Le CéDpa n’a pas obtenu la totalité des documents qu’il demande à la
Direction générale de l’aviation civile (DGAC) concernant les gains de
trajet pour les usagers du projet NDL, malgré l’avis favorable de la
Cada et la volonté de transparence de Ségolène Royal. Pourtant, grâce à
deux documents reçus du Ministère de l’Écologie récemment, il a mis à
jour l’imposture du bénéfice économique du projet.
Comme l’écrit la DGAC, « les gains de temps pour les usagers sont la source principale de rentabilité économique du projet NDL ». Sans ces gains, pas de rentabilité… et donc pas d’utilité publique.
Comme l’écrit la DGAC, « les gains de temps pour les usagers sont la source principale de rentabilité économique du projet NDL ». Sans ces gains, pas de rentabilité… et donc pas d’utilité publique.
Dans le document d’enquête publique, les gains pour les usagers s’élèvent à 911 M euros sans précisions.
Nous savons maintenant qu'ils se décomposent ainsi :
- Perte de temps par la route (les usagers vont mettre plus de temps à rejoindre l’aéroport qu’aujourd’hui avec Nantes Atlantique) : - 230 M
- Gain de temps par le train : + 220 M
- Très surprenant, énorme gain de temps en avion : + 700 M
- Autres gains (coûts usage TGV, péages, carburant…) : + 221 M
La manipulation vient de ce que les gains de temps en avion ne sont pas de réels gains de temps passé en avion. En effet, prendre son avion à Notre Dame des Landes ou à Nantes Atlantique ne change pas vraiment la durée du vol. Ce sont des gains virtuels, imaginés par la DGAC pour parvenir à trouver un bénéfice économique au projet.
Ces gains virtuels découlent d’un scénario dans lequel il a été imaginé que le trafic à Nantes Atlantique serait plafonné assez rapidement (en 2019 avec 56 000 mouvements, calcul totalement invalidé par la réalité et par l’étude Adecs Airinfra de 2013) et que des passagers se rendraient alors dans d’autres aéroports. A tous ceux qui se rendraient dans divers aéroports proches de leurs domiciles, comme Rennes, Dinard, Brest, Lorient ou La Rochelle, on affecte un « temps aérien » de 1,5 à 2,5 heures pour « compenser » le fait que ces aéroports ont une offre peu développée. Un peu comme si un vol Dinard-Berlin durait 4h (1h30 réel et 2h30 de handicap) alors que NDL-Berlin ne durerait que 1h30. Ou bien comme si Rennes-Londres durait 2h45 quand NDL-Londres dure 45 mn.
A partir de là, on prétend que le projet NDL économise toutes ces heures de temps aérien !
On comprend mieux que, depuis le début, la DGAC ait caché ce mode de calcul et l’énorme « gain de temps aérien » qui en découle. Les hypothèses sous-jacentes relèvent de la science fiction, elles ne servent qu’à obtenir au final un « gain pour les usagers » suffisamment élevé pour justifier le projet NDL !
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