"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
mercredi 25 novembre 2015
Va-t-en-guerre, par Sébastien Budgen
Il est peut-être temps de prendre suffisamment de recul pour admirer le génie de la stratégie antiterroriste occidentale, évidemment marquée par sa grande cohérence stratégique et tactique.
1) Combattre les assassinats aveugles et les tirs contre des civils par des assassinats aveugles et des tirs contre des civils ;
2) Combattre les atteintes aux droits démocratiques et aux libertés publiques par des atteintes aux droits démocratiques et aux libertés publiques ;
3) Combattre les tentatives des djihadistes de promouvoir une vision de deux camps opposés et irréconciliables – l'Islam, d'un côté, et l'Occident, de l'autre – en faisant la promotion d'une vision qui présente deux camps opposés et irréconciliables – en l'occurrence l'Islam et l'Occident ;
4) Combattre le discours des djihadistes sur l'islamophobie maladive de l'Occident en nourrissant l'islamophobie maladive en Occident ;
5) Combattre la propagation d'une forme réactionnaire de l'islam politique en faisant affaire et en établissant des alliances politiques avec les États les plus investis dans la propagation de la forme la plus réactionnaire de l'islam politique ;
6) Combattre l'idée que les pouvoirs occidentaux agissent dans leur seul intérêt et de manière néocoloniale lorsqu'ils soutiennent les États les plus autoritaires et les plus corrompus, en soutenant les États les plus autoritaires et les plus corrompus de manière néocoloniale et dans le seul intérêt des pouvoirs occidentaux ;
7) Combattre le fait que Daesh se présente comme un véritable État en guerre contre les pays occidentaux, en déclarant que les pays occidentaux sont en guerre contre l'État islamique ;
8) Combattre la propagande de Daesh qui veut que l’Occident soit le lieu d’une décadence sans âme et vaine, seulement marqué par son attachement aux pratiques hédonistes, en mettant en avant des pratiques hédonistes en tant que caractéristiques déterminantes pour distinguer l’Occident de Daesh ;
9) Combattre le fait que les djihadistes prétendent que les courants islamistes réformistes sont naïfs de croire qu’ils pourront prendre le pouvoir par le biais des élections, en soutenant un coup d’État contre un président islamiste réformiste arrivé au pouvoir par le biais d’élections démocratiques ;
10) Combattre le prétendu antisionisme des islamistes radicaux qui se nourrit de l’argument qui veut que l’Occident maintiendrait deux poids, deux mesures à l’égard d’Israël, qui se voit doté d’argent et d’armes quel que soit le sort des Palestiniens, en maintenant deux poids, deux mesures à l’égard d’Israël, qui se voit doté d’argent et d’armes quel que soit le sort des Palestiniens.
Les choses ainsi posées, comment pourraient-elles mal tourner ?
Sebastian Budgen est éditeur chez Verso (Londres). Il est également membre fondateur de l'espace de recherche critique marxiste Historical Materialism. Quelques uns de ses articles sont disponibles dans la New Left Review.
Source : http://www.versobooks.com/blogs/2350-the-war-must-go-on-sebastian-budgen-on-the-west-s-strategy-after-paris
http://www.contretemps.eu/interventions/va-t-en-guerre
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