jeudi 9 avril 2015

Plus de 7000 manifestant-es en Loire Atlantique


A l'appel de l'intersyndicale CGT, FO, FSU et Solidaires, deux manifestations ont défilé ce matin dans les rues de Nantes et de Saint Nazaire : plus de 2000 manifestant-es à Saint Nazaire, entre 4 et 5000 à Nantes. Auxquels il faut ajouter le millier de manifestants du département qui participe à la manifestation parisienne.
Sans être un raz-de-marée, sentiment partagé chez les manifestants d'une mobilisation à la hausse et réussie.

Ci-dessous le texte de l'intervention prononcée à Nantes par Didier Hude, secrétaire de la FSU 44 :


"En République du moule à gaufre, les hauts fonctionnaires comme les présidents sont formatés à l’ENA ou dans les antichambres du FMI. C’est pareil. Dans l’hexagone moderne la République des Chiffres remplace l’ex République des Lettres. 

Gouverner à la corbeille, c’est transformer un banquier en ministre. La politique du chiffre renvoie les lettres à un jeu télévisé :
 
Monsieur Hollande ? Consonne. C
Monsieur Vall ? Voyelle. O
Hollande ? Consonne. C
Valls ? Consonne. H
Voyelle. O
Consonne. N
Hollande ? Encore consonne. M
Valls ? Alors voyelle ! A
Hollande : reconsonne !
C’est fini !
 
Non en Ve république c’est pas fini tant que je l’ai pas dit.
Bon d’accord ça nous donne R : COCHONMAR.
 
Monsieur Hollande ?
Six lettres : COCHON ! 
Monsieur Valls : Pas mieux !
Maître Capello : COCHON animal domestique élevé pour l’alimentation d’un salariat à bas coût. Mais il y avait aussi MACRON en six lettres. Ministre cosmétique élevé pour l’alimentation du patronat à surcoût. D’ailleurs ne dit-on pas dans le MACRON tout est bon pour les patrons ?

Chers camarades, avec Macron la conscience de Gattaz se prend pour Jaurès, et nos ministres à l’unisson forment un chœur à l’assemblée avec la droite des députés.
Libérez le marché du travail !
Levez la peur du frein à l’embauche !
Le Code du Travail est un carcan ! Il faut le jeter à l’encan !
 
Disons tous avec Parisot : Halte aux Prud’hommes ! Vive le volontariat ! Vive la soumission volontaire ! Ah Macron quand tu nous tiens !

Le tandem Elysée/Matignon nous promet la reprise avec le même vocabulaire que celui des professionnels du business. Avec ce tandem le progrès fait rage auprès des plus modestes. Il se propage en jeux d’ombres, en reflets de rejets.

L’INSEE vient de publier sa dernière note de conjoncture. Elle est accablante pour le gouvernement. Un léger rebond est attendu en 2015. Mais une croissance de 0,3 ou 0,4 est largement insuffisante pour créer de l’emploi. Pire en dessous de 1% on continue à détruire plus qu’à créer selon les secteurs. Cette croissance n’est pas liée à la politique en faveur des entreprises mais principalement à la baisse de l’euro et du cours du pétrole. L’analyse de la politique économique du pouvoir en place est terrible. Les aides du gouvernement ont servi à améliorer les marges des plus grosses entreprises qui ont mieux rémunérer leurs actionnaires. Voilà à quoi a servi le CICE. Sur les 68 milliards de profits réalisé en 2014, 56 milliards sont partis aux rentiers.

Le PACTE de responsabilité n’est qu’un outil au service des ajustements financiers demandés par les marchés pour investir dans le low cost planétaire.
 
Le modèle politique qu’on nous impose est en panne. Cependant notre syndicalisme est aujourd’hui incapable de s’opposer aux dégradations en cours. Pourtant soyons lucides ! Les quatre organisations de salariés qui appellent aujourd’hui à l’action sont les seules à pouvoir peser sur notre devenir. Nous avons un devoir devant la société et le monde du travail : celui de rechercher les conditions d’une action commune mieux concertée que ce que nous somme aujourd’hui capables de faire. 

Notre faiblesse c’est la division. Face aux replis identitaires qui menacent nos sociétés, face aux misères populaires, nous devons redonner confiance. Pour combattre « le tous pourris » politique et syndical il ne faut pas seulement dénoncer les comptables qui ont remplacé les visionnaires mais aussi les conforts de pensée des appareils syndicaux.

Chers camarades, notre grève de ce jour est – comme celle de Radio France – une grève de civilisation. Malgré un gouvernement borné, aux ordres de la diabolique des capitaux, nos camarades de Radio France, malgré les aléas, témoignent d’une conscience et d’une humanité qui forcent l’admiration. Ce sont eux, pas les banquiers et leurs relais ministériels, qui peuvent redonner confiance au pays. Avec eux le futur ne manque pas d’avenir. La résistance de Radio France résonne un peu comme Radio Londres : Plus rien n’effleure Pellerin, pas même un boulet de Gallet je répète…

Un dernier scoop : on vient de retrouver une bonne partie des pourcentages perdus aux dernières élections par la majorité gouvernementale. Ils sont passés au CAC 40. Il a augmenté ces trois derniers mois de 18%.

Vous voyez on a encore un sacré chantier devant nous et dans cette tâche la solidarité des salariés du secteur public doit être acquise à ceux du secteur privé : un Macron en cache toujours autre ! La cible est désignée : le contrat de travail et les statuts. No pasaran".
 

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