"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
mardi 6 novembre 2012
Du Larzac à Notre Dame des Landes : occupons les terres ! L'appel d'ATTAC
Attac France exprime sa solidarité à celles et ceux qui luttent aujourd'hui à Notre-Dame-des-Landes, appelle les citoyen-ne-s à fonder, partout en France, des comités locaux en soutien à la mobilisation contre ce projet d'aéroport, et à un large rassemblement le samedi 17 novembre.
Notre-Dame-des-Landes devient le symbole d’un monde en crise profonde et des résistances qui opposent des alternatives de vie à des projets mortifères. “Tout y est, souligne Geneviève Azam, membre du Conseil scientifique et de la commission écologie et société d'Attac France, accaparement et bétonnage des terres, destruction du bocage, des zones humides et de la biodiversité, le tout orchestré au profit d’une multinationale, Vinci, devenue grand aménageur et assurant la confusion entre intérêts publics et privés”.
Ce projet, conçu y a quarante ans, hors crise énergétique, hors crise climatique, hors crise alimentaire, hors crise financière, hors développement d’autres moyens de transport internes que l’avion, se voulait un projet de désenclavement d’une région, pointe occidentale d'une Europe à six membres. Contre vents et marées, il s’accélère alors que l’Europe s’est élargie, que la globalisation est en crise et alors que l’avenir est à la relocalisation des activités.
Une fois les milliards enfouis, ce projet risque bien de connaître le même sort que le paquebot France mis à l’eau une dizaine d’années auparavant, et qui a fini dépecé et envoyé à la ferraille.
Face à de telles passions destructrices, une résistance locale n’a cessé de dénoncer le projet et de produire une expertise attestant son irrationalité économique, sociale, environnementale. Le conflit prend désormais une dimension nationale et internationale, qu’il faut renforcer autant que nous le pouvons.
“C’est pourquoi, le 17 novembre, nous serons présents à Notre-Dame-des-Landes pour la manifestation de réoccupation, décidée après l’expulsion manu militari des occupants de la ZAD [zone d'aménagement différé, rabaptisée zone à défendre] et la destruction des expériences collectives d’occupation des sols” affirme Aurélie Trouvé, co-présidente d'Attac France.
“Nous avons en mémoire le conflit qui a opposé les paysans du Larzac et des citoyens venus du monde entier à l’extension du camp militaire” rappelle Geneviève Azam.
Au-delà des différences d’époque et de contexte, ces luttes ont en commun une résistance contre des décisions politico-administratives et une fuite en avant dangereuse : au Larzac contre une militarisation pensée comme au temps de la guerre froide, des guerres coloniales et de l’affrontement des blocs, à Notre Dame des Landes contre un projet démentiel d’aéroport international imaginé à la fin des Trente Glorieuses.
Le Larzac est un symbole d’une convergence des luttes, des paysans travailleurs aux ouvriers des Lip, des associations non-violentes et antimilitaristes aux associations kanakes. L’annulation du projet a été obtenu en 1981 après une mobilisation très large, locale, nationale et internationale. C’est la même ambition que nous avons pour Notre-Dame-des-Landes.
C’est pourquoi, Attac appelle à développer, partout où c’est possible, des comités locaux contre cet aéroport. Et nous nous engageons, dans le mouvement altermondialiste, à internationaliser ce conflit qui fait écho à bien d’autres grands projets inutiles et imposés. Dès la fin de cette semaine, à Florence (Italie), lors de la rencontre des mouvements sociaux européens du 8 au 11 novembre, où les forces mobilisés contre ces grands projets inutiles et imposés se rassembleront.
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