jeudi 29 septembre 2016

28 septembre, journée mondiale du droit à l’IVG

Le saviez vous, le 28 septembre est la journée mondiale du droit à l’IVG. Cette année, les manifestations organisées revêtent une actualité particulière en France et en Europe. 

En France, le retour de la droite aux conseils régionaux a coïncidé avec les attaques contre la diffusion des pass contraception aux jeunes de moins de 25 ans. Valérie Pécresse les a totalement supprimés en Île de France, la région Rhône-Alpes en a restreint l’accès. Et pourquoi ça ? Les jeunes ne devraient pas avoir de sexualité ? Ne devraient pas connaître leurs droits en matière de maîtrise de la procréation ? Ne devraient pas avoir toutes les informations nécessaires qui accompagnent la délivrance de ce pass ? Ou bien le droit de choisir sa sexualité, libérée des risques de grossesses c’est vraiment donner trop de liberté ?


Selon ces réactionnaires, la (bonne) religion, les bonnes mœurs et la place naturelle des femmes ne devraient elles pas s’imposer à toutes et tous ? Quitte à les imposer en remettant en cause les moyens d’accéder aux droits. Ce sont là les vieilles lunes de la manif pour tous et de l’extrême droite me direz-vous. Vraiment ? Certains pharmaciens n’ont-ils pas tenté de faire dépendre d’une prétendue clause de conscience la délivrance des contraceptifs et de la pilule du lendemain ? Les regroupements de structures hospitalières et les restrictions budgétaires n’ ont elles pas déjà crée bien des problèmes pour accéder à l’IVG dans les délais ? Aider à la maîtrise de la fécondité ne serait plus un des moyens pour éviter les grossesses non désirées et donc les IVG ? Si bien sûr, mais uniquement par des moyens naturels selon eux (et chacun-e sait comme ils sont efficaces!)

En Europe, c’est à la Pologne d’être sous le feu des projecteurs. La proposition de loi visant à élargir les conditions à l’IVG a été rejetée. C’est la proposition visant à supprimer purement et simplement le droit à l’IVG qui est en cours d’examen par une commission et doit être votée le 2 octobre.

Connaissez-vous la déclaration à ce sujet du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (déclaration du 22 septembre) ? Il n’y a rien à en retrancher, rien à y ajouter. Elle se termine par ce ce constat : « le droit à l’avortement doit être inscrit dans la Charte Européenne des droits fondamentaux »

C’est pourquoi le Planning Familial 44 organisait ce midi, place du Bouffay à Nantes, un rassemblement pour rappeler l’urgence de garantir l’accès au droit à l’IVG. Il prenait ainsi sa place dans la campagne nationale, « ceci n’est pas un cintre » pour rappeler qu’en l’absence de droit légal à l’IVG, en France aussi les femmes qui ne souhaitaient pas avoir d’enfants utilisaient, pour y arriver, tous les moyens, y compris les plus barbares et dangereux pour leur vie. Une guirlande de cintres était tendue, et chacun-e a pu y déposer son témoignage, ou sa revendication. Des flyers sur son Facebook, sur le n° vert à contacter 0800 08 11 11 (appel gratuit), le site www.ivg.gouv.fr ainsi que des contraceptifs masculins et féminins ont été distribués.

Nantes, le 28 septembre 2016

Pour information, la Résolution du Haut conseil à l’égalité entre les Femmes et les Hommes :

Interdiction totale de l’avortement en Pologne : le HCE appelle à une réaction forte des dirigeant.e.s et autorités Européennes

22 septembre 2016

Le Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes s’inquiète de voir le Parlement polonais en passe d’adopter une loi interdisant totalement l’avortement – même en cas de viol ou d’inceste – qui exposerait les femmes et adolescentes, comme les médecins et personnels soignants, à une peine pouvant aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement.

Le HCE condamne avec la plus grande fermeté cette proposition de loi liberticide et réactionnaire, contraire aux droits humains et, au premier chef, aux droits des femmes, qui aurait pour effet de priver les femmes polonaises du droit à disposer librement de leur corps et à décider de leur propre vie, à commencer par le choix du nombre de leurs enfants et de l’espacement de leurs naissances. L’autonomie des femmes repose sur la maîtrise individuelle de leur fécondité.

Les lois interdisant l’avortement pour enfermer les femmes dans un rôle de reproductrices, répondant aux injonctions des autorités, des églises ou de la domination masculine, renvoient à des périodes autoritaires et sombres en Europe. Décidément, les droits des femmes sont les premiers droits humains bafoués, le sort qui leur est réservé constituant un véritable baromètre de la démocratie. 

Cette violation de la santé et des droits sexuels et reproductifs des femmes polonaises contreviendrait aux obligations internationales librement consenties par la République de Pologne, et notamment :
  • La Convention sur l’élimination de toutes les formes de Discrimination à l’encontre des Femmes de 1979
  • La déclaration et le Programme d’Action de la Conférence de Pékin de 1995 qui met en évidence « la nécessité d’éviter les avortements non sécurisés et leurs complications pour les femmes »
  • La Convention européenne des Droits humains : la Cour de Strasbourg a déjà sanctionné la violation par la Pologne de l’article 3 sur le Droit à la vie et de l’article 8 sur le Droit au respect de la vie privée et familiale.
Cette régression des droits des femmes dans l’un des Etats-membres de l’Union européenne est inacceptable. Le HCE appelle les Etats-membres de l’Union européenne, comme les Présidents du Conseil, de la Commission et du Parlement européens à réagir avec la plus grande fermeté. Parce qu’il doit être garanti par les institutions européennes pour toutes les femmes, le droit à l’avortement doit être inscrit dans la Charte européenne des droits fondamentaux.

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