que nous ne laisserons pas évacuer le moindre m²
de la Zad et que nous nous opposerons au moindre coup de pioche.
Notre vigilance est quotidienne et sur tout le territoire de la Zad.
Nous sommes ici, aujourd'hui pour apporter notre total soutien au habitants, et en
particulier à nos collègues paysannes et paysans de la Zad qui résistent depuis si
longtemps malgré les énormes pressions.
Ils sont devenus les symboles de toutes nos luttes contre les grand projets inutiles.
Fin janvier dernier, une centaine de tracteurs vigilants faisaient rempart autour
d'une ferme résistante au Limimbout au moment du rendu des jugements
d'expulsion.
Aujourd'hui c'est plus de 150 de tracteurs vigilants qui démontrent qu'ils seront là
pour protéger la ferme de Brigitte et Sylvain et toutes les terres de la Zad et ceux qui
la font vivre, à la première tentative d'évacuation.
Comme il a été dit lundi : « on peut se passer d'un aéroport idéal, mais on ne peut
pas se passer d'eau »
Nous ajouterons : « On peut facilement se passer de Vinci, mais on ne peut plus se
passer des terres nourricières »
Stop au gaspillage des terres nourricières !
Il n'y aura pas d'aéroport à Notre Dame des Landes,
La seule issue, c'est l'abandon du projet !"
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