dimanche 18 novembre 2012

Notre Dame des Landes : se pincer pour y croire !


Nous vous invitons à lire ci-dessous l'intégralité du communiqué publié hier par Jacques Auxiette, Président du Conseil Régional des Pays de la Loire, Philippe Grosvalet, Président du Conseil général de Loire Atlantique, Gilles Retière, Président de Nantes Métropole et Patrick Rimbert, Maire de Nantes.

"Futur aéroport du Grand Ouest Transfert de l'aéroport : nous ne nous laisserons pas dicter notre destin Une manifestation a lieu à Notre Dame des Landes. Mais combien y a-t-il de ligériens, combien d'entre eux seront encore là en 2017 quand l'aéroport de Nantes Atlantique aura été transféré ? C'est à ces manifestants que nous voulons nous adresser. Si nous respectons les opposants sincères au transfert, nous voulons exprimer notre ras-le-bol devant la présentation unilatérale, caricaturale et à charge contre ce projet. Il n'est pas acceptable qu'il serve de prétexte pour alimenter des luttes qui ne sont pas celles de notre territoire. Les gens de l'Ouest, dont nous sommes les élus, ne se laisseront jamais dicter leur destin par des leaders nationaux. Nous ne laisserons pas des Bové, Joly ou Mélenchon mettre en cause le développement de ce territoire. Il y a 20 ans, nous avons refusé le déclin. Nous avons toujours fait le choix du développement et du désenclavement du Grand Ouest. Il est de notre responsabilité de préparer l'avenir et nous ne permettrons à personne de casser cette dynamique de croissance gage d'emploi, de pouvoir d'achat et de qualité de vie. Nous entendons garder notre destin en main et continuerons à assurer le développement durable de notre territoire, y compris avec le transfert de l'aéroport et le TGV jusqu'à Rennes. Nous rappelons que les élus de 2 Régions, 4 Départements et plus de 50 communes soutiennent ce transfert qui profitera à tout le grand Ouest. Nous ne sommes pas le Larzac. Il ne s'agit pas d'implanter un camp militaire, mais de transférer un équipement qui permettra la création de milliers d'emplois et le développement de tout un territoire. Nous défendons l'aéronautique et les emplois industriels".


Faut-il que ces grands élus locaux - qui ce même jour n'ont pas eu un mot pour répondre aux mobilisations réactionnaires et homophobes contre le mariage pour tous, on choisit les adversaires qu'on veut ! - soient à court d'arguments pour écrire de telles inepties ! Fallait y penser : combien de ligériens étaient-ils à manifester ? C'est vrai, il y avait même (beaucoup) de bretons, y compris habitants la Loire-Atlantique  ! Et que dire de cette autre affirmation "Nous ne laisserons pas des Bové, Joly ou Mélenchon mettre en cause le développement du territoire" de la part de ceux qui, main dans la main avec l'UMP, ont remis sur un plateau doré l'aéroport de Nantes à la multinationale Vinci. Et pour un demi-siècle !
De ceux aussi qui, pendant un mois, n'ont pas eu un mot, pas un geste pour répondre à la main tendue des grévistes de la faim en avril et mai dernier et qui aujourd'hui essaie de diviser les opposants entre historiques et extrémistes sans pour autant accepter le moindre échange sur le fond du dossier. 

Ce même samedi le président des conseillers régionaux PS, M. Gralepois, déclarait à Ouest France : "Malgré la présence des tracteurs, il n'y a jamais eu de manifestations vraiment massives comme au Larzac ni de pétitions réunissant des milliers de signatures. Ce n'est pas le déplacement de 30 ou 40 parlementaires qui va élargir la mobilisation". Visionnaire, le président des conseillers régionaux PS, quand quelques heures plus tard près de 40 000 manifestants défilent pacifiquement à Notre Dame des Landes !

"....Un équipement qui permettra la création de milliers d'emplois.Nous défendons l'aéronautique et les emplois industriels", concluent les quatre élus socialistes signataires du communiqué de réplique à la manifestation du 17. La méthode Coué peut effectivement servir d'argument mais, pour l'honnêteté du débat, il serait plus utile que ces messieurs nous disent enfin ce qu'il adviendrait de la piste actuelle de Nantes-Atlantique et de  l'usine Airbus de Château-Bougon si l'aéroport de Notre Dame des landes voyait le jour... Et ce que les prometteurs mettent en avant pour répondre aux cinq à six cent emplois agricoles que la construction du nouvel aéroport détruirait.

Oui à la lecture des extraits de ce communiqué, on s'est pincé pour y croire. Et à la lecture du texte intégral, on s'est dit que l'inquiétude était entrain de changer de bord. Ce qui est pour le moins une bonne nouvelle ! 

Julien Douillard





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