A l'appel de l'intersyndicale CGT, FO, FSU et Solidaires, deux manifestations ont défilé ce matin dans les rues de Nantes et de Saint Nazaire : plus de 2000 manifestant-es à Saint Nazaire, entre 4 et 5000 à Nantes. Auxquels il faut ajouter le millier de manifestants du département qui participe à la manifestation parisienne.
Sans être un raz-de-marée, sentiment partagé chez les manifestants d'une mobilisation à la hausse et réussie.
Ci-dessous le texte de l'intervention prononcée à Nantes par Didier Hude, secrétaire de la FSU 44 :
"En République du moule à gaufre, les hauts
fonctionnaires comme les présidents sont formatés à l’ENA ou dans les
antichambres du FMI. C’est pareil. Dans l’hexagone moderne la République
des Chiffres remplace l’ex République des Lettres.
Gouverner à la
corbeille, c’est transformer un banquier en ministre. La politique du
chiffre renvoie les lettres à un jeu télévisé :
Monsieur Hollande ? Consonne. C
Monsieur Vall ? Voyelle. O
Hollande ? Consonne. C
Valls ? Consonne. H
Voyelle. O
Consonne. N
Hollande ? Encore consonne. M
Valls ? Alors voyelle ! A
Hollande : reconsonne !
C’est fini !
Monsieur Vall ? Voyelle. O
Hollande ? Consonne. C
Valls ? Consonne. H
Voyelle. O
Consonne. N
Hollande ? Encore consonne. M
Valls ? Alors voyelle ! A
Hollande : reconsonne !
C’est fini !
Non en Ve république c’est pas fini tant que je l’ai pas dit.
Bon d’accord ça nous donne R : COCHONMAR.
Bon d’accord ça nous donne R : COCHONMAR.
Monsieur Hollande ?
Six lettres : COCHON !
Six lettres : COCHON !
Monsieur Valls : Pas mieux !
Maître Capello : COCHON animal domestique élevé pour
l’alimentation d’un salariat à bas coût. Mais il y avait aussi MACRON en
six lettres. Ministre cosmétique élevé pour l’alimentation du patronat à
surcoût. D’ailleurs ne dit-on pas dans le MACRON tout est bon pour les
patrons ?
Chers camarades, avec Macron la conscience de Gattaz se
prend pour Jaurès, et nos ministres à l’unisson forment un chœur à
l’assemblée avec la droite des députés.
Libérez le marché du travail !
Levez la peur du frein à l’embauche !
Le Code du Travail est un carcan ! Il faut le jeter à l’encan !
Levez la peur du frein à l’embauche !
Le Code du Travail est un carcan ! Il faut le jeter à l’encan !
Disons tous avec Parisot : Halte aux Prud’hommes ! Vive le
volontariat ! Vive la soumission volontaire ! Ah Macron quand tu nous
tiens !
Le tandem Elysée/Matignon nous promet la reprise avec le
même vocabulaire que celui des professionnels du business. Avec ce
tandem le progrès fait rage auprès des plus modestes. Il se propage en
jeux d’ombres, en reflets de rejets.
L’INSEE vient de publier sa dernière note de
conjoncture. Elle est accablante pour le gouvernement. Un léger rebond
est attendu en 2015. Mais une croissance de 0,3 ou 0,4 est largement
insuffisante pour créer de l’emploi. Pire en dessous de 1% on continue à
détruire plus qu’à créer selon les secteurs. Cette croissance n’est pas
liée à la politique en faveur des entreprises mais principalement à la
baisse de l’euro et du cours du pétrole. L’analyse de la politique
économique du pouvoir en place est terrible. Les aides du gouvernement
ont servi à améliorer les marges des plus grosses entreprises qui ont
mieux rémunérer leurs actionnaires. Voilà à quoi a servi le CICE. Sur
les 68 milliards de profits réalisé en 2014, 56 milliards sont partis
aux rentiers.
Le PACTE de responsabilité n’est qu’un outil au service
des ajustements financiers demandés par les marchés pour investir dans
le low cost planétaire.
Le modèle politique qu’on nous impose est en panne. Cependant notre
syndicalisme est aujourd’hui incapable de s’opposer aux dégradations en
cours. Pourtant soyons lucides ! Les quatre organisations de salariés
qui appellent aujourd’hui à l’action sont les seules à pouvoir peser sur
notre devenir. Nous avons un devoir devant la société et le monde du
travail : celui de rechercher les conditions d’une action commune mieux
concertée que ce que nous somme aujourd’hui capables de faire.
Notre
faiblesse c’est la division. Face aux replis identitaires qui menacent
nos sociétés, face aux misères populaires, nous devons redonner
confiance. Pour combattre « le tous pourris » politique et syndical il
ne faut pas seulement dénoncer les comptables qui ont remplacé les
visionnaires mais aussi les conforts de pensée des appareils syndicaux.
Chers camarades, notre grève de ce jour est – comme
celle de Radio France – une grève de civilisation. Malgré un
gouvernement borné, aux ordres de la diabolique des capitaux, nos
camarades de Radio France, malgré les aléas, témoignent d’une conscience
et d’une humanité qui forcent l’admiration. Ce sont eux, pas les
banquiers et leurs relais ministériels, qui peuvent redonner confiance
au pays. Avec eux le futur ne manque pas d’avenir. La résistance de
Radio France résonne un peu comme Radio Londres : Plus rien n’effleure
Pellerin, pas même un boulet de Gallet je répète…
Un dernier scoop : on vient de retrouver une bonne
partie des pourcentages perdus aux dernières élections par la majorité
gouvernementale. Ils sont passés au CAC 40. Il a augmenté ces trois
derniers mois de 18%.
Vous voyez on a encore un sacré chantier devant nous et
dans cette tâche la solidarité des salariés du secteur public doit être
acquise à ceux du secteur privé : un Macron en cache toujours autre ! La
cible est désignée : le contrat de travail et les statuts. No pasaran".
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