C’est une fois encore accompagné d’Igor Setchine, vice-premier ministre russe, que le Président de la République se rendra aux Chantiers STX de Saint Nazaire demain mardi 25 janvier.
Considéré comme le troisième homme fort de Russie, avec Poutine et Medvedev, Igor Setchine a fait toute sa carrière dans l’ombre de Vladimir Poutine, au carrefour de l’état autoritaire et de l’affairisme. Président du conseil d'administration du pétrolier russe Rosneft, Igor Setchine est considéré comme le principal instigateur de l'affaire Ioukos, et de la « neutralisation » de son PDG, l’opposant Mikhaïl Khodorkovski. Ajoutons enfin que la fille de M. Setchine est l’épouse du fils de l’ancien ministre de la justice et actuel Procureur général Vladimir Oustinov, et on comprendra que Sarkozy a tous les éléments pour ne pas se contenter de parler business en abordant la question des droits humains dans la Russie de Poutine.
Il y a moins d’une semaine, le 19 janvier dernier, des militant-e-s venus d'horizons divers, antiracistes, antifascistes, militants des droits de l'homme, des mouvements sociaux, réunis au sein du Comité du 19 janvier, ont appelé à manifester à Moscou le pour condamner la politique du gouvernement russe et la montée en puissance du racisme et du néonazisme.
Cette date du 19 janvier marque le second anniversaire de l’assassinat, en plein jour à Moscou et d’une balle en pleine tête, de deux antifascistes, Stanislav Markelov, avocat engagé, et la journaliste Anastasia Babourova. Soulignons que des dizaines de meurtres à caractère raciste ont lieu tous les ans en Russie, sans grande médiatisation, et que depuis le meurtre d'un hooligan, en décembre dernier, lors d'une rixe avec des caucasiens, la Russie est la scène de véritables émeutes raciales.
En déposant une gerbe sur la tombe du supporter de foot, Vladimir Poutine a véritablement donné caution aux militants d'extrême droite et aux ultranationalistes pour continuer leurs exactions. Le 15 janvier, des manifestations néonazies en l'honneur du hooligan décédé ont même été autorisées à Moscou et Saint Petersbourg, alors que les manifestations antiracistes et antifascistes ont été soit privées de sons (ni mégaphone, ni sono) soit limitées dans le nombre de participant-e-s autorisés (200 pour la manif à Moscou et 500 pour le rassemblement qui a suivi) avec fouilles et autres techniques dissuasives contre les participant-e-s. Les militant-e-s antifascistes sont poursuivi-e-s par la police, arrêtés, torturés. En revanche, les néonazis ont droit de cité, les médias les honorent et l'Etat leur laisse le champ libre pour s'exprimer et paraître en public. Les idées d'extrême droite traversent la société, les jeunes sacrifiés de l'ère Elstine-Poutine sont de plus en plus sensibles aux discours racistes et nationalistes.
Les Alternatifs condamnent cette politique raciste, ultranationaliste et libérale du gouvernement russe. Pour les Alternatifs, de la Tunisie de Ben Ali à la Russie de Poutine-Setchine, aucun partenariat économique ne devrait être possible avec un Etat qui bafoue aussi manifestement les droits de l'Homme.
A l’occasion de la venue d’Igor Setchine à Saint Nazaire, les Alternatifs demandent aux autorités françaises, et en premier lieu au Président de la République, de condamner fermement et publiquement les atteintes aux droits de l’Homme en Russie et d’exercer des pressions pour que cesse la chasse aux sorcières dont sont victimes les militant-e-s antifascistes et antiracistes et pour que soient poursuivis les meurtriers.
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