lundi 5 janvier 2015

Austérité en Grèce, ça suffit ! Troïka dégage !


Les marchés financiers et les dirigeants de l’Union Européenne (UE) tremblent. Le 25 janvier, le peuple grec pourrait donner une majorité parlementaire à Syriza, la coalition de gauche opposée à l’austérité imposée depuis 6 ans. 

La dictature de l’Europe de la finance 

En 2008, les grandes banques privées (allemandes et françaises en particulier) ont été sauvées de la crise par des dizaines de milliards d’euros offerts par l’UE. A partir de 2010, ces banques et les marchés financiers ont exigé des taux d’intérêt de plus en plus élevés pour les prêts accordés à la Grèce. Ce pays a dû emprunter de plus en plus – la dette publique est passée de 120% à 175% de la richesse du pays – pour rembourser… des intérêts aux banquiers! 


Le Fonds Monétaire International (FMI), la Commission Européenne (CE) et la Banque Centrale Européenne (BCE) ont alors mis sous tutelle la Grèce. Cette « Troïka » a imposé des « mémorandums ». Les prêts consentis à la Grèce (pour rembourser et enrichir les marchés financiers !) ont été conditionnés par des plans d’austérité drastiques: 
- Coupes claires dans les budgets sociaux (jusqu’à 50% de moins pour la santé, l’éducation, la protection sociale). 
- Réduction drastique des allocations (chômage, famille, retraite…). 
- Réduction des salaires de 25 à 30% (public et privé). 
- Suppression de 150 000 postes dans le secteur public. 
- Augmentation des impôts indirects sur les biens consommation quotidienne, l’électricité, l’eau, etc.. 
- Augmentation de 30% des billets de tous les transports publics. 

En revanche, réduction des impôts sur les sociétés. Privatisations dans les ports, les transports, les télécommunications, la distribution d’eau, de gaz, d’électricité, fermeture de la télévision publique. 

Un pays détruit, un peuple étranglé 

Avec cette politique inhumaine, la récession est devenue dépression, crise sociale, sanitaire, humanitaire ! La récession dure depuis 6 ans avec un effondrement d’ ¼ de la richesse nationale produite. 

Près de 800 000 personnes ont perdu leur travail en 3 ans. Le taux de chômage est passé de 8% à 30% en 6 ans (60% pour les moins de 25 ans). Des centaines de milliers de jeunes ont dû quitter le pays. Les suicides et l’usage de l’héroïne ont explosé. Avec le démantèlement du système de santé, les médicaments manquent, les délais sont devenus trop longs pour avoir accès à un médecin, les cas de séropositivité ont augmenté, le paludisme a fait son retour. 

Des enfants sont victimes de malnutrition, et la mortalité infantile a augmenté de 40%. La surexploitation des ressources naturelles a entraîné des dégâts environnementaux irréversibles. 

Si la résistance du peuple grec été massive (grèves générales, manifestations, occupations, expériences autogestionnaires…) l’Union européenne et les marchés ont tout fait pour imposer leur dictat. Les droits constitutionnels, démocratiques et sociaux du peuple grec ont été foulés aux pieds. 

Pour éviter un référendum ou empêcher la gauche anti-austérité de gagner la majorité au parlement, ils ont menacé le pays d’exclusion de la zone euro et de suspension de toute « aide ». Ils ont fait pression pour que soient nommés des ministres directement issus des banques et des institutions européennes. Des dirigeants de pays de l’UE comme Hollande ont « mis en garde » le peuple grec sur les conséquences de ses votes. 

En Grèce, droite conservatrice et social-démocratie libérale se sont alliées (ponctuellement avec l’extrême-droite) pour appliquer le dictat austéritaire. La répression des mouvements sociaux a été violente. Un parti nazi a profité du délabrement social et politique, devenant une force représentée au parlement. 

Avec les grecs, pour la fin de l’austérité et une autre Europe ! 

Syrisa porte l’espoir des peuples d’Europe. Sa victoire viendrait ébranler l’édifice austéritaire. Elle constituerait une formidable occasion d’engager une rupture avec cette construction libérale de l’Europe. La Troïka mène une guerre sociale pour imposer la poursuite de la cure ultra-libérale et le bradage des richesses du pays, tout en endettant encore plus l’État afin de museler définitivement les pouvoirs publics. 

D’ores et déjà, les puissants de ce monde cherchent à terroriser le peuple grec. Le FMI suspend son « aide » en attendant le résultat des élections. En cas de victoire de Syriza, ils chercheront à asphyxier le pays, pour décourager tout élan de mobilisation des populations pour rompre avec l’austérité. 

Organisons le soutien à Syriza et au peuple grec ! 

Exigeons du gouvernement français et de tous ceux de l’UE : La non-ingérence dans les choix démocratiques du peuple grec. L’annulation de la dette illégitime de la Grèce à l’égard des banques et des institutions qui sont les véritables responsables de la crise. La fin du mémorandum et l’abrogation de toutes les mesures anti sociales et des privatisations de biens publics imposées depuis 2010. La poursuite en justice la Troïka et des réparations pour les dégâts humains et écologiques. 

En Europe, la socialisation des banques et un contrôle citoyen social et démocratique sur le système bancaire. Le contrôle strict des mouvements de capitaux, la taxation des transactions financières, l’arrêt du recours des États aux marchés financiers. 

En France et dans toute l’Europe, organisations de gauche, syndicats, mouvements sociaux et citoyen-ne-s, construisons un large mouvement de solidarité pour le respect des choix du peuple grec, la rupture avec l’austérité en Grèce comme ailleurs, la désobéissance à cette Union européenne et ses traités, pour une Europe sociale, écologique et démocratique. 

contact@ensemble-fdg.org 20 rue du Chaudron 75010 Paris www.ensemble-fdg.org

PS) ce texte constitue un tract national d'Ensemble!

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