Nous vous invitons à lire ci-dessous les interventions des porte-parole de différents syndicats :
Solidaires
Malgré plusieurs mois de mobilisations, de manifestations et
de grèves, des jeunes, des salarié-es, des précaires, des chômeurs-euses, des
Nuit debout, le gouvernement a fait adopté ou plutôt la loi Travail, en
recourant à un énième 49-3.
Ceci constitue une nouvelle marque de sa politique au
service du patronat, aux ordres d'un MEDEF qui en veut toujours plus, comme
celle de sa conception de la démocratie : le passage en force!
Le gouvernement a refusé d'écouter les mobilisations
initiées depuis le 9 mars, préférant jouer la carte de la répression et
utilisant la violence policière sous toutes ses formes, matraquant et grenadant
à tout va les manifestations, et traduisant des militant-es du mouvement social
devant des tribunaux d'exception, notamment en Loire-Atlantique, haut
lieu de la résistance à la loi travail.
Pourtant ,pour tous ceux et toutes celles qui ont battu les
pavés ces derniers mois-18 manifestations en Loire-Atlantique ce printemps-,
occupé les places, organisé des blocages, la question n'est pas réglée.
Contre l'ensemble des dispositions contenues dans la loi
Travail, Solidaires s'est engagée dans la bataille juridique, en lien avec
la CGT et FO.
Mais plus que tout, c'est dans la rue que nous devons
montrer notre détermination à faire abroger cette loi "anti-travail",
véritable arme de destruction massive de l'emploi! C'est le sens de notre
manifestation d'aujourd'hui, car ce qu'une loi peut faire, la rue peut le
défaire, comme ce fut le cas en 2006 où le CPE a rejoint les poubelles de
l'Histoire!
L'union syndicale Solidaires continue de refuser, à travers
cette loi parfaitement illégitime :
- la casse du code du travail et donc celle des protections et des doits
des salarié-es.
- la précarisation accrue des salarié-es et particulièrement des femmes.
- l'idéologie de cette loi qui servira aussi à la casse de la Fonction
Publique ( mobilité non choisie, contrats plutôt que concours, allongement
du temps de travail...)
- le sacrifice des salarié-es sur l'autel d'une croissance et d'un dumping
social qui ne sont que des prétextes à la captation des richesses par une
minorité ( 1% les plus riches détenant 50ù du patrimoine mondial !)
C'est pour toutes ces raisons que nous continuons le
combat, que nous n'aurons de cesse de faire tomber cette loi promulguée à coups
de 49-3 !
Le gouvernement, la droite et l'extrême droite, polarisés
par leur agenda présidentiel, aimeraient bien tourner la"page
sociale" mais la lutte des classes contre les salarié-es ne connaît pas de
pause, que ce soit à SFR contre la suppression de 4145 emplois, ou dans
l'Education nationale contre la réforme des collèges et la suppression de
postes dans le 1er degré, avec près de 200 instituteurs-trices sans emploi dans
notre département!
Nous sommes aussi en grève et dans la rue pour nous
opposer à la dérive autoritaire de ce gouvernement qui, jouant les apprentis
sorciers, non seulement met la démocratie en danger, mais aussi et
surtout offre un véritable boulevard à la droite extrême flanquée de
l'extrême-droite !
Ce gouvernement ne recule devant aucun moyen pour faire passer
sa politique anti-sociale, d'inspiration patronale. A quand d'ailleurs une
loi de "séparation du MEDEFet de l'Etat"?
Sur fond d'Etat d'urgence qu'on nous promet à perpétuité, ce
sont les assignations à résidence, les interdictions de manifestations, les
matraquages et grenadages des manifestations autorisées, les exactions de la
BAC, ...c'est une répression féroce qui s'abat sur les militants syndicaux,
comme à Good year ou à air France, où la ministre du Travail a exigé et obtenu
le licenciement d'un délégué CGT, pourtant refusé par l'Inspection du
travail...
C'est aussi la menace d'expulsion de la ZAD, à Notre Dame
des Landes, quelqu'en soit le prix mais nous réaffirmerons en masse, avec
nos bâtons, le 8 octobre, sur le site, notre détermination à ne pas les laisser
faire !
Nous dénonçons, une fois encore, l'irresponsabilité
liberticide du préfet de Loire-Atlantique qui, au motif de supposés
débordements, après avoir déjà interdit 4 manifestations à Nantes au
printemps dernier, vient de publier un arrêté, prétendant interdire aujourd'hui
toute prolongation du défilé intersyndical. Comme l'indique la presse, c'est la
1ère fois en Loire-Atlantique que le préfet veut encadrer aussi strictement une
manifestation syndicale !
Mais jusqu'où vont-ils aller? A ces coups de force
répétés, à cette restriction d'un droit aussi élémentaire que celui de
manifester, à ces graves menaces qui pèsent sur nos libertés individuelles et
collectives, nous disons NON! C'en est assez !
Il nous faut construire une riposte large et unitaire
car la répression n'est pas un dommage collatéral de cette politique
anti-sociale; elle constitue l'un des piliers "du monde de la loi
Travail" qui est partout, dans et hors les entreprises, dans les quartiers,
anti-démocratique et répressif.
Oui, camaradEs, le combat continue !
Nous serons aux côtés des salarié-es d'Air France et de Good
year qui passent en procès le 27 septembre et le 19 octobre.
Nous serons également avec nos camarades belges dont les
syndicats appellent à une manifestation le 29 septembre à Bruxelles, et à une
grève générale le 7 octobre, journée internationale pour le travail décent!
Nous serons avec eux car il ne peut y avoir de travail décent avec les lois
travail, qu'elles s'appellent Peeters en Belgique, mini jobs en Grande
Bretagne, 1 euro en Allemagne ou jobs act en ltalie....
Alors que les mobilisations reprennent et se construisent
dans plusieurs entreprises et secteurs, reprenons le chemin de la rue, et
faisons converger nos luttes!
Aujourd'hui et de main, on lâche rien !
Jean Brunacci
FSU :
Le 7 septembre notre intersyndicale de Loire Atlantique
contre la loi Travail a appelé à faire de cet automne la reprise du
printemps. Certes, ici et là on peut entendre des sirènes de
l’accompagnement. Comble de l’ironie ces sirènes accompagnent les sourds
d’un gouvernement minoritaire car sa loi est massivement rejetée par la
population. Même si parfois on sent le souffle de résignation d’un
« c’est trop tard », nous ne devons pas céder et continuer la lutte.
Cette manifestation prend d’autant plus de sens que le gouvernement doit
se démêler de ses propres contradictions et trahisons. Les à peine
hasard de l’actualité ont ainsi permis de voir ce que la loi permet de
mettre à exécution encore plus facilement qu’auparavant. Alstom
considère qu’un de ses sites est non rentable et de trop ? Pas grave, on
ferme Belfort, mettant ainsi 500 salariés à la rue pour que les
actionnaires continuent à dormir tranquilles. Le gouvernement a alors
beau jeu de s’annoncer sauveur et redresseur de tort : il est le
complice assumé du patronat, il lui a offert sur plateau d’argent la
possibilité de disposer ou pas des salariés selon son bon vouloir ; nous
le savons depuis le CICE et le pacte de responsabilité. Leurs
moulinements de bras autour du cas Alstom les affaiblissent et
ridiculisent encore plus.
Abroger la loi travail est une mission de service
public. Les fonctionnaires devraient s’en imprégner. Car partout des
signaux apparaissent pour dégrader le temps de travail, donner toujours
plus de pouvoir de décision à l’encadrement de proximité pour
déconcentrer la gestion. Le renversement de la hiérarchie des normes ça
n’arrive pas qu’aux autres ! L’Etat employeur, l’hôpital et les
collectivités vont pouvoir se régaler des reculs du privé. Partout ça
craque. Dans le privé on rêve d’augmenter les cadences, à l’hôpital on y
soumet les infirmières, à Jeunesse et Sports on détériore les taux
d’encadrement des rythmes scolaires pour faire baisser le coût du
travail des communes ou de leurs sous traitants.
Laisser s’installer la loi contre le Travail, c’est
préparer sur l’échiquier de la dérèglementation le coup d’après : la
fonction publique comme nouvelle cible. Nous n’avons eu cesse de le
dire : la réforme du code du travail est l’avant poste pour remettre en
cause les statuts de la fonction publique. Cette rentrée voit ainsi se
multiplier les décrets qui modifient les statuts de certains salariés du
secteur public, les obligeant à travailler plus en gagnant moins.
Alors oui ! Nous avons raison d’être là aujourd’hui pour
manifester encore et toujours. Cela a d’autant plus de sens que
d’autres mobilisations s’organisent là où les salariés sont atteints
dans leur dignité. La colère tient debout. Etre là encore pour dire que
ce copié-collé d’un libéralisme ravageur imposé par les chefs de
l’Europe nous n’en voulons pas, mais alors pas du tout ! Et ils sont
nombreux celles et ceux qui n’en veulent pas, même s’ils ne descendent
pas tous dans la rue. Celles et ceux qui subissent les pressions du
patronat pour travailler plus sans contrepartie, pour faire du chiffre
sur le dos de la misère ; celles et ceux qui subissent le chantage au
licenciement, la perte du sens dans leur travail.
Nous sommes là aujourd’hui, nous serons encore là
demain. Nous allons trouver d’autres formes d’action collective pour
dénoncer ce gouvernement englué dans sa propre mélasse. Nous disons à ce
gouvernement qui confond le courage avec les coups de menton : vous
méritez l’abrogation de votre loi d’abord, et de vous aussi, par la même
occasion.
Catherine TUCHAIS
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