"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
jeudi 3 mai 2012
Notre Dame des Landes : au 23ème jour, extraordinaire démonstration de force de la Confédération Paysanne en soutien aux grévistes de la faim. Venu de Notre Dame des Landes, un troupeau de génisses installé au centre de Nantes.
Venus du nord, de l’est et du sud du département, dans d’impressionnants cortèges, ce sont 220 tracteurs avec les drapeaux de la Conf’ flottants au vent et plus de 1500 manifestant-e-s qui se sont rassemblés ce midi dans le centre de Nantes, devant les tentes et caravanes des six grévistes de la faim. Sous le soleil, et dans une ambiance particulièrement fraternelle, tour à tour Marcel et Sylvain pour les paysans de Notre Dame des Landes, puis Dominique Lebreton, porte-parole départemental de la Confédération Paysanne puis Philippe Collin, porte-parole national on longuement pris la parole, ponctués d’applaudissements et des « on lâche rien, on lâche rien », tandis que les drapeaux de la Conf’ – les plus nombreux – mais aussi ceux de SUD – Solidaires, de la coordination rurale et des partis politiques Alternatifs, Europe Ecologie Les Verts, PG, PCF (85).
Pour Marcel, premier gréviste de la faim, avec Michel qui en est aujourd’hui à son 23ème jour, cette mobilisation est d’abord « une réussite collective » des paysans de Notre Dame des landes « qui refusent de vendre leur terre ». « Nous sommes aujourd’hui 11 » complète Sylvain « 11 qui refusent de vendre et à qu’on menace d’exproprier. J’ai reçu hier la saisine du juge. La visite du juge pour estimer terres, bâtiments de la ferme et domicile n’est pas loin. Et nous, nous n’avons pas de plan B ». Et d’appeler au soutien de tous quand huissier et forces de polices se présenteront sur sa ferme. La réponse des la foule présente est unanime, « on lâche rien, on lâche rien ».
Pour le responsable départemental de la Confédération Paysanne, « on nous bassine avec l’emploi, car la réalité c’est que le nombre de paysans à diminuer de 50% en 30 ans et que 800 000 hectares de terres agricoles ont été urbanisées en 10 ans…. Il faut continuer à mettre la pression sur les politiques. François Hollande a fait un pas en avant ce matin. Nous attendons qu’il s’engage à ce que rien d’irréversible ne soit fait avant que tous les recours ne soient jugés ».
Puis Philippe Collin salue la formidable mobilisation de la Confédération Paysanne, ces centaines de femmes et d’hommes qui, malgré une période peu propice à la perte d’une journée de travail, on fait le choix de venir de tout le département et parfois même des départements limitrophes, avant de dénoncer « l’arrogance du Président de la République pour qui les paysans de Notre Dames de Landes ne sont qu’un terrain vague ». « Dégage » crie la foule ! Puis, Philippe Collin a salué « le pas franchi ce matin par François Hollande sur France Inter » quand il a expliqué que les paysans devaient pouvoir poursuivre l’exploitation de leurs fermes tant que l’examen des recours n’était pas achevé. Avant d’affirme sous les applaudissements « le changement doit se traduire aujourd’hui ». Il faut arrêter cette urbanisation galopante « méprisant les terres des paysans », et pour cela aussi « nous n’avons aucune illusion, il faudra se mobiliser, continuer de se mobiliser ». Et d’interpeler Jean-Marc Ayrault, le maire de Nantes, « qui devrait aussi se dire qu’il n’a peut être as toujours raison et que ses opposant n’ont pas totalement tort ».
Puis, au nom des grévistes de la faim, Robert Chiron et Michel ont rapidement pris la parole, le premier pour redire le sens de son engagement dans cette grève, le second, visiblement marqué par ces 23 jours et toujours mu par la même et indéfectible détermination, pour « dénoncer ces grand élus à qui il a fallu 14 jours de grève de la faim avant qu’ils ne répondent aux mains tendues » et qui, depuis 10 ans, « ont porte fermée » vis-à-vis de celles et ceux qu’ils appellent « les opposants et dont ils refusent d’étudier et d’échanger sur les multiples propositions que nous leur avons transmises». Rappelant mai 68 et la place du peuple à nantes, Michel a conclu sous des applaudissements nourris et émus en affirmant : « Je tiendrai le coup ».
Il était déjà près de 15 heures, l’heure pour les tracteurs de reprendre le chemin du retour pour atteindre les fermes avant la nuit. Mais toutes et tous avaient, à juste titre, le sentiment d’avoir participé à un moment décisif non seulement de la solidarité avec les paysans de Notre Dame des Landes menacés d’expropriation et d’expulsion mais, en s’opposant à la destruction de centaines d’hectares de terres agricoles, du, comme l’a également rappelé Michel « nécessaire changement de société ».
Avant de se quitter, appel a été fait à riposter le plus largement possible à toutes les répressions comme à toutes les tentatives de coups de forces à Notre Dame des landes. « On lâche rien, on lâche rien ! ». Transporté par tracteurs, un troupeau de génisses a pris ses quartiers de printemps sur les pelouses attenantes au square Daviais. Le combat continue et ce jeudi, malgré la souffrance des corps des grévistes de la faim, que la journée fut belle !
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