jeudi 1 mai 2014

1er mai : près de 3000 manifestant-e-s en Loire Atlantique


A l'appel de l'intersyndicale CGT, CGT-FO, FSU et Solidaires, 2000 manifestant-e-s se sont retrouvés dans les rues de Nantes, avec en tête les salariés de la SEITA, avec leurs syndicats CGT et SUD, dont l'usine est menacée de fermeture. 
A Saint Nazaire, ils étaient 700, et à Châteaubriant et Ancenis une centaine. Au coeur des vacances scolaires, cette participation réduite est néanmoins en net progrès par rapport à l'an dernier.

A Nantes, le Front de Gauche (Ensemble, PCF, Parti de Gauche, Gauche Unitaire) était présent avec Myriam Martin, tête de liste aux Européennes, et Marie-Claude Robin, ancienne secrétaire de l'UD CGT-44. 

Nous vous invitons à lire les interventions de la FSU prononcées à Saint Nazaire et à Nantes qui résument bien le "climat social" de ce 1er mai 2014.



Saint Nazaire - Erick Lermusiaux

Aujourd’hui, 1er Mai, le discours devrait être une fête. L’an passé, nous chantions… mais à la FSU, à Saint-Nazaire, LA voix nous manque.
Aujourd’hui, 2014, le discours n’est que ce que doivent entonner les travailleurs : un discours de luttes.

Luttes

Lutte… contre le Pacte de responsabilité signé avec le sang des salariés, des retraités et des chômeurs
Un pacte irresponsable, dramatique de conséquences. Il nous enfoncera dans la crise sociale et économique.
Remplacer des cotisations sociales employeurs par des prélèvements sur les ménages c’est une baisse du pouvoir d’achat… encore accentuée par le gel des prestations sociales (allocations familiales, aides à la garde d’enfant et au logement).
Exonérer les entreprises des cotisations familiales, c’est les déresponsabiliser de l’investissement social de la politique familiale qui permet aux familles d’offrir aux enfants accueil, éducation, santé… ces enfants, adultes de demain, futurs salariés des entreprises.

Lier cotisations sociales et coût du travail, c’est leurrer son monde quand de nombreuses comparaisons internationales montrent que les pays qui ont de fortes cotisations employeurs versent de plus faibles salaires nets.

Ce n’est pas la peine de chercher la responsabilité dans ce pacte… n’oublions pas sa première dénomination : pacte de compétitivité qui traduisait son origine libérale… Les grands patrons, plus soumis aux diktats de la finance que soucieux de l’intérêt général vont encaisser leurs 35 milliards. Ils ne donneront rien. Ils n’embaucheront pas… ça rapporte plus de spéculer que de produire dans l’industrie. Ils préfèrent brader Alsthom ou délocaliser l’usine Seita de Carquefou en Pologne.

Lutte… contre les 70 milliards de réduction des dépenses publiques… (Je ne me trompe pas… il y a bien LES 50 milliards promis au MEDEF et à la Commission européenne, plus 10 milliards nécessaires pour financer le Pacte de responsabilité, plus 10 milliards pour le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) qui n’étaient pas financé.) Ces 70 milliards assécheront notre économie, accroîtront la récession, tout en diminuant notre bien-être collectif. Le gouvernement en ayant les yeux fixés sur les taux d’intérêt est aveugle aux besoins de la France d’en bas, en flattant les finances écrase ceux qui produisent les richesses, en voulant réduire les déficits augmente la dette. (Les déficits sont passé de 5,3 à 4,3 % et la dette, elle de 85,9 à 94,3 % du PIB).

S’attaquer aux Services Publics, à la protection sociale, aux collectivités territoriales, c’est continuer de prendre aux pauvres de l’argent public pour donner aux riches en prétendant que les riches vont redonner aux pauvres…
Lutte… pour se faire entendre… Ah mais oui, j’oubliai… Le président Hollande a entendu les électeurs… il a nommé Manuel Valls premier ministre, a choisi un ancien secrétaire d’état aux affaires européennes de Nicolas Sarkosy comme secrétaire général de l’Elysée… a annoncé un volet « justice sociale » au pacte d’irresponsabilité.

Dans son pacte de Solidarité, Manuel Valls se vante de « procurer 500 euros par an de salaire net supplémentaire »… en baissant les cotisations sociales payées par les salariés. Ce qu’il accorde de la main gauche, il le retire de la main droite. Ce sont les salariés qui financeront l’augmentation de leur salaire net en voyant diminuer leur salaire socialisé, les cotisations sociales. Le manque à gagner pour la sécu sera financé par les impôts (des salariés, des retraités…), ou certains devront renoncer à se soigner (des salariés, retraités et chômeurs bien sûr).

Cette proposition s’attaque au fondement de notre Protection sociale issue du Conseil National de la Résistance : les cotisations sociales, le salaire mutualisé, qui permettent la redistribution à chacun selon ses besoins en cas de maladie, de chômage, de famille nombreuse, de besoin de logement, d’accident du travail ou de retraite. C’est une proposition qui était dans un programme de candidat aux dernières élections présidentielles… celui de Marine Le Pen. Elle est bien le pendant au Pacte de Responsabilité pour démanteler la Sécurité sociale.

Les fondements de cette politique

Cette politique est destinée à plaire à la Troïka, à la finance, aux banquiers et spéculateurs… « le véritable adversaire » du candidat Hollande… mais pas du Président Hollande !

Une vision libérale pour laquelle les baisses des salaires et du coût du travail (la baisse des charges) sont la seule politique possible.

Depuis le premier dispositif d’exonération sur les bas salaires de juillet 1993 se succèdent les exonérations des cotisations sociales employeurs… Après plus de vingt ans, les évaluations de ces différentes mesures montrent que s’il y a un effet positif sur l’emploi, le coût annuel est exorbitant pour les finances publiques : près de 75 000 euros pour chacun de ces emplois … il est de 44 000 euros par emploi pour les exonérations accordées aux entreprises en contrepartie de la mise en place des 35 heures… de 10 000 euros pour les créations directes d’emplois aidés.

Et pour l’Etat… une seule politique budgétaire possible, revenir au seuil de déficit de 3% du PIB… critère retenu par l’Europe depuis Masstricht pour imposer son orthodoxie budgétaire et soumettre les peuples de Grèce, du Portugal, d’Espagne… de France à l’austérité nécessaire pour continuer d’augmenter les dividendes des actionnaires. Une référence devenue cardinale sans vertu… inventée en France en 1982 pour justifier la politique de rigueur de François Mitterrand, « fruit des circonstances » dépourvu du moindre sens économique comme l’a confié son inventeur Guy Abeille à La Tribune dans un article d’octobre 2010.

Si on veut contenir les déficits, il faut prendre l’argent là où il existe, chez les gros, pas chez les petits. Il faut des mesures fiscales sur les 84 milliards de dividendes, sur les 80 milliards de fraudes fiscales, sur les 590 milliards d’avoirs français dans les paradis fiscaux. Il faut faire contribuer les 1% qui détiennent 25% de nos richesses.

Une autre politique, c’est possible !

Préserver la répartition des richesses du travail est nécessaire pour éviter la fracture démocratique. Pour ça il faut inverser le mouvement actuel qui affaiblit la part des salaires et augmente celle des dividendes des actionnaires.

Revaloriser les minima sociaux, restaurer les comptes de la sécu, investir dans l’hôpital public et la santé c’est possible ! Revenir sur la réforme injuste des retraites et des dégradations des 20 dernières années c’est possible ! Augmenter les salaires c’est possible ! Renouer avec le plein emploi au lieu d’accepter un taux de chômage structurel voulu par les patrons, c’est possible !
 
Tout est possible mais pas aux ordres du patronat et des cercles de réflexion désormais communs aux libéraux dits sociaux et aux capitalistes ordinaires.

Unis contre l’austérité

Nous attendions le changement, maintenant c’est l’austérité…
En ce jour funeste, la FSU garde en mémoire les noms des députés qui ont définitivement trahis les salariés et continuera d’œuvrer pour persuader ces mêmes salariés que le changement de notre destin commun est entre nos mains. Il suffit juste de le vouloir ensemble.

Nous devrions « Tous ensemble » être unis contre cette austérité de « gauche »… mais c’est oublié un peu vite qu’il existe un syndicalisme d’accompagnement.
Pour nous qui nous réclamons d’un syndicalisme de transformation sociale l’unité n’est pas suffisante en soi… nous nous battrons avec les salariés, les retraités, les privés d’emploi, avec les jeunes pour que l’argent et son cortège d’accompagnateurs n’imposent pas leurs lois, pour que le système de répartition joue pleinement son rôle, pour conquérir de nouveaux droits.

Les temps peuvent et doivent changer.
C’est pourquoi le 15 mai les agents des trois versants de la Fonction Publique seront en grève et dans la rue, les retraités le 3 juin et parce qu’il le faudra en interprofessionnel pour un printemps social.

Nantes - Didier Hude
 
Un jour y’a un pays il s’appelle La France
Un jour dans ce pays on a voté Hollande
Un jour, un discours, au Bourget, s’est mis à bourgeonner, avec des idées de gauche qu’étaient préemballées
Un jour c’était le peuple il voulait plus la droite mais il l’a eue quand même
Un jour le président a dit il foksacesse, l’Europe doit être sociale où on lui mont’e nos fesses
Un jour la France moderne a eu de la chance quand même en passant de Sarkoland à Notre Dame des Landes
Un jour le Président a dit j’change de ministre j’en veux un à longues dents et j’veux plus qu’il soit triste
Un jour il a même dit j’veux danser aujourd’hui un Valls avec les Roms c’est mieux qu’Lampedusa et ses cargos pourris
Un jour la barre à droite et puis en avant toute
Un jour le patronat a dit oh ben alors i nous surprend l’bonhomme un énarque c’est trop fort
Un jour les actionnaires ont mis des dividendes à ras bord dans leurs verres
Un jour y’a des chomistes qui ont dit aïe aïe aïe
Un jour c’est les profits qui ont dit ah ah ah
Un jour voilà la purge, elle fait 50 milliards, c’est les pauvres qui la payent, monnaie d’espoirs bouffés
Un jour bouffis boursiers, de l’autre austérité
Un jour bla bla bla responsabilité
Un jour bla bla bla compétitivité
Un jour bla bla bla fausse solidarité
Un jour vlan bada vlan déroute électorale
Un jour pas grave tout ça feuille de route libérale
Un jour y’a des laissés pour compte qui en demandent
Un jour s’en fout la mort du conseil national et de sa résistance
Un jour ça gueule très fort et ça dit qu’ça veut pas
Un jour Nom de Dieu de Merde Viva la Troïka !
Un jour des syndicats et des partis gentils disent ah ben oui ben oui au gentil FMI
Un jour d’autres syndicats ringards jusqu’au trou de balle disent on gagne pas assez fin du mois y’a que dalle
Un jour les syndicats font semblant d’être ensemble pissent pour délimiter les frontières d’adhérents de leurs petits _ empires et de leurs permanents
Un jour font chier ces pauvres à jamais être contents ils voient pas qu’c’est la crise kifosèrélédents
Un jour les syndicats merde faudrait pt’être qu’on y aille y’a les rues qui sont vides faut leur mettre dl’a piétaille
Un jour c’est les reculs sociaux érigés en principes
Un jour c’est les remèdes qui claquent comme des coups de triques
Un jour c’est le social que la droite de la gauche elle appelle ça une charge
Un jour c’est le travail à remiser au clou car il n’est plus qu’un coût
Un jour c’est le capital qui règne sur tout partout
Un jour c’est la gangrène de la planète des fous
Un jour c’est le gaz de schiste qui devient améthyste
Un jour c’est la planète ruinée par les profits
Un jour c’est l’fait d’la haine qui bleu marine l’espoir
Un jour c’est fait la haine sait qui a fait son lit
Un jour c’est demain faudra tout reconstruire
Un jour le chantier est énorme
Un jour des milliards d’humains devront crever l’espace pour cesser comme aujourd’hui de croupir au fond du puits des profits.

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