mardi 20 novembre 2012

Le congrès des Alternatifs, tribune de Jean-Jacques Boislaroussie à Regards.fr


Ce weekend, les Alternatifs tenaient congrès à Paris. Un ordre du jour chargé, entre crise internationale et ralliement au Front de gauche. La poussée xénophobe et raciste dans tous les pays européens, le bilan désolant, au point de mériter un satisfecit du MEDEF, du gouvernement Ayrault-Hollande, la prise en compte du danger de guerre, l’importance des enjeux écologiques et antiproductivistes, mais aussi l’approfondissement des réponses alternatives, faisaient largement accord entre les participant-e-s au congrès des Alternatifs, réuni les 17 et 18 novembre. L’accent est particulièrement mis sur les mobilisations sociales à l’échelle du continent, et sur la nécessité d’une nouvelle radicalité. 

Opposer enfin au capitalisme de la catastrophe écologique une vision alternative rompant avec le tabou de la croissance, oser enfin défendre l’appropriation sociale contre la marchandisation de tous les aspects de nos vie, comprendre enfin que des victoires, même partielles, valent mieux que des discours, et soutenir la reprise des entreprises par les travailleuses et les travailleurs, défendre la réduction massive du temps de travail comme levier contre la précarité et comme point de passage nécessaire pour vivre autrement. La mobilisation, l’auto-organisation, l’initiative populaire et citoyenne seront au coeur des combats à venir, sans elles nous ne gagnerons pas. 

Unis autour de ces objectifs, les Alternatifs étaient divisé-e-s sur la question de l’entrée dans le Front de Gauche. Débat inhabituel, croisant les choix d’orientation et des questions portant sur le sens, les terrains, et l’éthique même de l’engagement politique. Débat difficile, puisque la forte minorité du mouvement opposée à l’entrée dans le Front de Gauche, tant qu’un certain nombre de garanties et d’éclaircissements ne seront pas données, perçoit cette entrée comme une inflexion dangereuse en regard de nos priorités autogestionnaires et écologiste. 


La majorité des adhérent-e-s s’est déterminée pour faire front largement face à la droite et à l’extrême droite, en opposition au rouleau compresseur libéral et au social libéralisme. Mener de pair une construction unitaire indispensable et complexe, pour qu’une gauche de gauche existe, agisse, s’oppose et propose, rencontrer dans ce processus les militant-e-s et courants avec qui nous pouvons partager un projet rouge et vert et des combats émancipateurs, porter sans faiblir nos orientations, non pour cultiver les démarcations mais parce que nous les pensons nécessaires, les confronter et échanger avec d’autres projets et d’autres cultures de la vraie gauche. Utopistes et réalistes, tel est le défi.

http://www.regards.fr/politique/le-congres-des-alternatifs,5866

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