"Nous ne sommes pas du côté de la loi, mais de celui de la révolte !" Asli Erdogan
samedi 31 janvier 2015
Clémentine Autain : «Notre famille politique peut gagner»
Ce week-end, se tiendra l’assemblée constitutive d’Ensemble. Pour sa porte-parole, la victoire de Syriza doit être une source d’inspiration pour son mouvement politique.
Ensemble se constitue ce week-end en tant que mouvement. Qu’est-ce que cette étape représente pour ses composantes ?
Clémentine Autain : C’est une nouvelle étape dans la construction de notre mouvement politique, issu de différents courants : la Gauche anticapitaliste, les Alternatifs, les communistes unitaires et la Fase, C&A, des écologistes. Nous nous sommes laissé du temps pour apprendre à travailler ensemble, créer une culture commune, tout en respectant chaque sensibilité.
Ensemble est aujourd’hui le point d’ancrage de plus de 2 000 militants. Les différents courants se dissolvent, nous avançons positivement.
Nous voulons être utiles à l’émergence d’une force nouvelle de transformation sociale et écologique. Nous plaidons pour des relations mieux articulées entre le mouvement social et l’espace politique. Nous recherchons des modalités de fonctionnement plus horizontales que verticales. Cette assemblée se tient quelques jours après la victoire en Grèce de Syriza, mais aussi un début d’année sanglant, en France.
Quel rôle entend tenir Ensemble dans ce contexte ?
Clémentine Autain : Les événements dramatiques en France ont été marqués par un sursaut citoyen, mais ont aussi révélé des fractures importantes dans notre pays. Notre tâche est de redonner du sens aux valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. Je crois qu’une gauche de rupture avec les politiques d’austérité est en mesure de leur apporter du tranchant et du concret. Nous avons du vent dans les voiles avec la victoire de Syriza.
Oui, notre famille politique peut gagner. Le travail patient d’unité de différents courants politiques a été l’une des forces de la coalition autour d’Alexis Tsipras. Il y a aussi eu la lisibilité de l’orientation politique, clairement dissociée de celle du Pasok. En France, notre force politique doit être comprise comme profondément différente de celle du gouvernement et du Parti socialiste. Enfin, Alexis Tsipras est un homme qui est apparu neuf dans le paysage politique grec. En France, la perte de confiance des citoyens à l’égard des institutions et de la politique appelle aussi un effort de renouvellement des pratiques, des représentants.
Pensez-vous possible d’élargir le Front de gauche à de nouvelles composantes sur des bases claires ?
Clémentine Autain : L’enjeu n’est pas de demander aux autres de nous rejoindre, mais de construire ensemble une force nouvelle. Soutenir le gouvernement n’est pas compatible avec la recherche d’une politique tournée vers l’égalité, la justice sociale et la transition écologique qui suppose, elle, un affrontement avec le monde de la finance et une révolution démocratique. Émergent désormais deux grandes orientations à gauche.
La période est mouvante, la recomposition se cherche. Nous avons, au Front de gauche, la responsabilité d’être particulièrement attractifs pour permettre à tous ceux qui ne se sentent plus à leur place aux côtés du PS de pouvoir se sentir utiles avec nous. Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas d’un simple arrangement entre partis existants, mais d’une dynamique sociale et politique inédite dans la société. Les Chantiers d’espoir peuvent constituer un point d’appui. Ensemble entend s’y investir à plein.
Entretien réalisé par Kareen Janselme pour l'Humanité
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire