vendredi 16 mai 2014

«Pour une Europe de la résistance légitime et de la désobéissance des peuples » : près de 500 participant-e-s au meeting du Front de Gauche, avec Myriam Martin, à Nantes


Près de 500 personnes se sont retrouvées jeudi soir 15 mai dans la (très) grande halle de la Trocardière à Rezé pour le meeting départemental du Front de Gauche. Ouverture en musique avec l’excellent groupe « les génisses dans le maïs & Stabul Orchestra », avant que la parole ne soit donnée aux représentants syndicaux de l’usine Seita de Nantes-Carquefou, 327 salariés, dont la direction Imperial Tobacco vient d’annoncer la fermeture pour une délocalisation en Pologne avec la « promesse » de créer 130 emplois dans ce pays. 


Pour le délégué syndical central CGT, ce qui se passe à la Seita « c’est la pire image qu’on peut avoir de l’Europe parce que l’Europe sociale est silencieuse » et de dénoncer la direction de la multinationale britannique qui réalise à ce jour, pour ses seules activités françaises, un profit de « 40 000 euros par mois et par salarié. Et ça ne suffit pas aux actionnaires » et le silence de l’Etat face à la colère et à la détresse des 327 salariés. « C’est pas cette Europe qu’on veut » conclura-t-il sous des applaudissements nourris, soulignant que l’adversaire n’est nullement le travailleur polonais et appelant « nos amis, nos copains, nos camarades du Front de Gauche » à soutenir et relayer la mobilisation pour faire échec à cette fermeture annoncée et au désastre social qu’elle entrainerait. 

Puis, tour à tour, six intervenant-e-s se succédaient (Christian Picquet, Gauche unitaire, Marie-Claude Robin, syndicaliste nantaise, candidate, Xavier Compain, PCF, second sur la liste, Pascale Le Neouannic , Parti de gauche, Alain Bergeot, Socialisme et République, Eliane Assassi, présidente du groupe communiste au Sénat, rappelant que « les amis du candidat social-démocrate à la présidence de la Commission européen, M. Schulz, gouvernent avec Mme Merkel et ses amis » (C. Picquet), refusant « cette Europe qui met en concurrence les salariés » (M-C. Robin), annonçant que « la première mesure que prendront les députés du Front de Gauche c’est d’encadrer les marges et les pratiques de la grande distribution, pour construire la souveraineté alimentaire » (X. Compain), démontrant combien ces élections sont « un enjeu concret, précis, urgent et pourquoi s’abstenir ne sert à rien » (P. Le Neouannic) ou encore combien « le libéralisme est dépassé » (A. Bergeot). En annonçant qu’aujourd’hui même, à l’occasion de sa rencontre avec François Hollande, elle aborderait la situation de la Seita, Eliane Assassi illustrait l’utilité des élu-e-s Front de Gauche pour « créer le rapport de force en faveur de la gauche combative ». 

Vers 22h30, il appartenait à Myriam Martin de conclure ce long meeting. « Nous sommes tous des turcs mineurs, nous sommes tous des turcs travailleurs » affirma-t-elle d’emblée en hommage aux centaines de victimes de la mine de Soma, avant de développer une critique radicale d’une « Europe très éloignée des préoccupations quotidiennes » avec laquelle elle a appelé à « rompre » et pour cela « réapprendre à désobéir ». 

Quand un responsable du FMI invite le gouvernement français à définir « un SMIC plus flexible » (sic), quand le gouvernement Valls décide « un plan d’économie criminel et injuste de 50 milliards », quand la réponse à la crise environnementale galopante se résume à « un marché pour vendre des droits à polluer », quand l’Union européenne promeut « la liberté de circulation pour les capitaux pas pour les êtres humains », « quand elle organise la concurrence de tous contre tous » pour le seul profit des capitalistes et des actionnaires, « je vous invite à résister pour remettre à l’endroit ce monde qui marche sur la tête, je vous invite à vous battre » a affirmé la porte-parole d’Ensemble et tête de la liste du Front Gauche, illustrant très concrètement les enjeux de cette « Europe de la résistance légitime et de la désobéissance des peuples » : moratoire et audit des fameuses dettes publiques, refonder les institutions européennes, harmonisation sociale par l’adoption du principe de non-régression sociale, Europe des droits humains et en premier lieu du droit des femmes à disposer de leur corps, refus des grands projets inutiles comme celui de l’aéroport de Notre Dame des landes, sortie du nucléaire, etc… 

La porte-parole du Front de Gauche, comme les intervenant-e-s qui l’avaient précédée, ont également vivement dénoncé « la militante d’extrême droite, Marine Le Pen » en affirmant, démonstration à l’appui, non seulement qu’elle « ne défend pas les droits des salariés » mais que « l’ennemi c’est le Front National ». 

Myriam a conclu son intervention, chaleureusement applaudie, par un appel à la mobilisation de toutes et tous dans cette dernière semaine qui précède le scrutin pour convaincre « tous ces hommes et ces femmes en colère » d’aller voter et de voter pour les candidat-e-s du Front de Gauche dimanche prochain 25 mai. 

Meeting parfois en demie teinte dans cette grande halle de la Trocardière, avec sans doute un trop grand nombre d’intervenant-e-s, mais un rendez-vous réussi des partisans de « l’Humain d’abord » pour une Europe sociale, écologique, démocratique, qui appelle maintenant à tout mettre en œuvre pour que son écho se traduise dans les urnes et dans les luttes.

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