"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
mercredi 10 février 2016
Notre-Dame-des-Landes : ni expulsions, ni aéroport ! Mobilisation générale samedi 27
Deux semaines après la manifestation du 9 janvier et ses 20 000 manifestantEs, le jugement du 25 janvier confirmant l'expropriation des habitantEs et paysanNEs de la ZAD a paradoxalement renforcé la détermination de celles et ceux engagés dans la mobilisation contre ce projet de nouvel aéroport. Mais l'épée de Damoclès est désormais au-dessus de nos têtes et, à tout moment ou presque, compte-tenu notamment des impératifs écologiques liés à la reproduction des espèces protégées, le gouvernement peut décider l'évacuation manu militari de la ZAD.
Nul ne doute, à ce stade, que la résistance serait alors au rendez-vous, confortée d'une certaine façon par la décision du tribunal de ne pas fixer d'astreintes aux familles dont l'expropriation a été confirmée (dans le cas contraire, la situation aurait été encore plus difficile).
Au sortir de cet énième procès, alors que localement la droite (Retailleau, nouveau président LR de la région) et le PS (Grosvalet, président du département, et Rolland, maire de Nantes) en appellent publiquement et ensemble au Président de la République pour qu'il décide le début des travaux, des différences d’appréciation s'affichent au sommet de l’Etat. C'est notamment le cas avec les déclarations de Ségolène Royal, qui, prenant le contrepied des déclarations de Valls, affirme que la construction de NDL ne sera pas imposée par la force et diligente une expertise de l'actuel aéroport de Nantes Atlantique. Il semble désormais acquis qu'aucune tentative d'évacuation de la ZAD ne serait faite avant l'automne. Au moins tant que le prix à payer pour cette intervention militaire, techniquement complexe compte-tenu de la présence permanente de plusieurs centaines de ZADistes et … de plus de 600 vaches, apparaitra démesuré à Hollande, à quelques mois des présidentielles.
ChacunE eut aussi facilement imaginer les tractations actuelles entre EELV et Hollande dans le cadre du remaniement annoncé en vue de la prochaine présidentielle.
Les réactions politiques et syndicales
Avec le nouveau président de région, Retailleau (un ancien adjoint de de Villiers en Vendée), la droite, avec le MEDEF, est désormais au premier rang pour exiger l'évacuation de la ZAD (avec le FN) et le début des travaux (avec les élus PS). Pas un jour, ou presque, sans nouvelles déclarations toutes plus bellicistes les unes que les autres et d'appels à l'union sacrée pour imposer à Hollande le passage en force. Au point d'indisposer nombre d'éluEs PS....
Du côté du PCF, coincé entre une direction fédérale 44 favorable au projet d’aéroport et à l'évacuation de la ZAD - ce qui a fait échouer un accord FDG aux Régionales où la liste PCF a obtenu 3,2% des suffrages – et le ralliement croissant de ses militantEs et de la CGT locale à la mobilisation contre le projet, la paralysie est totale (avec cependant de petites ouvertures notamment via l'Humanité). Dans le 44, les opposants à la direction fédérale, favorables au FDG, ont créé une association Place au Peuple 44 qui a pris clairement position contre l’aéroport.
EELV, PG et NPA sont, comme Ensemble !, clairement engagés dans la mobilisation.
Syndicalement, une évolution importante est intervenue avec la prise de position de la CGT il y a quelques mois pour le maintien de Nantes Atlantique. Ceci après un débat de fond. Et en janvier, un appel intersyndical CGT – FSU – Solidaires contre NDL et pour le maintien de l’actuel aéroport a été publié. Avec également le rejet de la répression.
La mobilisation
La manifestation du 9 janvier a été un gros succès avec 20 000 manifestantEs et plus de 500 tracteurs, ce qui témoigne de la mobilisation paysanne. Depuis le rendu du tribunal de Nantes, et à l'initiative du Collectif paysan COPAIN, les manifestations paysannes se multiplient (occupation de six sous-préfectures la semaine dernière) et sur la ZAD des exercices pratiques de protection des fermes menacées d'expulsion sont mis en œuvre.
La volonté de défendre la ZAD se traduit par une présence forte lors des initiatives sur la ZAD. Les 30 et 31 janvier, un millier de personnes ont répondu à l'appel des habitant-es et ont participé aux multiples chantiers sur les différents lieux de vie.
Après beaucoup de discussions, les différentes composantes de la lutte (habitant-e-s de la ZAD, Collectif paysan COPAIN et coordination des organisations) appellent à une grande journée de mobilisation à caractère national le samedi 27 février prochain sur la ZAD. C’est là l’occasion d’affirmer une nouvelle fois le soutien large et massif dont bénéficie la lutte contre l’aéroport.
En tant que symbole d’un système destructeur et inégalitaire, cet aéroport ne doit pas se faire, les paysan-ne-s et les habitant-e-s doivent pouvoir demeurer dans le bocage. Ce soutien à cette lutte est aussi dû aux lumières d’espoir qu’elle a allumées. En ces temps de contre-révolution conservatrice, rallumer les feux de l’utopie est plus que jamais une nécessité.
Tous et toutes à Notre-Dame-des-Landes le 27 février !
Ensemble 44.
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