"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
jeudi 14 avril 2016
Maya infatigable militante des droits des femmes
Elle était Maya pour nous toutes (et tous), infatigable militante du droit des femmes, battant le pavé, ne ratant jamais une réunion, un meeting, une manifestation, fiévreuse et passionnée, de sa belle voix de contralto, elle fustigeait ses “adversaires”, refusait toutes les compromissions, adorait discuter pendant des heures...
La mort habille mal les militant-e-s. Elle va plus mal encore à notre amie Maya Surduts, de son vrai prénom “Merija”, juive et Lettonne, réfugiée, révolutionnaire, féministe.
Son aventure militante commença à Cuba dans les années soixante. Elle y resta 7 ou 8 ans avant de se faire virer par le régime Castriste qui la trouvait fort contestataire. Elle entra alors à Révolution!, organisation des années soixante dix, et au MLAC, Mouvement pour la libération de l’avortement et de la contraception. Elle en fut très rapidement une figure emblématique, un modèle pour beaucoup d’entre nous, à l’heure où nombre de femmes mouraient encore d’avoir voulu choisir leur vie.
Inoubliable période qui se termina par une victoire et scella pour toujours ce sentiment nouveau qui nous remplissait d’ivresse et de fierté : ensemble, nous étions fortes, différentes, nous changions la vie. Le féminisme alors chevillé au corps à partir de cette expérience forte et historique, Maya ne quitta jamais son combat, à la LCR pendant de très nombreuses années, à la Gauche Unitaire puis à Ensemble et surtout à la CADAC et au Collectif National des droits de Femmes.
Image inoubliable de femme, belle, rebelle, indépendante et volontaire, qui puisait ses racines loin, dans cet entre deux-guerre, de persécutions contre les juifs et les communistes, elle avait construit sa pensée politique dans les guerres d’indépendances anti-colonialistes et anti-impérialistes, et avait parcouru toutes les aventures militantes des années soixante-dix à nos jours.
Maya n’aura jamais posé ses valises. Elle nous laisse des milliers de souvenirs, belle silhouette de femme énergique que rien, ni personne n’intimidait, qui put paraitre austère du fait de son intransigeante passion, mais dont nous connaissions aussi la grande tendresse de l’amitié entre femmes qui partageaient les mêmes idées, l’humour des moments de joie et de rires, la générosité de cette superbe ainée, qui força bien souvent notre admiration.
Adieu Maya.
Impossible d’imaginer que tu ne seras pas à la prochaine manif.
Au moins dans nos pensées.
Cet hymne la symbolise si bien :
Le temps de la colère, les femmes
Notre temps, est arrivé
Connaissons notre force, les femmes
Découvrons-nous des milliers !
Le 13 avril 2016.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire