A quelques semaines de l’inauguration du mémorial à l’abolition de l’esclavage, qui doit tant à la « pensée de tremblement qui refuse toute forme de catégorisation et s’enrichit des apports des autres» du poète et romancier créole, Les Alternatifs nantais, comme toutes celles et tous ceux qui ont fait leur la résistance aux désordres du tout-monde indissociable du combat pour la mémoire des Esclavages, sont en deuil.
Beaucoup d’entre nous se souviennent aujourd’hui, avec émotion, de la venue d’Edouard Glissant à Nantes en mai 2009 et de son combat pour « une fondation qui soit à la fois un centre de recherche et d’enseignement sur l’esclavage et un mémorial dédié aux victimes ».
Edouard Glissant n’a eu cesse de mettre en perspectives « la mémoire maronne des descendants d’esclaves » et « la mémoire sceptique des descendants d’esclavagistes », soulignant l’impérieuse nécessité de « mettre à plat les différentes histoires, sans demander de comptes ni exiger la repentance. La lamentation, la repentance n’ont jamais fait avancer la compréhension de l’Histoire. Il faut pouvoir remonter à l’origine du mal, grâce à l’éducation et à la recherche. C’est seulement quand on aura compris ce qui s’est passé qu’on pourra enfin s’entendre ».
Pour les Alternatifs nantais, la Ville de Nantes se doit d’associer à jamais son mémorial à l’abolition de l’esclavage au nom et à la mémoire d’Edouard Glissant.
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