dimanche 21 février 2016

Orelsan relaxé : banalisation de la violence sexiste !


Le chanteur de rap Orelsan a été relaxé par la Cour d’appel de Versailles le 18 février dernier, des accusations « d’injures publiques à raison du sexe ou de la provocation à la violence, à la haine et à la discrimination envers les femmes ». 

Cette procédure, engagée par cinq associations féministes en août 2009, aura duré 6 ans. Six ans, pour qu’au bout du compte, traiter les femmes de « sales putes », les menacer de se faire « Marie-Trintigner », donc tuer à force de coups, ou prétendre qu’elles doivent rester à leur place, inférieure, ne soit pas reconnu comme un délit par la Justice. 


La désespérance de jeunes hommes , la spécificité du rap et la liberté de création pèseraient-ils plus que ces appels à la violence contre les femmes ? 

Rappelons donc qu’heureusement tous les rappeurs ne sont pas adeptes de l’appel au viol et aux violences et que l’égalité des sexes est reconnue dans la loi. 

Nous vivons dans une société qui banalise les violences contre les femmes. Les publicités sont sexistes, mais ça n’aurait pas de lien. Une femme meurt tous les deux jours et demi sous les coups, mais ça n’aurait pas de lien. 

Dans certains lieux, les femmes sont exclues de l’espace public. Dans les transports en commun, le harcèlement, notamment la nuit, est si fréquent que nombre de femmes se font raccompagner. Et ça n’aurait pas de lien avec les attitudes sexistes, la violence banalisée et les discriminations ? 

Chacun-e s’est horrifié-e des agressions sexuelles dont été victimes des centaines de femmes la nuit du 31 décembre à Cologne et dans d’autres villes allemandes. N’y voit-on aucun lien avec l’image et la place des femmes dans nos sociétés ? 

La Cour d’Appel a jugé qu’« il serait attentatoire à la liberté de création que de vouloir interdire ces formes d’expressions » et argué que les paroles mises en cause sont « le reflet du malaise d’une génération sans repère, notamment dans les relations hommes-femmes ». 

Banaliser les appels à la violence contre les femmes en relaxant leur auteur sur ce motif c’est laisser penser qu’ « une génération sans repère » a toutes les excuses pour agir de façon violente envers les femmes, et somme toute, envers toute notre humanité. 

Nous sommes atterré-e-s d’une telle complaisance ! Est-ce dans cette société là que nous souhaitons vivre ?

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