mardi 8 mai 2012

Du blé, du lait et des moutons, pas du béton


Tout étourdi de la défaite de Sarko, les fêtards de la nuit politique où chacun espère, à Gauche, qu'il annonce un printemps, la nuit a été courte et bruyante.

Ce matin, il y a déjà beaucoup de monde et le point presse de 11 heures apporte plusieurs informations d'importance :
Ils sont tous et toutes là, Michel, Gilles, Marie, Sandrine, Séverine et Robert. Dans une situation de santé précaire, Robert Chiron a dû interrompre le mouvement mais demande à rester présent auprès de nos camarades grévistes "Merci de me faire l'honneur de vous accompagner" a-t-il dit et il a lu un texte de soutien vibrant en mettant Notre Dame des Landes et le Larzac sur la même logique : "du blé, du lait et des moutons, pas du béton !". Sur la réponse dilatoire des 3 présidents Jean-marc Ayrault, Philippe Grosvalet et Jacques Auxiette, il a réaffirmé que, ici, tout le monde est à gauche et que ce refus de dialoguer n'est pas l'attitude attendue de la démocratie, "Nous gagnerons, comme au Larzac ; nous sauverons les terres de Notre Dame des Landes".

Gilles Denigot a fait remarquer que maintenant, après la victoire de François Hollande, ils ne pourront plus se défausser en disant que c'est un projet de l'état et le PS est désormais un acteur décisif non seulement dans la plupart des collectivités locales mais aussi au niveau de l'Etat.

Michel Tarin salue le changement de Président et il faut sortir du blocage, on attend une porte ouverte, "on est prêts, nous, à donner du temps au temps", une fois un vrai dialogue engagé et on continue.

Tous et toutes sont soulagés que Nicolas Sarkozy soit sorti, lui et sa majorité qui considérait que Notre Dame des Landes n'était qu'un terrain vague. On attend du PS qu'il soit garant du respect de l'autre et du partage. Il faut maintenant passer aux travaux pratiques.

Après les présidentielles, on attaque les législatives et Julien Durand confirme qu'il serait illusoire de croire que le mouvement va lâcher le PS comme ça ! S'il n'y a pas une reprise de dialogue, aucun candidat aux législatives ne sera tranquille. "François Hollande doit user de son pouvoir pour que ça bouge localement". Rappel que l'audience sur les expropriations se tient le 20 juin.

A côté de la lutte de terrain, se déroulent les luttes juridiques et notamment celle concernant le refus du premier ministre d'abroger la Déclaration d'Utilité Publique en raison les bases de la DUP, qui doivent être revues pour au moins deux raisons :
  • La loi Grenelle 1 (3 aout 2009) qui fixe les grandes orientations a pour objectif de lutter contre la régression des surfaces agricoles et d'orienter les politiques de transport pour un développement durable or l'Art 1 précise que, pour toute décision publique, des alternatives doivent être étudiées pour minimiser les impacts et ça n'a pas été le cas ;
  • La loi de modernisation agricole (27 juillet 2010) précise que la Commission départementale de consommation de l'espace agricole peut être saisie ; la Loire Atlantique est un département des plus consommateurs de terres et le projet de Notre Dame des Landes est démesuré au regard du rapport entre trafic et emprise de terre (voir Genève ou d'autres plateformes qui arrivent, à surface équivalente, à des trafic 4 fois plus élevés que Nantes-Atlantique).
Le plan de protection des zones humides doit être construit (98 % des terrains sont, à Notre Dame des Landes, des zones humides) et le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux (SAGE) Loire-Bretagne prévoit que si des zones doivent être détruites, des alternatives doivent être étudiées, ce qui n'est pas le cas. La loi sur l'eau sera, à n'en point douter, un grand combat.

D'autre part, le Schéma National d'Infrastructures de Transport (SNIT) précise que tout projet d'infrastructure doit d'abord intégrer l'optimisation de l'éxistant, ce qui n'est pas le cas et, cerise sur le gâteau, la LGV Nantes-Rennes, tant vantée par les trois présidents, n'y est même pas inscrite et ce, malgré les nombreuses pressions auprès des instances ad hoc.

Avec les soutiens de Pierre Rabhi et de la Confédération Paysanne PACA, celui de Roger Le Guen résonne et amplifie la lutte des années 70 sur le sujet : il avait écrit "Dégage, on aménage" ; près de 40 ans après le débat est le même : "Je me sens totalement solidaire de votre combat. ... Votre combat est une lutte menée pour des valeurs progressistes qui concernent l'ensemble de notre société : faire vivre la justice et la démocratie" a-t-il écrit.
Puisse nos collègues socialistes intégrer ces concepts concrètement ; ce serait déjà un grand pas en avant ! Et en attendant, la lutte continue, Nous garderons les terres de Notre Dame des Landes !

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