"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
vendredi 3 avril 2015
« Notre responsabilité, c’est de convaincre toutes celles et tous ceux qui n’ont pas renoncé à changer la vie de la nécessité de faire force commun »
Nous sommes au pied du mur de nos responsabilités historiques. La crise politique que nous traversons n’est pas une crise parmi d’autres. Nous avons à répondre à un double défi : reconstruire une gauche dans notre pays, défaite par les échecs des grandes espérances du XXe siècle et la déroute plus récente de la social-démocratie en Europe, et endiguer la défiance à l’égard de l’espace politique, exprimée par des taux d’abstention inquiétants et le “tous pourris” qui s’installe dans les têtes.
Face aux repères brouillés et à la déception immense, il faut prendre la mesure du chantier de reconstruction qui nous attend. Une recomposition se prépare : elle ne sera pas le fruit d’un accord de sommet entre des partis constitués, mais le résultat d’une cohérence nouvelle dans le champ social, culturel, politique, d’une convergence de ce qui émerge comme intelligence et action critiques dans la société.
Notre gauche, celle de rupture, cherche ses formes et sa stratégie pour le XXIe siècle. Nous avons de solides points d’appui pour réussir ce chantier. À condition de fédérer et d’inventer. Et de ne pas tomber dans le piège tendu aujourd’hui de l’unité sine die de toute la gauche.
Seul un espace politique inédit peut permettre la convergence de toutes les énergies
Alors que la politique gouvernementale nourrit la désespérance qui est le terreau du Front national, le PS nous demande de faire front derrière lui tout en réaffirmant son cap pour enrayer la montée de la droite extrême. Comme si la division était responsable de l’échec de la gauche dans les urnes dimanche, et non la politique gouvernementale. Comme si ce n’était pas l’orientation du PS qui divisait la gauche, mais les autres forces restées fidèles aux valeurs historiques qui l’ont fondée. Comme si s’unir derrière François Hollande et Manuel Valls pouvait permettre d’endiguer les raisons de la colère et améliorer nos vies.
Ainsi, avec l’annonce de l’avènement d’un tripartisme qui n’est qu’un mirage et la menace bien réelle brandie matin, midi et soir du retour de la droite et de la possible victoire du FN, nous sommes sommés de nous rendre corps et âme pour nous allier avec ceux qui nous font perdre.
Cette voie est mortifère pour la gauche et pour le peuple. Notre responsabilité, c’est de convaincre toutes celles et tous ceux qui n’ont pas renoncé à changer la vie de la nécessité de faire force commune. Seul un espace politique inédit, ouvert sur la société et porteur d’un projet de transformation sociale et écologiste, peut permettre la convergence de toutes les énergies qui souhaitent reconstruire un projet et une stratégie d’une gauche émancipatrice.
Les Chantiers d’espoir, avec leur temps fort le 11 avril, doivent y contribuer. Mais ce n’est qu’un début…
Tribune publiée dans l’Humanité du 2 avril.
Clémentine Autain animera une réunion publique à Nantes le mardi 19 heures à 20h salle Bretagne.
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