À Alep, pour Bachar al-Assad, Poutine et le régime iranien, c’est l’heure de
la victoire militaire.
Après des mois de bombardements incessants, la population n’a plus d’autre
issue que la fuite et l’exil. Pour les rebelles, c’est le choix entre l’héroïsme d’une
ultime résistance et la reddition, au risque de l’exécution sommaire...
Rarement un conflit n’a été aussi documenté, ni une résistance en capacité de
témoigner en direct et jusqu’à l’extrême limite de son écrasement. Ladite «communauté
internationale» va donc disposer de tous les moyens pour mesurer
ce que signifie la chute d’Alep : la destruction systématique de ce qui rendait
possible la survie quotidienne de centaines de milliers de civils - les centres de
santé, les écoles, les boulangeries, les ressources en eau… -, la dévastation
d’une ville de haute civilisation...
Nul ne pourra dire qu’on ne savait pas, ni qu’on ignorait ce qu’il en serait si on
laissait les mains libres au régime et à ses alliés.
Et on a laissé faire ! Les bombardements, les barils de dynamite, les missiles
explosant les abris souterrains, l’organisation de la famine, l’offensive des
troupes du Hezbollah, des régiments d’élite iraniens, des milices afghanes,
irakiennes...
Et de commenter que la guerre, c’est cela, sans rien de propre... Occultant
que cette guerre-là a ceci de particulier que c’est la guerre menée par un dictateur
contre son peuple, au prix de la destruction de son pays. C’est à cette
entreprise-là que les régimes russe et iranien ont fourni tous les moyens dont
disposent de modernes armées professionnelles... Pour écraser et éradiquer
une révolution populaire !
La soumission à la real politik devrait conduire, une fois passées les vertueuses
indignations et toute honte bue, à un lâche soulagement : la fin d’Alep, n’est-ce
pas le début de la paix ? Fût-elle celle des cimetières...
Nouvelle illusion !
L’agonie d’Alep, effroyable, ne signe pas la fin de la guerre
- des guerres - de Syrie... Poutine a fait d’Alep une autre Grozny. Mais la Syrie
n’est pas la Tchétchénie. Tant que Bachar, privé de la moindre légitimité, restera
au pouvoir, aucune solution politique ne peut se dessiner. Tant que continuera
la persécution de la population syrienne, Daech ou ses clones capitaliseront
les inévitables pulsions de vengeance...
Pour une Syrie libre, débarrassée de Bachar et de Daech, le combat continue,
qui a droit à notre solidarité...
PS) repris du site de Cerises
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