jeudi 19 avril 2012

Notre Dame des Landes : 9ème jour de grève de la faim. «On n’est pas près de lâcher !»

« On n’est pas près de lâcher. On ira le plus loin possible. Ici, chaque jour, on ressent l’humain. La terre de Notre Dame des Landes, on la gardera ». En quelques mots Michel, à l’unisson avec Marcel et Françoise, dit l’essentiel. Pour Françoise, cette troisième journée de jeûne, traditionnellement délicate, est effectivement difficile, mais « je tiens à la redire ici que ce n’est pas Françoise Verchère qui est aux côtés de Michel et de Marcel, c’est le CéDéPa et si je ne tenais pas un-e autre élu-e prendrait le relai ». Les dizaines d’élu-e-s opposés au projet d’aéroport acquiescent et apllaudissent. Et nombre d’entre eux, Europe Ecologie les Verts, Front de Gauche, Alternatifs, MODEM, prendront la parole pour le confirmer.

Ce jeudi c’était aussi l’aurevoir aux quatre copains du Larzac dont la présence aura été si importante. Ils et elles annoncent la présence de José Bové la semaine prochaine. Marie Hélène Aubert et Alain Krivine feront aussi le déplacement. Nicolas Hulot a, quant à lui, longuement appelé nos trois camarades hier et il s’est engagé sans nuance contre l’absurdité écologique que constituerait la construction d’un nouvel aéroport. Et puis il y a les dizaines d’anonymes qui chaque jour sont présents pour dire leur solidarité et leur incompréhension face au silence des principaux élus locaux, Jean-Marc Ayrault, le maire de Nantes et président de Nantes-métropole, Jacques Auxiette, le président de la Région et Philippe Grosvallet, le président du département.

Pas un mot signe le mépris. C’est aussi ce qu’est venu dire Jean Martin, au nom du collectif Paysans 44, qui regroupe 140 à 150 paysans du département dont l’action militante a été décisive pour ancrer le département à gauche qui a envoyé une lettre ouverte aux élu-e-s des trois collectivités : « il n’est jamais trop tard pour refuser le bétonnage des terres agricoles, sachant que la Loire Atlantique est déjà championne en la matière avec plus de 2500 hectares de terres consommées chaque année depuis 15 ans. Avec le projet de NDL c’est donc un accroissement considérable de l’artificialisation des sols ; un coup très dur porté aux terres productives du département. Et cela pour un projet inutile ! C’est pour cela que nous prenons la parole et vous invitons à en parler et à rejoindre notre lutte et notre soutien aux paysans et militants engagés dans la lutte et la résistance par leur grève de la faim ».

Toujours les mêmes mots, silence et mépris, dans la bouche des élu-e-s du CéDéPa, même si la cible est cette fois-ci le premier ministre Fillon qui n’a pas même accusé réception des courriers recommandés lui demandant d’abroger la Déclaration d’Utilité Publique au regard des analyses contenues dans le rapport du cabinet indépendant CE-Delft qui a mis en lumière les irrégularités et les contre-vérités de l’enquête de 2006 sur laquelle s’appuie la DUP. « Malgré nos interpellations, malgré nos demandes de débat, rien n’est venu contredire les informations fournies par C-Delft et notamment la démonstration faite par ce Cabinet européen indépendant quant au déficit qui sera à la charge des collectivités si Notre Dame des landes se fait alors qu’il est, au contraire, possible d’optimiser l’actuel aéroport de Nantes Atlantique ». Les élu-e-s du CéDéPa ont donc décidé de déposer un recours devant le Conseil d’Etat pour attaquer le refus de réponse du Premier Ministre. Une plainte a aussi été déposée devant la Commission européenne et plusieurs autres recours devraient l’être dans les semaines à venir. Mais, rappelle l’élu vert nantais, Raphaël Romi « aucun recours n’est suspensif, seule une décision politique peut ouvrir une porte à la discussion ».

Parce qu’il n’est plus possible d’attendre, parce que demain ils entameront déjà leur dixième jour de grève de la faim, Michel, Marcel et Françoise ont envoyé aujourd’hui même un courrier à M. Ayrault, M. Auxiette et M. Grosvallet pour leur demander de s’engager à « attendre que tous les recours soient tranchées avant de poser des actes irréversibles » pour le bocage de Notre Dame des Landes et notamment les expropriations et expulsions et d’engager enfin une discussion « qu’on n’arrive jamais à avoir dans les lieux prévus pour cela » précise Françoise Verchère. Cette énième main tendue sera-t-elle enfin saisie ?
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PS) Six des candidat-e-s à l'élection présidentielle ont répondu positivement à l'interpellation du comité de soutien. Ce sont : Nathalie Arthaud, François Bayrou, Nicolas Dupont-Aignan, Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon, Philippe Poutou. Nicolas Sarkozy a fait envoyer une lettre de son chef de cabinet à la mairie de Notre Dame des landes dans laquelle il explique que la décision de construire Notre Dame des landes a été prise initialement ... à la demande des associations de défense de l'environnement de l'agglomération nantaise ! Heureusement que le ridicule ne tue pas ! Mais Il est vraiment grand temps de se débarasser d'un tel président de la république ! Quant à François Hollande, sa réponse est toujours attendue.

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