dimanche 16 janvier 2011

Pour le rassemblement de la gauche de transformation sociale et écologique - Des assises pour une Gauche Alternative


Pour les Alternatifs le rassemblement de la gauche de transformation sociale et écologique tel qu’il a pu se réaliser lors de la campagne victorieuse pour le NON au projet de Traité Constitutionnel Européen est une priorité que notre mouvement met en avant dans les mobilisations sociales mais aussi lors des échéances institutionnelles.

Ce rassemblement est nécessaire face à l'offensive généralisée du capitalisme financiarisé, il l'est alors que le social-libéralisme, dominant au sein du PS, ne vise à corriger le système capitaliste qu'à la marge.

Nécessaire, le rassemblement l'est aussi en soutien aux mobilisations sociales et pour contribuer à une alternative politique.

Les Alternatifs ne sous-estiment pas les difficultés de la démarche : celle ci a échoué lors de tous les récents scrutins nationaux, en dépit d'avancées locales et régionales. On ne peut s'en tenir à une simple lecture en terme de conflits d'appareils car de réelles divergences traversent le champ de la gauche de gauche. Mais les divisions répétées n'en sont pas moins démobilisatrices et ce d'autant plus que les composantes de cette gauche se retrouvent le plus souvent au coude à coude dans les mobilisations et ont de réels points d'accord programmatiques.


Les potentialités d'une gauche de gauche sont importantes ;

- sur le terrain social comme en témoigne le puissant mouvement de l'automne 2010
- dans le champ électoral ou persiste, malgré les divisions, un socle de suffrages important
- sur le terrain idéologique où s'exprime, dans le débat public comme dans de nombreux champs sociaux, une remise en cause de la domination capitaliste et productiviste. L’idée qu’il n’ y aurait pas d’autre politique possible que celle qui domine le monde est battue en brèche dans l’opinion publique singulièrement depuis la crise financière.


L'échec, pour le moment, du rassemblement renvoie à un faisceau de facteurs

- retard dans l'élaboration d'un projet alternatif, notamment en matière d’écologie
- poids des conceptions verticales et autoritaires de la politique, et difficulté à intégrer la dimension citoyenne de la politique, et à décloisonner "social" et "politique".
- difficulté, entre autres sous les coups répétés du capitalisme, à passer d'une posture défensive à une problématique du projet.

La question des contenus programmatiques émancipateurs, autogestionnaires, écologistes, féministes, pour l'égalité des droits entre toutes et tous, est centrale.

On ne peut ignorer les divergences qui existent entre les composantes d'un rassemblement à construire, notamment pour ce qui concerne les rapports avec le PS.

Pour les Alternatifs, c’est à l'aune d'un projet et d'un programme de rupture avec l'ordre libéral que doivent être envisagés les rapports avec ce parti.

Pour les Alternatifs, le rassemblement ne peut se passer d'un front commun des organisations politique mais ne peut pas s'y limiter.

Le front commun des organisations et courants de la gauche de transformation sociale et écologique est indispensable à la construction du rassemblement, cette question, malgré sa difficulté, ne peut être contournée.

En même temps, le front commun des organisations politiques ne prend sens que si il contribue à un rassemblement politicio-social rassemblant plus largement les citoyennes et citoyens.

Un tel rassemblement ne peut signifier la participation en tant que telle de syndicats ou associations à un bloc politique. En revanche l'intervention active de militantEs des combats sociaux, féministes, écologistes, antiracistes, altermondialistes est décisive. La condition d'une telle intervention est la constitution de collectifs locaux et sectoriels unitaires et non cartellisés.

Et la capacité de tels collectifs, librement associés et aux côtés des organisations politiques, à construire une unité durable de l'autre gauche.

Le rassemblement politico-social que nous défendons doit inscrire son action dans la durée, sur tous les terrains de mobilisation comme dans le champ politique et lors des échéances électorales.

Son activité doit s'exercer en pleine indépendance à l'égard du social libéralisme et s’efforcer de gagner à ses idées la majorité du « peuple de gauche ». Elle est clairement orientée contre la droite et l'extrême droite. Elle sera une contribution majeure à la constitution de fronts politico-sociaux larges sur tous les terrains de mobilisation.

DES ASSISES POUR UNE GAUCHE ALTERNATIVE

La construction de l'unité des gauches anticapitaliste et antilbérale et de l'écologie radicale est indispensable, cette unité est un moyen majeur de dépasser la contradiction entrer les fortes potentialités d'une gauche de gauche, sociale et politique, et son incapacité récurrente à peser dans le champ politique.

La gauche alternative a, en même temps, pour objectif de construire des fronts politico-sociaux larges en appui à tous les combats émancipateurs.

La gauche alternative, sociale et politique, doit apporter sa pleine contribution au combat pour l'émancipation. Cette gauche se situe clairement dans la perspective d'une rupture globale avec le capitalisme, le productivisme et les dominations. Son combat s'inscrit dans la durée, elle vise a faire grandir des germes d'alternative au système en vue de son dépassement. Les mobilisations sociales sont la condition première du changement de société, les échéances électorales doivent permettre de les prolonger.

Cette gauche alternative est en devenir, elle doit prendre plus de force dans la société comme au sein de la gauche de gauche. Aucune organisation, aucun courant n'en est seul le représentant légitime ni le dépositaire. Ainsi, les Alternatifs s'inscrivent dans cet espace sur la base de leurs acquis autogestionnaires, féministes, écologistes, altermondialistes, et souhaitent l'échange et la convergence avec d'autres courants et forces.

Les Alternatifs proposent en 2011 la tenue d'Assises de la gauche alternative, avec une première initiative à la fin du premier semestre, pour donner à celle-ci plus de force et de capacité à se mettre au service des combats émancipateurs, pour construire un projet et une démarche politique offensifs.

Les Alternatifs s'adresse aux courants et militantEs avec lesquels des convergences fortes existent déjà, l'Association des Communistes Unitaires, la FASE, le FSQP, les militantEs des courants unitaires du NPA, des mouvements libertaires, des écologistes radicaux et objecteurs de croissance, des autonomistes progressistes en régions, d'autres encore...

La démarche ne prendra pleinement force et sens que si elle est également portée par des militantEs des combats écologiques, féministes, antiracistes, sociaux, internationalistes...

Notre vision des Assises n'est pas un "coup politique et médiatique". Nous souhaitons un travail de confrontation et d'élaboration sérieux et durable.

Ce travail devrait porter notamment sur les points suivants :

- quel projet, donc comment articuler exigences sociales écoloqiques démocratiques, comment lutter contre toutes les discriminations et dominations, comment surmonter enfin la coupure entre objectifs sociaux et écologiques
- quelle vision d'un bloc majoritaire pour préparer la rupture avec l'ordre capitaliste
- quelle place de l'altermondialisme dans le projet de transformation
- quelle vision du rassemblement de toute la gauche de transformation sociale et écologique

Si les questions du projet et de la stratégie sont centrales, il est aussi indispensable de mettre sur la table toutes les questions et propositions en terme de modes d'organisation :

- dans la claire conscience que les combats pour l'émancipation et la démocrarie traversent les organisations se réclamant de ces valeurs, comment combiner auto-organisation, démocratie et efficacité
- comment combiner démocratie de base et délégations contrôlées, quelle place pour les éluEs, quel rapport aux médias, et, pour les Alternatifs une question préalable, quelle démocratie interne
- comment agir politiquement en lien et sans hiérarchie avec les mouvements sociaux

Les Alternatifs ne préjugent pas de l'issue du processus d'Assises de la gauche alternative : construction d'un espace commun d'initiatives, bloc de courants et organisations, mouvement politique commun permettant le dépassement de toutes les forces engagées dans le processus. Mais ils jugent indispensable que la gauche alternative se mette en mouvement.

A cet effet ils s'adressent aux courants, organisations, citoyennes et citoyens pouvant se retrouver dans la démarche des Assises pour une gauche alternative.

Ils proposent que ces Assises soient co-organisées, de la "base" au "sommet" :

- la construction de celles-ci dans les régions en veillant à ce que tous les courants et organisations soient partie prenante, car la rencontre, l'échange entre militantEs de tous horizons est un socle indispensable à toute avancée

- la mise en place d'un collectif national d'organisation, au sein duquel les partenaires du processus seront représentés sur un pied d'égalité

- la définition d'un commun accord des contenus et rythmes des initiatives

Au delà de l'engagement des adhérentEs des organisations et courants partenaires, l'enjeu majeur, en terme de légitimité sociale comme de diversité générationnelle, sera la participation des militantEs de tous les combats émancipateurs.

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