vendredi 6 avril 2012

Notre Dame des Landes :"la seule solution consiste à remettre complètement à plat le dossier et demander l’annulation de la Déclaration d’Utilité Publique". Les élu-e-s alternatifs de Nantes répondent au Président du Conseil Général


Monsieur le Président,
Dans votre courrier du 30 mars 2012 adressé à Télérama en réponse à l’article sur Notre Dame des Landes paru dans ses colonnes, vous dites que « l’action du Département,… aux côtés de l’Etat, n’est pas guidée par un autre but que l’intérêt général ». Quelques observations s’imposent de notre part, conseillers municipaux de Nantes et membres du CéDpa, association d’un millier d’élues et d’élus qui doutent de la pertinence du projet :
 1. Le nombre de mouvements d’avions n’est pas, comme vous le dites, de 50 000 par an mais de 40 000, et cela de façon constante, depuis plus de 10 ans.

2. Les villes de Nantes et de l’agglomération survolées que vous citez ne le sont que par moitié puisque la moitié des mouvements se fait par le Nord et l’autre moitié par le Sud.



3. Si les survols créent des nuisances pour une partie de la population, elles restent, malgré tout, de moins en moins importantes puisque, si le trafic passager a bien doublé en 10 ans, le nombre de mouvements reste stable, soit 3 survols par heure en moyenne ; quelle saturation !

4. Pour la réserve ornithologique, si votre souci de la préserver, à laquelle bien entendu nous nous associons, est louable, la Ligue de Protection des Oiseaux ne relève pas de danger particulier pour la sauvegarde des espèces.

5. Concernant l’aménagement du territoire, vous avez une bien curieuse façon de l’aborder en déshabillant le Sud Loire en activités liées à l’aéroport international actuel de Nantes-Atlantique (avant les lendemains que vous dites chanter à termes, lointains et hypothétiques) déjà très déséquilibré par rapport au Nord et qui engendre des migrations automobiles quotidiennes Nord-Sud fort dommageables ; en sus, vous approuvez la destruction de terres agricoles au Nord de notre département, qui est déjà un des champions de France de l’artificialisation des sols.

6. Sur le même sujet, la récupération du foncier que vous prônez sur Nantes Atlantique laisse une épée de Damoclès sur les activités d’Airbus qui serait la seule usine du groupe sans piste, sauf à ne récupérer que des territoires annexes à une piste maintenue. Nous vous rappelons par ailleurs que le territoire de Nantes métropole est largement pourvu en zones d’activités pour de nombreuses décennies et d’ailleurs bien réparties sur notre territoire.

7. Enfin, pour l’intérêt général, nous vous opposons le verdict sans appel du déficit général de plusieurs centaines de millions d’Euros établi par le bureau d’étude CE Delft pour le projet de Notre Dame des Landes en lieu et place du complaisant, pour ne pas dire malhonnête, bénéfice affiché par l’Etat de 600 M€, avalé apparemment sans remord ni critique par les trois présidents de nos collectivités territoriales, dont vous êtes, après dévoilement de ce pot aux roses. En conséquence, les délibérations que vous avez proposées, comme celles de vos deux collègues présidents Jacques Auxiette et Jean-Marc Ayrault, sont entachées, sinon sur la forme du moins sur le fond, d’irrégularités manifestes.

Pour finir, nous vous remercions pour les qualificatifs de « clichés éculés », de « fantasmes » et de « peurs millénaires » dont vous daignez affubler nos arguments précis contre ce projet, arguments que vous refusez toujours, avec vos collègues présidents, de discuter. Pour notre part, nous pensons que la seule solution consiste à remettre complètement à plat le dossier et demander l’annulation de la Déclaration d’Utilité Publique.

Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de nos sentiments respectueux mais déterminés.


Aline Chitelman, conseillère municipale,
Louisette Guibert, conseillère municipale,
Bertrand Vrain, conseiller municipal

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire