Une
gauche dispersée, mais bien vivante. C’est d’abord le deuxième
qualificatif que retiennent les quelque 400 participants à la 3e
université d’été d’Ensemble !, qui a débuté le 27 août et doit s’achever
aujourd’hui à Guidel (Morbihan). « Le fait qu’une gauche franche se
manifeste et bouge est une bonne nouvelle », apprécie Clémentine Autain,
porte-parole du mouvement, sans se voiler la face sur le problème posé
par le nombre de candidatures alternatives à Hollande, dont plusieurs au
sein du PS en cette rentrée. « Certes, la gauche est atomisée. Certes,
la primaire du PS n’est pas notre cadre, mais je trouve très positif le
nombre de voix, d’Arnaud Montebourg à Benoît Hamon, qui s’élèvent de
façon différente pour contester la politique néolibérale et austéritaire
de François Hollande. »
Alors que les communistes n’ont pas encore fait leur choix
et travaillent à une candidature la plus large possible, et que
Jean-Luc Mélenchon s’est déjà déclaré candidat pour le Parti de gauche
et la France insoumise, Ensemble ! entend continuer à œuvrer pour
l’unité. « Que les forces du Front de gauche se présentent actuellement
de manière éclatée est une très mauvaise nouvelle, poursuit Clémentine
Autain. À Ensemble !, nous voulons non seulement rester rassemblés, mais
nous voulons en plus que le périmètre du Front de gauche s’élargisse,
pour fédérer de manière beaucoup plus large. Nous avons une
responsabilité collective à rester unis. Il faut y arriver. »
Si la présidentielle et les législatives de 2017 sont dans
les esprits, le mouvement ne souhaite pourtant pas s’arrimer uniquement
à ce sujet. « La question reste bien sûr en débat, mais nous
trancherons à l’automne, explique Clémentine Autain. Les enjeux de
recomposition de la gauche passent par 2017 mais ne s’y arrêtent pas.
Nous devons bâtir un projet global qui va bien au-delà. »
Comme pour en faire la démonstration, le rendez-vous
estival a réuni de nombreuses composantes de la gauche, dont des
représentants du PCF, du Parti de gauche, d’Europe Écologie-les Verts,
ainsi que le député frondeur de la sixième circonscription du Morbihan,
Philippe Noguès, qui a quitté le PS ainsi que le groupe socialiste de
l’Assemblée nationale en juin 2015. « Nous avons toujours cet objectif
de faire converger, de tisser des passerelles à gauche, pas seulement en
additionnant les forces, mais en réalisant un travail de fond, pour
saisir l’époque et préparer la transformation écologique et sociale,
reprend la conseillère régionale d’Île-de-France. Nous avons besoin
d’une refondation, d’une nouvelle force à gauche. »
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